© Photo by Su San Lee on Unsplash

Notre guide pour un voyage parfait au Japon

Le Japon est souvent perçu comme un pays aux règles étranges alors qu’en réalité, ce n’est pas si compliqué. Voici quelques conseils pour naviguer avec aisance, comme un vrai Japonais.

1 | Ne faites pas semblant de parler japonais

© Inge Rylant
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Quand on a appris dix mots de japonais, on pense pouvoir se débrouiller avec ça. C’est mignon, vraiment, et les Japonais le pensent aussi. Pourtant, très vite on va entendre "nihongo ga jozu", soit "comme vous parlez bien japonais". J’ai mis des années à comprendre que ce n’était pas forcément un compliment: c’est plutôt une remarque respectueusement condescendante ("Oh, comme vous savez bien dire arigato!"). Une fois qu’on maîtrise vraiment le japonais, les compliments changent.

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Attention: en utilisant quelques mots de japonais, on risque de se compliquer la tâche, car les Japonais se mettent alors à parler à toute vitesse. À bon entendeur et "ganbatte ne"! (Bon courage)

2 | Adoptez des chaussures bateau

On enlève ses chaussures toujours et partout: c’est pour cela que les Japonais portent souvent des chaussures un peu trop grandes.
On enlève ses chaussures toujours et partout: c’est pour cela que les Japonais portent souvent des chaussures un peu trop grandes.
© Inge Rylant
En train vers les tropiques | Étape 1: De Bruxelles à Bucarest

S’il y a bien une chose qui peut horrifier un Japonais, c’est de voir quelqu’un porter des chaussures à l’intérieur. Au Japon, on se déchausse systématiquement – ce que l’on remarquera vite: que ce soit dans les petits musées, les hôtels, les bains ou les restaurants traditionnels, tout le monde est déchaussé. À force de se chausser et de se déchausser, on comprend que les mocassins sont indispensables: personne ne veut être le touriste qui se débat maladroitement avec ses chaussures sur le pas de la porte. Heureusement, et ceci explique cela, les chaussures bateau sont très tendance en ce moment – pour allier style et commodité.

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Les Japonais retirent leurs chaussures sans les mains. Outre des années d’entraînement, ils ont aussi une petite astuce: leurs chaussures sont souvent légèrement trop grandes.

3 | Débrouillez-vous dans le métro

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À Tokyo, impossible d’échapper au métro. Mais attention: la ville compte plusieurs compagnies opérant sur des réseaux distincts, avec des tickets propres à chacune. Mon conseil? On achète une carte de paiement ou on utilise une application. Les cartes Pasmo et Suica sont les plus populaires et PayPay est l’application la plus répandue. Il suffit de les scanner aux portiques, quel que soit l’opérateur. De plus, on pourra même les utiliser pour régler ses achats dans les petits magasins et certaines gares.

Bon à savoir: si on n’a ni carte ni application et que l’on doit effectuer un trajet complexe, on achète à un distributeur le billet le moins cher et, une fois arrivé à destination, on se rend à la borne "fare adjustment" qui calculera automatiquement le montant restant dû. On n’oublie pas d’avoir un peu de cash sur soi.

Le métro est reposant: personne ne parle fort, y compris au téléphone, et surtout, personne ne fixe les autres du regard (une habitude d’Occidentaux). Enfin, on évite les heures de pointe dans les stations très fréquentées comme Shibuya, Shinjuku et Tokyo, à moins que l’on soit curieux de voir un pousseur de passagers en action.

4 | Prévoyez du cash

On oublie le cliché qui voudrait que le Japon soit un pays high-tech. Dans les petits magasins et même certaines gares, le cash est indispensable.
On oublie le cliché qui voudrait que le Japon soit un pays high-tech. Dans les petits magasins et même certaines gares, le cash est indispensable.
© Inge Rylant
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On oublie les clichés du Japon "pays high-tech": c’est un vestige des années 1980, époque où la technologie y fleurissait comme les cerisiers au printemps. Aujourd’hui, le Japon semble toujours figé dans cette décennie, à quelques applis près. Et les fameux robots? Ils ne sont souvent rien de plus que de simples tablettes sur roulettes.

Étonnamment, le Japon est attaché aux paiements en espèces. Bien sûr, on pourra payer avec une carte ou via une application dans de nombreuses enseignes, mais pas partout: dans les petits commerces et même les stations de métro, elles ne sont pas toujours acceptées. Mieux vaut avoir quelques yens sonnants et trébuchants en poche, que l’on aura retirés à un distributeur automatique sur place – la commission est plus avantageuse que le taux de change pratiqué en Belgique.

