Les objectifs de la Régie des Bâtiments, gestionnaire des biens immobiliers de l’État fédéral, sont de diminuer l’empreinte immobilière et carbone de son portefeuille en réduisant les surfaces occupées, en améliorant la performance énergétique des bâtiments et en développant des synergies entre les services publics fédéraux pour les centraliser. Exemple avec la caserne de Witte de Haelen, à Etterbeek.
Si trois casernes répondaient auparavant aux besoins de la police fédérale à Bruxelles, le quartier Couronne a été vendu à la Région bruxelloise en 2018 et le contrat de location des bureaux de l’avenue de la Couronne ne sera pas reconduit. “Nous regrouperons les services dans les deux autres quartiers, Géruzet et de Witte de Haelen, ce qui répond à notre objectif de rationaliser le portefeuille immobilier”, indique Laurent Vrijdaghs, administrateur général de la Régie des Bâtiments. Aussi, d’importants travaux de rénovation sont menés par la Régie à la caserne de Witte de Haelen.
Durabilité et performances énergétiques
En 2021, les espaces situés dans l’aile gauche du bloc longeant le boulevard Général-Jacques ont été totalement rénovés et modernisés, y compris les installations techniques, afin d’y héberger les directions de la sécurisation, de la police de la navigation et de la police de la route. Fin 2022, des travaux de sécurisation du périmètre de la caserne ont débuté, ainsi qu’un chantier de rénovation plus lourde dans un autre bloc pour y accueillir les services de la direction centrale des unités spéciales. Ce chantier, dont la réception provisoire est prévue début 2025, prévoit l’ajout d’étages et la construction d’une passerelle. “Nous visons un bâtiment à performance ‘très basse énergie’, pour un budget estimé à 17 millions d’euros, qui répondra aux exigences du plan national Énergie-Climat (PNEC) et de l’accès des personnes à mobilité réduite.”
La réduction d’environ 1 million de m² déjà opérée a permis d’économiser 30.000 tonnes de CO2 par an
En plus d’isoler les murs et des toitures dans le respect de l’architecture du bâtiment – à l’intérieur quand l’aspect des façades doit être conservé –, la toiture sera reconstruite en zinc, matériau recyclable qui se régénère au contact de l’air et de l’eau, lui assurant une longévité double par rapport aux tuiles. S’agissant d’un investissement à long terme, tout a été pensé en termes de flexibilité: planchers en béton armé capables de répondre aux futurs besoins de la police, cloisons légères déplaçables… Quelque 1.600 panneaux photovoltaïques et des châssis à haute performance énergétique seront installés, ainsi qu’une combinaison de technologies de chauffage, ventilation et climatisation. “Nous actionnons tous les leviers possibles pour atteindre des performances maximales pour ce type d’infrastructure”, souligne Laurent Vrijdaghs.
Les chevaux au vert
Pour la cavalerie, jusqu’ici logée en plein centre-ville dans ce bâtiment du 19e siècle, la Régie des Bâtiments a acquis fin 2021 un haras à Wisbecq, en Brabant wallon, comptant 15 hectares de prairies et 145 boxes. “Nous investissons pour pérenniser le portefeuille immobilier de l’État. Une opération qui se solde par un gain financier, de temps, d’efficacité et de bien-être animal.” Les anciennes écuries feront l’objet d’une réhabilitation pour répondre aux besoins de la police, avec notamment un centre d’entraînement et des stands de tir.
L’objectif de la Régie des Bâtiments est de réduire la surface occupée de 1 million de m² au cours des 10 prochaines années, et de la même surface au cours de la décennie suivante. “La réduction d’environ 1 million de m² déjà opérée a permis d’économiser 30.000 tonnes de CO2 par an”, chiffre Laurent Vrijdaghs. “Grâce à l’ensemble des mesures prévues, nous devrions atteindre une diminution de 60.000 tonnes de CO2 par an à l’horizon 2040. Quant au remplacement des lampes, il devrait aboutir à une réduction de 1.151 tonnes de CO2 par an à l’horizon 2026. Pour les bâtiments administratifs, notre objectif est de diviser par deux nos émissions de CO2 pour 2030 afin d’atteindre zéro émission d’ici à 2040. Et ce, pour peu que les technologies, les investissements et le personnel suivent. Mais l’ambition et la motivation y sont!”