Sabato a sélectionné les meilleures adresses au Mexique.
Sabato a sélectionné les meilleures adresses au Mexique.
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Pourquoi le Mexique est la destination de luxe à découvrir cette année

Flotter sur les eaux de la lagune, berceau du ciel selon les Mayas et déguster un mole mijoté pendant plus de neuf ans: le Mexique conjugue haute gastronomie et bien-être divin.

Il fait encore nuit quand je pars à la rencontre de mon guide qui m’attend sur le rivage avec un paddle. J’ai de la chance: le vent est tombé au-dessus du lac Bacalar. Igna, mon guide, m’assure que grâce à ce calme retrouvé, un débutant comme moi devrait arriver à se tenir debout en pagayant. Les seuls témoins seront les oiseaux de la jungle qui borde le lac.

Nous mettons le cap sur Los Rápidos, un spot où le lac se resserre et dont le nom évoque de tumultueux rapides. Une fois sur place, le courant se révèle être un doux clapotis, mais il faut quand même se donner à fond pour pagayer à contre-courant. Ensuite vient la récompense: je me laisse doucement dériver pendant qu’Igna prépare notre petit déjeuner de fruits.

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En glissant parmi les stromatolites, des formations rocheuses en forme de chou-fleur façonnées par des dépôts bactériens représentant les premières formes de vie sur Terre, je profite du spectacle des mangroves. Au bon moment, je m’agrippe à une échelle en bois pour remonter sur le ponton et rejoindre mon guide à pied. Les seules empreintes humides sur le ponton sont celles laissées par mes pas.

À Chablé Maroma, un chaman maya propose une expérience spirituelle totale.
À Chablé Maroma, un chaman maya propose une expérience spirituelle totale.

"L’endroit où le ciel est né": c’est ainsi que les Mayas ont nommé ce lac d’eau douce, situé sur la péninsule du Yucatán, célèbre pour la mythique cité maya de Chichén Itzá et les stations balnéaires animées, comme Tulum et Cancún. Ce nom poétique illustre parfaitement le caractère paradisiaque de ce lac d’un bleu vif incroyable. Si le tourisme de masse a envahi Tulum, ce n’est pas le cas de Bacalar. Igna espère sincèrement que ça va durer, même si le village gagne peu à peu en notoriété sur la carte touristique: "C’est plus paisible que Tulum et la nature y est plus belle. Espérons que cela reste ainsi."

On retrouve cette ambiance de nature paisible à Our Habitas Bacalar, où une voiturette de golf assure le transport depuis la réception en pleine jungle jusqu’aux bungalows bordant la lagune (interdite à tout trafic nautique le mercredi). Le bar, doté d’une vaste terrasse donnant sur la lagune, est un lieu de rendez-vous prisé tout au long de la journée.

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C’est aussi l’endroit idéal pour le petit déjeuner, qui passe comme une lettre à la poste après ma séance de paddle. Fidèle à son credo, soit l’alimentation vue comme un remède, Habitas ne se contente pas de belles paroles: le ceviche relevé d’une vinaigrette aux fruits de la passion ou la tortilla grillée garnie de poisson, mousse d’avocat, crème épaisse et coriandre sont aussi sains que divins.

Le fisc veille au respect des conditions

Le régime permanent pour les maîtres d’ouvrage particuliers s’applique uniquement à la seule et unique habitation, avec une superficie habitable maximale de 200 m². Ces conditions doivent être remplies au moment de l’entrée en service du logement reconstruit et rester valables pendant cinq ans. "Le fisc contrôle ces aspects", précise Tim Van Sant. "La plupart des litiges concernent la condition de l’habitation unique."

Habitation unique

Cela signifie que le maître d’ouvrage ne peut pas posséder un autre bâtiment utilisé, en tout ou en partie, comme logement. "Cela inclut également une maison en construction, une résidence de vacances à l’étranger ou un appartement avec services", explique Van Sant. "Posséder d’autres types de biens immobiliers, comme un terrain à bâtir, un bureau ou un garage, n’est pas visé."

