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Van Gogh (temporairement) dans l’ombre de Vermeer

"Les amandiers en fleurs", Vincent van Gogh, 1890. ©Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation)

Inauguré en 1973, le musée Van Gogh fête ses 50 ans et lance trois expositions… qui démarrent en douceur, le temps que se calme la déferlante Vermeer à Amsterdam.

L’expo Vermeer fait une belle jambe au Musée Van Gogh qui fête cette année son cinquantième anniversaire. Alors, on fait le gros dos en attendant que se calme un peu la fièvre des amateurs de jeunes filles à la perle.

Mais du côté de la Museumlein, qui resplendit du dernier geste architectural de Gerrit Rietveld, inauguré le 2 juin 1973, on n’attendra pas la fermeture de l’exposition du "Rijks", le 4 juin, pour ouvrir les hostilités.

Dès le 12 mai, quelque 50 toiles et 20 dessins et croquis de Van Gogh encore jamais réunis viennent concrétiser les dernières recherches sur sa dernière période, celle d’Auvers-sur-Oise qui donne son titre à l’exposition ("Van Gogh à Auvers"), celle du "Champ de blé aux corbeaux" (1890) et de toutes ces toiles qui éclaboussent de lumière et de couleur. On peut déjà les admirer en partie dans la collection permanente du Musée Van Gogh, tandis que d’autres viendront directement du Musée d’Orsay, à Paris, où l’on reverra l’exposition en octobre.

Emilie Gordenker, directrice du Musée Van Gogh, et une repro de "Autoportrait au chapeau de feutre gris" dans la section interactive de l'exposition "Choisir Vincent".
Emilie Gordenker, directrice du Musée Van Gogh, et une repro de "Autoportrait au chapeau de feutre gris" dans la section interactive de l'exposition "Choisir Vincent". ©AFP

Van Gogh à Asnières

Le 13 octobre, le musée amstellodamois consacrera sa troisième expo-anniversaire ("Van Gogh en bord de Seine") à ces impressionnistes qui ont eu l’audace de sortir leur chevalet de leur atelier et peindre le réel aux prises avec les changements incessants de la lumière. Van Gogh, bien sûr, mais aussi Seurat, Signac, Bernard et Angrand qui se donnaient rendez-vous sur les bords de Seine, à la très bucolique Asnières.

Image de l'exposition «Choisir Vincent. Une histoire de famille».
Image de l'exposition «Choisir Vincent. Une histoire de famille». ©Van Gog Museum, Amsterdam

Van Gogh, une histoire de famille

Mais pour l’heure, et pour marquer le coup, on verra déjà une première exposition dès ce week-end du 11 février, très didactique et sans autre ambition que de montrer comment une collection familiale s'est développée, au point de devenir un musée international qui attire chaque année 1.300.000 visiteurs, aimantés par 200 toiles, 500 dessins, 30 estampes et plus de 800 lettres…

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"Choisir Vincent. Une histoire de famille" illustre en effet le long cheminement de Vincent van Gogh pour devenir artiste, les liens particuliers entre lui et son frère Théo, et le rôle de la famille Van Gogh, depuis toujours étroitement impliquée dans l’essor du peintre.

"La récolte" (1888), de Vincent van Gogh, dans la nouvelle expo "Choisir Vincent. Une histoire de famille".
"La récolte" (1888), de Vincent van Gogh, dans la nouvelle expo "Choisir Vincent. Une histoire de famille". ©EPA

Un élément qui manquait jusqu’à présent au Musée Van Gogh et qui offre une belle introduction aux chefs-d’œuvre de son incomparable collection, où l’on retrouve les autoportraits, "Les Tournesols", "Les Mangeurs de pommes de terre", "La Chambre à coucher", le très magrittien "Crâne de squelette fumant une cigarette" ou les "Amandiers en fleurs" japonisants de 1890.

Cette expo didactique manquait au Musée Van Gogh pour introduire les chefs-d’œuvre de son incomparable collection.

Ces derniers en ont été extraits pour ouvrir la nouvelle exposition qui est aussi un hommage en filigrane aux mécènes, marchands et autres ayants-droit sans lesquels le génie absolu aurait pu tomber aux oubliettes avant même d’avoir été révélé.

Van Gogh Museum 4K Virtual Tour || Exhibition ‘Choosing Vincent'

Et si...

Et c’est exactement ce qu’on se dit au fil de la visite: et si Théo, le frère de Vincent, ne l’avait pas soutenu de façon aussi inconditionnelle, s’il ne l’avait pas encouragé et financé, si, ensemble, ils n’avaient pas collectionné et classé plus de 2.000 reproductions et illustrations qu’ils punaisaient dans chaque maison où Vincent a vécu, les transformant en musées imaginaires…

C’est non sans émotion que l’on admire le grand cabinet en bois de cèdre où Théo rangeait toutes les lettres de Vincent.

Et si la veuve de Théo (décédé 6 mois après Vincent), Jo Van Gogh-Bonger, n’avait pas partagé l’intuition de son mari et poursuivi la mission... C’est d’ailleurs non sans émotion que l’on admire le grand cabinet en bois de cèdre où Théo rangeait toutes les lettres de Vincent.

Vue de la nouvelle exposition "Choisir Vincent. Une histoire de famille".
Vue de la nouvelle exposition "Choisir Vincent. Une histoire de famille". ©EPA

Et si le fils de Jo et Théo, le prénommé Vincent en hommage à son oncle, n’avait pas voulu conserver la collection intacte et la rendre accessible en fondant le musée Van Gogh

Il ne nous serait simplement pas donné de rester là, en pâmoison devant tous ces chefs-d’œuvre dont aucun mug, aucun sous-plat, aucun insta ne rendra jamais la profondeur, l’effervescence et l’émotion véritable.

EXPOSITION

"Choisir Vincent"

Du 10 février au 10 avril 2023

Musée Van Gogh (Amsterdam)

Autres expositions des 50 ans: "Van Gogh à Auvers" (12/05 > 03/09/23) & "Van Gogh en bord de Seine" (13/10/23 > 1401/24) En savoir plus

Note de L'Echo:

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