Jin kuramoto pêche sur l’île de Hachijo, à 300 kilomètres de Tokyo. Ce type de pêche se pratique de préférence en groupe, car cela peut être dangereux.
Jin kuramoto pêche sur l’île de Hachijo, à 300 kilomètres de Tokyo. Ce type de pêche se pratique de préférence en groupe, car cela peut être dangereux.

Pour le designer japonais Jin Kuramoto, le samedi est le jour de la pêche

Le samedi du designer japonais Jin Kuramoto: quitter Tokyo pour une île déserte, pêcher entre amis et déguster sa prise du jour en sashimi.

"Pour l’Exposition universelle d’Osaka, qui ouvre ses portes le 13 avril, on m’a demandé de rendre le mobilier des pavillons plus durable", explique Jin Kuramoto (48 ans) depuis Meguro, un quartier de Tokyo où il vit et travaille depuis plus de vingt ans. Le fait que l’organisation ait fait appel à lui n’a rien de surprenant: il excelle dans l’art de combiner design haut de gamme, matériaux naturels low-tech et techniques traditionnelles.

Il a conçu "Nadia", une ligne pour le label japonais Matsuso basée sur des techniques traditionnelles de construction navale. En 2018, sa chaise en lin a remporté le prix du Meilleur Produit au Stockholm Furniture Fair. "Je travaille avec une entreprise qui compresse du tissu usagé pour en faire un nouveau matériau, que nous utilisons pour fabriquer les bancs destinés à l’exposition universelle."

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Jin Kuramoto associe le design urbain et rural, un mix lié à son histoire personnelle: il a grandi sur l’île d’Awaji, dans la baie d’Osaka. "Awaji est connue pour son poisson et ses oignons", explique-t-il. "Comme la plupart des familles, la mienne possédait une exploitation d’oignons. Quand j’étais enfant, à la saison des récoltes, je devais me lever à cinq heures pour aider, même le week-end." Pendant ses heures de liberté, il pêchait. "Mon père m’a initié quand j’avais quatre ans. Nous habitions à cinq minutes à vélo de la plage et j’allais pêcher avec un copain. À Awaji, il n’y avait pas beaucoup de choix: c’était la pêche ou les jeux vidéo." (rires)

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Ce jour-là, Jin Kuramoto a pêché une belle sériole de 10 kilos, après dix minutes de lutte.
Ce jour-là, Jin Kuramoto a pêché une belle sériole de 10 kilos, après dix minutes de lutte.

À dix-huit ans, il quitte l’île pour aller étudier, à Tokyo avant de s’y installer. Pourtant, la pêche ne l’a jamais vraiment quitté au point que, depuis quelques années, il conçoit des leurres pour la marque Left. "Durant mes premières années à Tokyo, je n’avais pas le temps de pêcher, mais, aujourd’hui, après trois semaines de travail intensif, je prends une semaine de pêche."

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4h00 - "Je suis sur l’île de Hachijo, à 300 kilomètres de Tokyo. Je suis arrivé hier soir, car pour pêcher, il faut se lever aux aurores. Je suis ici avec quatre amis. Ce type de pêche se pratique de préférence en groupe, car cela peut être dangereux. Il n’y a pas longtemps, un ami s’est cassé la jambe."

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4h30 - "À Tokyo, un simple café me suffit au petit déjeuner, mais avant une journée de pêche, j’ai besoin de faire le plein d’énergie. Comme je n’ai pas le temps de prendre tout un repas, je me contente de quelques onigiri. Mon préféré? Le tori gomoku, une boulette de riz au poulet."

5h30 - "Nous embarquons en direction d’un îlot rocheux inhabité: le trajet prend une demi-heure. Nous naviguons dans la nuit noire, enveloppés de silence. C’est magnifique."

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Trois bons plans

1. Uoshin

"Un excellent restaurant de poisson qui a aussi un beau choix de sakés et de ‘shochus’, la vodka japonaise."

2. Zauo

"Une adresse super cool où l’on peut pêcher son propre poisson dans les bassins autour de la table, et le voir préparé sur-le-champ. Un endroit idéal pour les familles."

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3. Kaki Goya Shinbashi

"Au Japon, les ‘kaki goya’, ou cabanes à huîtres, proposent des huîtres fraîches à prix raisonnable dans une ambiance détendue. On en trouve aussi à Tokyo."

6h00 - "Le soleil se lève lentement, dévoilant un paysage d’une beauté totale: rien que la mer et le son des vagues contre les rochers. Je prépare ma ligne de pêche et consulte une appli pour vérifier les marées: sur une journée de pêche de neuf heures, la marée monte et descend deux fois et c’est exactement entre ces moments que nous pêchons, quand le courant est le plus fort. Aujourd’hui, le timing est parfait. Nous nous installons sur les rochers et lançons nos lignes."

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9h00 - "J’ai déjà une prise: une sériole de 10 kilos. Pendant dix minutes, je lutte pour la remonter. Ce n’est pas un problème en soi, mais pêcher depuis un rocher comporte des risques, surtout avec des prises aussi lourdes. Après avoir pris une photo, je remets la sériole à la mer. Nous relâchons toujours les prises de plus de 5 kilos: elles sont trop lourdes à transporter et moins savoureuses, car leur chair est trop ferme."

10h00 – "Nous mangeons pendant la marée haute ou basse, quand les poissons ne mordent pas. C’est marée basse, alors je sors mon réchaud à gaz: je cuisine des pâtes. J’ajoute un peu de sauce tomate ou de fromage, quelques crustacés ramassés sur les rochers. Ultra-simple, mais dans ce cadre, c’est délicieux."

10h30 - "Mes amis remontent sur les rochers, mais comme j’ai déjà fait une belle prise, je me promène pour profiter du paysage et observer les autres. Ils sont déterminés à attraper un gros spécimen."

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Jin kuramoto pêche sur l’île de Hachijo, à 300 kilomètres de Tokyo. Ce type de pêche se pratique de préférence en groupe, car cela peut être dangereux.
Jin kuramoto pêche sur l’île de Hachijo, à 300 kilomètres de Tokyo. Ce type de pêche se pratique de préférence en groupe, car cela peut être dangereux.

16h00 - "Nous nettoyons notre emplacement et remontons à bord du bateau. Le soleil commence à décliner. À bord, nous échangeons avec d’autres pêcheurs sur les prises du jour."

17h00 - "Comme nous sommes transis de froid, nous nous réfugions dans un bain public local, un sentō. Se baigner ensemble est une tradition, mais pour les pêcheurs, c’est un moyen de se réchauffer. Nous discutons sans fin."

17h30 - "Le meilleur moment de la journée est arrivé: l’heure de la bière!"

18h00 - "Pour le dîner, nous offrons les plus petits poissons -sérioles et mérous- que nous avons pêchés au cuisinier de la petite auberge dans laquelle nous logeons. Il les cuisine pour nous et pour les autres clients. Nous emporterons le reste de notre pêche. La sériole est servie en sashimi ultra frais. C’est délicieux, surtout accompagné d’un verre de nihonshu (saké), mais tout un plateau de ce même poisson, c’est un peu monotone."

20h00 - "Il est temps d’aller dormir, car demain aussi, nous devons nous lever tôt. Nous déroulons nos futons sur le tatami et nous nous allongeons côte à côte. Sachant que certains de mes amis sont de gros ronfleurs, je mets mes écouteurs avec réduction de bruit!"

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