Une exception s’applique à l’habitation où vous êtes déjà domicilié. Si vous emménagez dans un logement reconstruit, vous avez jusqu’au 31 décembre de l’année suivante pour vendre l’autre habitation. Par exemple, si vous emménagez fin novembre 2024, vous avez jusqu’à fin 2025 pour agir. "Cela peut être une vente classique, ou encore une donation de la maison à vos enfants, à condition qu’elle vise la pleine propriété et non la nue-propriété (les parents conservant l’usufruit, ce qui leur permet d’y habiter ou de la louer, NDLR)", précise Van Sant.

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En cas d’héritage, soyez vigilant. "Vous conservez le bénéfice du régime si vous héritez de la nue-propriété, de la copropriété ou de l’usufruit, mais pas si vous héritez de la pleine propriété", explique Van Sant. "Recevoir une habitation en donation entraîne toujours la perte du taux réduit de TVA."

Superficie habitable

La superficie habitable ne peut pas dépasser 200 m². Ce calcul inclut les surfaces de toutes les pièces habitables, mesurées depuis l’intérieur des murs porteurs. Les pièces habitables comprennent la cuisine, le salon, la salle à manger, les chambres, ainsi que les greniers et caves aménagés. Les salles de bain, WC, buanderies, escaliers, débarras, couloirs, caves, greniers non aménagés, garages et annexes ne sont pas pris en compte.

"Il peut être tentant de ne pas désigner une pièce comme espace de vie sur les plans, mais de l’utiliser comme tel en pratique. Sachez que l’utilisation effective est déterminante", avertit Van Sant. "Dans une maison partiellement utilisée à des fins professionnelles, les espaces professionnels sont également inclus dans le calcul."

Habitation propre

Cette condition implique que le maître d’ouvrage doit lui-même habiter le logement reconstruit dès qu’il est prêt à être utilisé. Il doit également être domicilié à cette adresse dans le registre de la population.

Musée dans la jungle

Pour une expérience spirituelle d’un autre genre, on se rend au centre d’art Azulik Uh May, à une demi-heure de route de Tulum. L’architecte Roth (le pseudo d’Eduardo Neira) y a imaginé un musée construit autour des arbres, sans murs droits. Les sols sinueux, mêlant lianes et béton poli, serpentent gracieusement autour des troncs, montant vers un plafond où la lumière filtre à travers des structures évoquant des feuilles géantes. L’accès au musée se fait par une passerelle en hauteur, où l’on abandonne ses chaussures pour un contact direct avec le sol. Après une déambulation méditative au fil d’installations artistiques, l’expérience se poursuit dans un espace extérieur tout aussi envoûtant, où Roth invite à réfléchir à notre lien avec la nature. Un petit restaurant offre une vue imprenable sur un bassin orné de fleurs en béton sur lesquelles pousse de la végétation.

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Our Habitas Bacalar, un glamping de luxe où l’on sert des repas cuisinés avec des produits locaux tout frais.
Our Habitas Bacalar, un glamping de luxe où l’on sert des repas cuisinés avec des produits locaux tout frais.
© Courtesy of Habitas Bacalar

Chaman maya

Le récif corallien qui s’étend au large des côtes du Yucatán, deuxième plus grand du monde après la Grande Barrière de Corail, offre une immersion totale dans la nature. Le long des plages de sable blanc, les hôtels de luxe ont poussé comme des champignons. Parmi eux, le Chablé Maroma, situé entre Cancún et Playa del Carme.

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Dès l’enregistrement, on propose une visite guidée du domaine. Au spa, un chaman maya m’attend pour un rituel à la résine d’encens copal destiné à ouvrir mon esprit et mon corps. Que ce soit grâce aux incantations du chaman ou non, le petit bassin du spa, rempli d’eau de source d’une douceur soyeuse et entouré d’une nature exubérante, devient mon refuge préféré.

