De l’endroit le plus chaud sur terre à l’observation de 30.000 zèbres, en passant par les édifices en terre cuite ou crue, l’Afrique a plus d’un visage: voyage en terre sauvage.
À 500 kilomètres au nord de Lomé, au Togo, le long des pistes sablonneuses qui se perdent vers le massif de l’Atakoran, se trouve le Koutammakou, à cheval sur la frontière avec le Bénin voisin.
Ses habitants, les Batammariba ou "architectes de la terre" ont bâti d’étranges maisons-tours en terre séchée, les "sikien" au pluriel ou "takyiènta" au singulier. Rassemblées en villages, elles se comptent par milliers et reflètent l’âme et l’esprit de leurs habitants. Éleveurs et agriculteurs, ces villageois ont des traditions guerrières, même si, aujourd’hui, ils accueillent tranquillement les visiteurs curieux.
Inscrites en 2004 au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette région et ses villages témoignent d’une culture traditionnelle africaine où les tribus se considèrent comme de simples locataires de leur environnement naturel. Édifiées en terre crue et surmontées de tourelles qui protègent les greniers, ces "sikien" sont comme des petites citadelles avec leurs entrées orientées vers l’Ouest et dotées d’un côté masculin au Sud, et féminin au Nord.
Ces petites maisons-tours aux murs aveugles ont permis à leurs habitants de s’y réfugier et de se défendre en tirant des flèches par les meurtrières pour atteindre léopards et/ou autres envahisseurs.