5 | Ignorez le sushi

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La cuisine du Japon a bien plus à offrir que le sushi: sashimi, unagi, soba, katsudon, yakitori, yakiniku sont autant des préparations alléchantes. Pourtant, comme on finira quand même par entrer dans un restaurant de sushis, autant le faire dans les règles de l’art.

Un sushi se compose généralement de riz coiffé de poisson, que l’on consomme en trempant le poisson dans la sauce soja et non le riz. Une astuce? On fait pivoter le sushi d’un quart de tour sur l’assiette pour le coucher sur le côté, ce qui permettra de le tourner facilement d’un quart de tour supplémentaire avec les baguettes, avant de tremper délicatement le poisson dans la sauce.

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On goûtera également d’autres poissons que le saumon ou le thon. Certaines espèces sont plus fermes, d’autres légèrement visqueuses et peuvent sembler peu savoureuses au premier abord, mais c’est justement là tout l’intérêt: au Japon, la cuisine ne se résume pas au goût; la texture est tout aussi importante. Et il n’y a pas que le poisson qui se déguste cru: la baleine et le cheval sont également proposés en sashimi et c’est délicieux. Bon à savoir: le Japon est un pays où l’hygiène alimentaire est irréprochable.

6 | Buvez un verre d'alcool

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Mis à part le cliché de l’employé de bureau titubant dans le métro, les Japonais ne sont généralement pas de grands buveurs. Beaucoup ne boivent tout simplement pas et consommer de l’alcool en journée n’est pas dans les mœurs. Pour boire un verre, il faut attendre le soir et se rendre dans un izakaya ou un bar.

Au Japon, les bars sont des établissements élégants où l’on paie un droit d’entrée et où l’on sirote un cocktail onéreux en écoutant un obscur disque de jazz. Un izakaya, en revanche, c’est tout le contraire: c’est là que les Japonais deviennent bruyants. L’alcool est accompagné de petits plats à partager comme dans certains restaurants ici, à la différence que c’est quatre fois moins cher et servi dans une ambiance relax.

Remarque: les abats sont courants. Si ce n’est pas son truc, on retient ce mot magique: "harumon". Et pour boire comme un vrai Japonais, on opte pour un highball ou un lemon sour. Les Japonais boivent des alcools dilués ou de la bière. Et le saké, alors? En réalité, il s’appelle nihonshu (car saké signifie simplement alcool) et il est consommé par les hommes d’un certain âge et les touristes. Si on est tenté par l’expérience, on demandera un saké sec, ou karaguchi. D’après mon expérience, ce sont généralement les meilleurs.

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7 | Rencontrez des Japonais

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Si on prévoit de rencontrer des locaux, il y a une chose essentielle: plutôt que de s’inquiéter des règles de la révérence, on apporte un cadeau. Les Japonais offrent des omiyage (petits souvenirs) à chaque occasion ou presque, d’où la présence d’immenses boutiques de souvenirs dans les grandes gares.

Avec le temps, j’ai pris l’habitude de remplir ma valise de biscuits et de chocolats belges, tant pour les rencontres prévues qu’impromptues. Bien sûr, personne n’en veut à personne d’arriver les mains vides, mais on sera secrètement déçu. D’ailleurs, comme les Japonais ne sont pas de grands bavards, offrir un cadeau est aussi un excellent moyen de lancer la conversation.

Autre particularité: les Japonais adorent les photos. À la fin d’une rencontre, ils voudront toujours prendre un millier de photos qu’ils enverront à leur invité via les réseaux sociaux. On fait de même: on leur envoie les photos, mais attention: publier des photos d’eux sans leur accord est indélicat.

8 | Bon à savoir

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Le Japon est souvent perçu comme un pays aux mille règles, mais il y a aussi beaucoup de choses que l’on peut faire en toute liberté. Aller dîner en solo? C’est parfaitement normal et même courant. Trouver des toilettes publiques? Elles sont omniprésentes. Travailler plusieurs heures d’affilée sur son ordinateur portable? Aucun souci dans les nombreuses chaînes de bars et les american diners tels que Denny’s et Jonathan’s - mais pas dans les kissaten.

Le Japon est le seul pays où je peux laisser mon ordinateur sur la table le temps d’aller me laver les mains. Le pays est tellement sûr que j’ai même vu un joggeur déposer son sac à dos sur un banc public avant d’aller courir. Autre pratique tout à fait acceptée: dormir dans un lieu public. On commande un café et on s’offre une petite sieste sans que personne n’y trouve rien à dire.

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