Pourtant, Chablé ne manque pas d’attraits: un dîner dans l’excellent restaurant Bu’ul ("haricots" en langue maya), où un adorable coati s’aventure timidement dans l’espoir de recevoir une friandise, ou une séance de yoga matinale sur la plage bordée de palmiers, au cours de laquelle mes pensées dérivent vers le délicieux french toast que je commanderai au petit déjeuner.

Pour goûter un grand classique de la gastronomie mexicaine, qui a conquis le monde, dans le sillage de la tequila, direction Oaxaca. Cette ville séduit les touristes depuis toujours grâce à son architecture coloniale, ses riches traditions indigènes, sa gastronomie raffinée et, plus récemment, ses cafés et librairies qui en font un refuge pour les écrivains.

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À visiter absolument: le Museo de las Culturas de Oaxaca, dont les trésors archéologiques exhumés depuis 1931 par l’archéologue Alfonso Caso dans l’ancienne cité zapotèque de Monte Albán. Parmi ces merveilles, souvent comparées à celles découvertes dans la tombe du pharaon Toutankhamon, se trouve un fascinant crâne orné de mosaïques en turquoise.

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Mezcal et traditions

Oaxaca brille aussi grâce au mezcal, un alcool que l’on peut rapprocher de la tequila. Tous deux issus de l’agave, ils diffèrent sur un détail clé: le mezcal peut être produit à partir d’un éventail plus large de variétés d’agave. De plus, le mezcal acquiert sa saveur particulière un peu fumée grâce au rôtissage prolongé des cœurs d’agave. L’excursion d’une journée préparée par Coyote Aventuras pour visiter une distillerie artisanale de mezcal dans l’État d’Oaxaca sera un moment fort – et surprenant! – de mon voyage, sans doute grâce à son imposant propriétaire, Jeronimo. Celui qui représente la troisième génération à la tête de la distillerie de Rancho Vale Madre est le gardien des traditions. En nous dirigeant vers la salle de dégustation, nous passons devant une grande fosse où brûle un feu pour rôtir les cœurs d’agave. Un peu plus loin, une immense roue en pierre, installée dans un cercle de pierre et tractée par un âne, écrase les cœurs d’agave rôtis. On ne peut pas faire plus traditionnel.

Avant d’entamer la dégustation, on nous tend un petit bol de mezcal. Non pas pour le boire, mais pour se frictionner les mains, les avant-bras et le cou. En effet, le mezcal a des vertus médicinales, explique Jeronimo. "Quand j’étais enfant et que j’avais de la fièvre, ma grand-mère me frottait les bras et la tête avec du mezcal", se souvient-il. Autre souvenir marquant: il a été ivre au mezcal pour la première fois à six ans.

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La production du mezcal à Oaxaca se déroule toujours à l’ancienne: les cœurs d’agave sont broyés par une roue en pierre tirée par un âne.
La production du mezcal à Oaxaca se déroule toujours à l’ancienne: les cœurs d’agave sont broyés par une roue en pierre tirée par un âne.
© Shutterstock

Après avoir goûté une série de mezcals de la maison, dont un à 75% d’alcool et, logiquement, interdit à la vente, je me tiens aux côtés d’un Jeronimo pensif, contemplant une rangée de jeunes plants d’agave. "La récolte est toujours un moment douloureux après tant d’années passées à prendre soin des plantes. Pour moi, c’est comme si l’on tuait des êtres humains. Je laisse mon assistant s’en charger", confie-t-il avec émotion.

Piscines naturelles

La deuxième partie de l’excursion nous conduit vers un panorama spectaculaire: les piscines naturelles de Hierve el Agua. Ces bassins à débordement aux nuances vert bleu s’étendent sur un plateau spectaculaire, surplombant une cascade pétrifiée. Le ruissellement continu a façonné, au fil du temps, cette chute vertigineuse de plusieurs dizaines de mètres évoquant la cire d’une bougie multicolore.

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"Le jaune, le noir et l’ocre reflètent les différents minéraux présents dans la roche", explique Diego, notre guide, pendant que nous traversons la vallée pour observer ce phénomène de plus près. Cette randonnée, sous une chaleur accablante, s’achève à Las Salinas, une cascade au fond d’une étroite gorge, où la roche prend des formes et des couleurs fascinantes. Immergé dans l’eau glacée, un shot de mezcal serait le bienvenu.

