"Mais l’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai", chantait Joe Dassin. À défaut de l’avoir, on peut la voir de plus près et plus nature que jamais.
Dans les Andes péruviennes, un pont suspendu fait de cordes tressées à la main enjambe le canyon de la rivière Apurímac: c’est le pont Q’eswachaka, un héritage des Incas. Chaque année, il est entièrement restauré par les communautés locales. Pendant des siècles, ce pont suspendu a constitué l’unique lien entre les villages des deux rives de l’Apurímac, dans la province de Canas, à un peu plus de trois heures de route de la capitale, Cuzco.
Au printemps, les villageois se réunissent pour entreprendre la restauration du pont, une tradition annuelle accompagnée de festivités et de rituels. Le pont est fait d’une fibre végétale appelée «ichu» qui, une fois séchée, est tressée en cordes solides que les villageois tendent d’une rive à l’autre.
Malgré la construction d’un pont en métal à proximité pour le passage de véhicules, les habitants des villages des alentours continuent d’emprunter le pont Q’eswachaka pour le transport de marchandises. En raison de son importance pour les communautés environnantes, le pont Q’eswachaka a été inscrit en 2013 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.