Et si on partait en voyage en compagnie d’une intelligence artificielle? Elle planifie l’itinéraire, permet de parler couramment une autre langue et même de bavarder avec la Joconde.
1 | La polyglotte absolue
Pour éviter les malentendus linguistiques en voyage
QUI LE FAIT? Des applications telles que Google Translate, Microsoft Translator, SayHi Translate ou DeepL assurent la traduction écrite ou orale quasi instantanément, en moins de temps qu’il n’en faut pour cliquer sur "envoyer". Si l’on préfère apprendre quelques mots dans la langue locale, on fera appel à une armée d’applications propulsées par IA -Duolingo, Babbel, Univerbal, Loora, MemBot, Tutor Lily, Verbius, LangBuddy, Makes You Fluent, Praktika, Talkpal, Jumpspeak, Speak, PrettyPolly, Gliglish, Lingolette, Langotalk, Papo, Marvely, Mondly, Busuu...
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE? Les applications telles que Google Translate et Microsoft Translator jouent le rôle de cet ami omniscient. Elles assurent la traduction écrite ou orale dans la langue locale et vice versa. Mieux: il suffit d’orienter son appareil photo sur le menu et la traduction apparaît instantanément. Grâce à cette technologie reposant sur la reconnaissance optique de caractères (OCR), la traduction se superpose directement sur le texte original, comme si celui-ci avait été rédigé dans la langue requise. On peut même dialoguer avec le serveur en temps réel. Google Translate, par exemple, propose un mode conversation dans lequel deux personnes s’expriment dans des langues différentes. Leurs propos sont captés et traduits instantanément.
Depuis le lancement de Duolingo Max, un service d’abonnement premium utilisant GPT-4, le nombre d’utilisateurs payants ne cesse de croître. Ce que Duolingo et d’autres applis similaires ont en commun, c’est leur interface de messagerie. Fini les leçons rigides: on peut désormais chatter -par message texte ou vocal- avec son assistant linguistique numérique. En cas d’erreur, le feed-back est immédiat. Grâce à des voix quasi humaines et une reconnaissance vocale parfaite, ces bots deviennent de véritables coachs linguistiques personnels. Certes, ils ne sont pas encore parfaits, mais ils se rapprochent de plus en plus d’un professeur réel.
Les chatbots IA deviennent les nouveaux héros de la réception d’hôtel, car ils sont toujours disponibles (et jamais fatigués).
2 | La guide de musée
Guides virtuels et cigognes bavardes
QUI LE FAIT? Les grands musées comme le British Museum ou le Louvre, ils intègrent l’IA pour enrichir l’expérience muséale.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE? Cette année, le Zwin Parc Nature à Knokke-Heist a lancé une innovation surprenante: une cigogne qui parle. L’oiseau interroge les visiteurs pour recueillir leurs avis après leur visite au musée. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre l’entreprise provinciale Westtoer et les experts en IA de Lean Mean Learning Machine, une entreprise établie à Gand. Ces derniers n’en sont pas à leur coup d’essai, vu qu’ils avaient donné la parole à des œuvres au Musée des Beaux-Arts de Gand.
Au British Museum, l’IA s’allie à la réalité augmentée (RA). Grâce à l’application RA du musée, les visiteurs peuvent, via leurs appareils, voir une couche virtuelle superposée à la réelle, replaçant des objets historiques dans leur contexte d’origine, par exemple.
Au Young Museum de San Francisco, en partenariat avec Snap Inc, l’entreprise qui a fondé Snapchat, les visiteurs pouvaient essayer virtuellement des robes du soir d’Yves Saint Laurent ou de Valentino. Bien que la RA ne soit pas de l’IA à proprement parler, l’intelligence artificielle peut enrichir l’expérience de RA, notamment grâce à la reconnaissance d’images ou la personnalisation.
L’IA rend les visites de musées interactives grâce à des chatbots qui guident le visiteur tout au long de son parcours. La start-up française AskMona, fondée par Marion Carré, spécialisée dans l’IA appliquée aux musées, a notamment collaboré avec des institutions comme le Louvre, la Fondation Louis Vuitton et le Centre Pompidou. Les chatbots d’AskMona connaissent les collections des musées sur le bout des doigts et tiennent compte des visites précédentes, de la position dans le musée ainsi que des préférences personnelles du visiteur. Mieux encore, grâce aux "smart magnets", on peut même dialoguer avec des artistes tels que Vincent van Gogh.