Atelier culinaire

La dernière étape de mon voyage me ramène sur la côte, cette fois du côté de l’océan Pacifique où la Riviera Nayarit commence à attirer le tourisme discret. C’est là que se trouve Puerto Vallarta, la très officieuse capitale LGBTQ du Mexique. Une expérience inoubliable m’attend à Naviva, un resort Four Seasons sur la péninsule de Punta Mita. Qualifier cet endroit de "resort" peut sembler réducteur: les 15 élégants bungalows, chacun doté d’une piscine privée, accueillent les bienheureux de ce monde, y compris de nombreuses célébrités.

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© Sfer Ik, Uh May / Courtesy of Azulik City of Arts.

L’ambiance qui y règne est détendue et conviviale, comme je le découvre dès mon arrivée à l’occasion d’un atelier culinaire animé par le chef Miguel. C’est en apprenant à préparer du ceviche que je rencontre un couple fort sympathique venu de Mexico. Miguel propose une dégustation d’huîtres locales, servies avec une étonnante vinaigrette à base de kombu, de menthe et d’oignons.

Un des grands avantages de Naviva, c’est qu’il n’y a ni voucher à présenter, ni facture à régler au moment du départ: tout est compris dans le prix. On peut donc se détendre et consommer tous les plats et les boissons que l’on souhaite, profiter d’un massage relaxant dans un espace dissimulé au bout d’un sentier enchanteur ou d’une séance de méditation sonore dans un joli pavillon.

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"C’est vers ça que le tourisme de luxe doit tendre", me confie John O’Sullivan, le directeur irlandais de l’hôtel, lors d’un petit déjeuner au Four Seasons Punta Mita, à deux pas de là. Contrairement à Naviva, ce dernier est un resort tout ce qu’il y a de plus classique qui assure un soutien logistique discret à son voisin plus exclusif. Naviva repose sur une vision du luxe où priment le respect de la nature, l’authenticité et la simplicité, sans l’ennuyeuse facture "aussi épaisse qu’un livre" à vérifier ligne par ligne au moment du départ, plaisante le jovial Irlandais.

Mole madre

L’apothéose culinaire de mon voyage m’attend à Mexico, devenue un paradis de la gastronomie au cours de ces dernières années. En effet, la capitale mexicaine compte trois établissements repris dans le prestigieux classement des World’s 50 Best Restaurants, dont le restaurant Pujol (classé 33E), dans le quartier huppé de Polanco, où officie Enrique Olvera. Ce chef est un pionnier: il propose une expérience mêlant tradition et innovation. Les plats défilent dans un ordre soigneusement orchestré, décrit sur un menu en papier scellé à la cire. Un détail attire mon attention: une mention manuscrite indiquant l’âge exact du "mole madre" servi ce jour-là.

Les 100 meilleurs "plats signature" de 100 grands restaurants
À Los Rapidos, où le lac Bacalar se rétrécit, l’eau ondule entre les mangroves et les stromatolites.
À Los Rapidos, où le lac Bacalar se rétrécit, l’eau ondule entre les mangroves et les stromatolites.

Le mole est la sauce mexicaine par excellence: c’est un mélange d’épices, de piments, de noix et de fruits qui exige beaucoup de travail. Chez Pujol, cette tradition atteint des sommets en termes de saveur et de technique: le mole madre servi aujourd’hui est âgé de 3.354 jours, soit le nombre de jours durant lesquels la marmite de 15 litres de sauce a été chauffée encore et encore, chaque portion servie étant systématiquement remplacée par la même quantité de sauce fraîche. Ce processus rend la sauce "vivante", sa saveur évoluant constamment au fil des jours. Le résultat est tout simplement exceptionnel. C’est pourquoi voir, à la table voisine, une assiette de mole à moitié délaissée m’a transpercé le cœur, comme si une aiguille d’agave s’y était profondément enfoncée.

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