"Mais l’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai", chantait Joe Dassin. À défaut de l’avoir, on peut la voir de plus près et plus nature que jamais.
La rivière arc-en-ciel, le surnom que les Colombiens donnent au Caño Cristales, ou ruisseau des cristaux, est bordée par la jungle. Ce nom poétique décrit à merveille ce qui est considéré comme la plus belle rivière du monde, promesse d’une expérience intense en pleine nature.
Entre juillet et septembre (et parfois aussi en octobre et novembre), le fond de la rivière se pare de jaune, vert, bleu, rose, rouge et violet sous l’effet conjugué de l’eau cristalline (aucun poisson n’y nage), des roches, des algues, du sable et des reflets du ciel. Durant la brève transition entre la saison humide et la saison sèche, le niveau de l’eau diminue et le soleil provoque la coloration de la végétation aquatique dont la macarenia clavígera, une plante endémique du parc national de la Serranía de la Macarena.
Situé à la confluence des Andes, de la forêt amazonienne et des plaines des Llanos, le parc abrite une biodiversité exceptionnelle: plus de 400 espèces d’oiseaux, 43 espèces de reptiles et 8 de primates. La rivière se trouve dans une région isolée. Il y a une quinzaine d’années encore, seules les communautés locales la connaissaient, faute de liaisons aériennes. Aujourd’hui, des excursions de plusieurs journées sont organisées.
Depuis Bogota et Villavicencio, des vols desservent La Macarena, la ville la plus proche. S’y rendre en voiture est une entreprise aventureuse et les bus sont irréguliers. Le trajet vers Caño Cristales se fait en bateau et en 4x4, à cheval ou à dos d’âne, obligatoirement en compagnie d’un guide agréé. Afin de préserver l’écosystème, les visites en groupe sont limitées.