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Le retour de la voiture légendaire de James Bond

James Bond retrouve son Aston Martin DB5, le 30 septembre. La légendaire voiture fait aussi son retour dans la vie réelle, avec une édition limitée à 25 exemplaires. Nous sommes montés à bord de ce superbe bolide avec le cascadeur de Daniel Craig.

Depuis "Goldfinger", troisième épisode des aventures de James Bond, l’agent secret a conduit onze fois une Aston Martin dans les films qui ont suivi, dont six fois une DB5 - la dernière fois c’était dans "Spectre", en 2015. L’agent 007 a parfois aussi appuyé sur l’accélérateur d’une Lotus Esprit ("L’espion qui m’aimait"), d’une BMW Z8 ("Le monde ne suffit pas") ou d’une Ford Mustang Mach 1 ("Les diamants sont éternels"), mais "Mourir peut attendre" met fin à cette infidélité: en comptant la nouvelle suite des aventures de James Bond, 007 aura pris le volant dans 13 des 25 films d’un top-modèle de la légendaire marque britannique.

Une partie de plaisir (non)

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L’idée de voir Bond au volant d’une Aston Martin n’est pas venue d’habiles spécialistes du marketing, mais tout simplement du père spirituel du détective, l’écrivain britannique Ian Fleming. Dans le roman "Goldfinger" (1959), Fleming met l’agent secret au volant d’une DB Mark III, un modèle antérieur de la routière britannique. Pour la version cinématographique de 1964, le choix s’est porté sur le modèle le plus récent de l’époque, la DB5. Le reste appartient à l’histoire. Depuis lors, Bond est indissociablement lié à ces élégantes voitures de sport.

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"You see that red button over there? Whatever you do, don’t touch it." C’est avec ces mots qu’en 1964, l’inventeur-ingénieur au service de Sa Majesté, le célèbre Q, a remis les clés de l’Aston Martin DB5 à l’agent secret 007.

Si la DB5 resplendit littéralement dans le dernier Bond, les choses sont beaucoup plus pragmatiques sur le plateau de tournage, explique le cascadeur italien Ivano Cheers (son nom d’artiste). La doublure de Daniel Craig dans "Mourir peut attendre" s’est installé pendant le tournage au volant de huit DB5 différentes, notamment pour la spectaculaire scène de conduite de la bande-annonce du film, dans laquelle Bond passe à la mitrailleuse la place d’une petite ville italienne.

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"Conduire une voiture dans un James Bond, ce n’est pas une partie de plaisir!", s’exclame Cheers en riant. "En effet, les voitures que nous filmons ne sont pas de vraies voitures - les vraies sont beaucoup trop chères et trop rares: les collectionneurs déboursent des sommes astronomiques pour une DB5 d’origine." L’exemplaire construit à la main qui a été utilisé pour la promotion du quatrième film de James Bond, "Opération Tonnerre", a atteint la somme de 6,5 millions d’euros lors d’une vente aux enchères en août dernier.

Aston Martin Antwerp n’a pu obtenir qu’un exemplaire de la DB5 "Goldfinger Continuation", commandée par un collectionneur.

Ainsi, pour le nouvel opus, Cheers et ses collègues ont utilisé huit voitures différentes, chacune construite ou préparée spécialement pour des scènes spécifiques. La plupart n’avaient de la DB5 que la carrosserie, montée sur le châssis d’une voiture de classe moyenne. Et parfois même moins que ça: certaines ne ressemblaient à une DB5 que du côté caméra.

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Pour la scène de la place en Italie, Cheers conduisait une DB5 montée sur un châssis de Corvette, spécialement construite pour tourner ces plans. "Avec un gros V8, une boîte de vitesses avec des rapports extra-courts et un train avant lesté afin de faciliter les drifts au maximum", explique-t-il. "En fait, on ne pouvait même pas la conduire normalement, elle ne pouvait que faire des drifts."

Sean Connery et sa légendaire Aston Martin DB5, dans "Goldfinger".
Sean Connery et sa légendaire Aston Martin DB5, dans "Goldfinger".
© Getty Images

En réalité, Cheers roulait rarement aussi vite qu’on en a l’impression en regardant le film. "Il était hors de question de conduire pied au plancher. Même quand on sait bien conduire, les rues étroites du vieux centre de Matera ne laissent pratiquement aucune place à l’erreur." C’est pourquoi l’équipe a filmé les scènes de conduite à une vitesse modérée, après quoi la vitesse souhaitée a été ajoutée avec des "after effects". "Heureusement, sinon nous n’aurions pas survécu à ces scènes sans casse!" s’exclame Ivano Cheers.

Le bouton rouge

Pour célébrer le retour de la DB5 sur grand écran, Aston Martin produit cette année, 55 ans après l’arrêt de la production, une série limitée à 25 exemplaires de la DB5 "Goldfinger Continuation". Cette version sera fabriquée entièrement à la main, exactement selon les spécificités de l’originale, et avec des répliques des célèbres gadgets de Bond: plaques d’immatriculation rotatives, mitrailleuses dans les clignotants, système d’éjection d’huile, parechoc bélier avant et arrière, écran pare-balle rétractable et diffuseur de fumée.

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À l’intérieur, la voiture embarque une réplique ronde de l’écran radar, un téléphone dans la portière du conducteur et une cellule de commutation pour l’activation de tous les gadgets dans l’accoudoir central. Même le fameux bouton rouge de commande du siège éjectable est là et, à l’instar des mitrailleuses et du système d’éjection d’huile, il est factice pour des raisons de sécurité. Bien réel, par contre: chaque pièce de tôle est façonnée à la main par laminage et martelage, comme à l’époque: du savoir-faire à l’état pur.

Pas sur la voie publique

Mauvaise nouvelle pour ceux qui voudraient se la jouer 007 et, pour cela, disposent des 2.750.000 livres demandées (3,2 millions d’euros, hors-taxes): les 25 exemplaires produits ont déjà été vendus et livrés.

"Do I need to remind you that you have a license to kill, not to break the traffic laws."
Q dans 'GoldenEye'

Aston Martin Antwerp en expose une dans son showroom, mais elle appartient à un heureux collectionneur belge. Ne vous attendez cependant pas à la croiser un jour sur la route: la voiture étant construite à l’image de celle du film (à savoir, sans les dispositifs de sécurité actuellement requis et avec les terrifiants gadgets), elle n’est pas homologuée pour la voie publique.

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