3 | La planificatrice de voyages
Une agence de voyages sur smartphone ou ordinateur
QUI LE FAIT? La multitude de planificateurs de voyage propulsés par l’IA sur le marché donne l’impression d’entrer dans un supermarché de la planification de voyages: Trip Planner, Mindtrip, Layla, Wonderplan, iPlan, TripIt, RoamAround, Vacay, GuideGeek, Byway ou Sekr: tous jouent les agents de voyage. Même les sites d’hôtels s’y mettent: Expedia, par exemple, propose Romie, son assistant de voyage. On peut également poser ses questions à Gemini (Google) ou ChatGPT.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE? Envie d’une escapade à Rotterdam, mais pas le temps de l’organiser? En ligne, on trouvera une foule d’informations, mais comment éviter de s’y perdre? Pas de stress: les planificateurs de voyage alimentés par l’IA font le travail. Ces chatbots créent l’itinéraire, donnent des bons plans, établissent un programme minute par minute, réservent l’hôtel et les vols. Ce concept, appelé "end-to-end trip planning" permet d’ensuite télécharger son itinéraire en format PDF ou l’envoyer par mail.
Aujourd’hui, 75% des voyageurs puisent leur inspiration sur les réseaux sociaux, mais que faire ensuite? Sur Mindtrip, on poste un Reel Instagram ou TikTok pour permettre à l’IA d’identifier les lieux. On peut aussi lui soumettre un article de voyage intéressant et, en un clin d’œil, l’escapade de trois jours est planifiée d’après l’article avec des photos, une carte claire des adresses indiquées et des liens internet cliquables. Et tout cela en moins d’une minute, grâce à un chatbot encore sans nom.
D’après Deloitte, le "GenAI agent" est en train de se faire une place au soleil. En effet, ce concierge virtuel ne se contente pas de réserver des voyages: il fournit également des informations sur l’optimisation des prix, les conditions météorologiques, les programmes de fidélité et les conditions d’annulation. C’est à la fois un agent de voyage et un assistant personnel disponible 24/7.
Petit bémol: ces super-assistants sont efficaces, mais pas encore infaillibles.
Le surréalisme des paysages oniriques
Basé à Paris, Hugo Fournier est un artiste 3D et directeur artistique freelance qui aime travailler avec les couleurs et les formes. Dans son travail, l’art, le design et l’architecture se rencontrent dans un royaume imaginaire et fantasmagorique, pour créer des scènes qui invitent à l’évasion, tout en débordant de surréalisme et... de réalisme. Il avoue s’inspirer des architectes Antti Lovag, Claudio Silvestrin et Ludwig Mies van der Rohe.
4 | La réception virtuelle
Les chatbots, nouveaux héros de l’accueil
QUI LE FAIT? Presque toutes les grandes chaînes hôtelières - Hilton, Marriott, Accor ou Ritz-Carlton – réalisent actuellement des tests pour piloter par IA leurs services de conciergerie et leur technologie de "smartroom" ou chambre intelligente. Dans certains hôtels Disney, on peut même s’entretenir avec un personnage Disney qui, à la manière d’Alexa, prend les commandes du dîner. De jeunes chaînes, comme Numa en Allemagne, vont encore plus loin et suppriment tout bonnement la réception.
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE? Disponibles en permanence, les chatbots aident à réserver une chambre, gèrent le check-in, adaptent la température de la chambre, envoient la clé numérique et recommandent des activités personnalisées. Les chatbots sont les nouveaux héros de l’accueil, avec un répertoire d’informations virtuel à portée de main. C’est comme avoir un majordome qui lirait dans les pensées, inépuisable et disponible 24/7.
Dans les hôtels Marriott, on peut recourir à un chatbot pour demander le code wifi, réserver une nuit supplémentaire ou augmenter la température de la chambre d’un degré. Depuis la pandémie, Airbnb a introduit le "contactless self check-in", qui permet de déverrouiller la porte via un code numérique. Aujourd’hui, la plateforme propose également la traduction en temps réel des échanges avec des hôtes parlant d’autres langues.
En 2016, quand Hilton a lancé Connie, un robot qui accueille les clients en recourant à l’intelligence artificielle et déambule dans les couloirs de l’hôtel tel un personnage de science-fiction, les réceptionnistes numériques semblaient appartenir à un futur lointain. En 2024, des chaînes comme Numa en Allemagne n’ont même plus de personnel à la réception et les clients sont servis uniquement par des chatbots ou des applications.