"Mais l’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai", chantait Joe Dassin. À défaut de l’avoir, on peut la voir de plus près et plus nature que jamais.
Les indications sont simples: suivre la RN 40 de La Quiaca à Río Gallegos. Ou l’inverse. La Ruta 40, que les Argentins appellent La Cuarenta, s’étire sur près de 5.200 kilomètres, reliant la frontière avec la Bolivie, au nord, à la Terre de Feu à l’extrême sud. De la steppe aride de Patagonie aux sommets des Andes, territoire des vautours, des condors et des pumas, cette «Route 66 argentine» offre un paysage en perpétuel changement.
Elle traverse une vingtaine de parcs Nationaux, longe 18 cours d’eau majeurs, franchit 27 cols et passe à proximité de vignobles de renom. Une bonne partie de la route n’est pas encore asphaltée et il n’est pas rare de parcourir des kilomètres sans croiser âme qui vive avant de tomber sur des villages ou des villes comme la cité historique de Salta, réputée pour son patrimoine architectural bien conservé.
Culminant à 4.985 mètres, soit plus haut que le mont Blanc, le col de l’Abra del Acay est théoriquement le point le plus élevé d’Amérique du Sud accessible en voiture. Avec un véhicule tout-terrain, il est possible d’aller un peu plus haut et de franchir la barre des 5.000 mètres. Les feuilles de coca fraîches sont recommandées pour combattre le mal des montagnes.
Il est préférable de prévoir deux à trois mois pour le périple complet et d’y aller entre septembre et fin février, soit le printemps et l’été argentins. Les agences locales de location de voitures refusent régulièrement les clients souhaitant parcourir l’intégralité de la Ruta 40. Une alternative judicieuse consiste à acheter une voiture d’occasion, à revendre une fois le road trip terminé. Ou à rapporter en souvenir.