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Découvre le rythme qui est en toi

Augustin de Bellefroid: "La musique doit amener les gens à danser. C’est ce qui va définir l’attitude du directeur et l’attitude du musicien." ©sysmo

Pour célébrer ses 5 ans, le Sysmo Club fait vibrer ce jeudi le Théâtre National avec ses percus et son impro rythmique irrésistibles. Objectif ultime: faire danser le public comme jamais!

Le pouce et l’index joint pour demander un temps court et sec. Une main posée à plat, paume vers le plafond, pour exiger un son long et continu. En se servant uniquement de ces deux gestes de base, Augustin de Bellefroid est déjà capable d’insuffler la vie à n’importe quel ensemble de percussionnistes – même débutants, moyennant quelques minutes d’initiation. Une fois que la machine est lancée et qu’une base rythmique commence à s’imprimer solidement, le "chef d’orchestre" qu’il incarne peut alors diriger un par un les différents ensembles auxquels il fait face, grâce à une gestuelle se faisant de plus en plus complexe. Viennent alors s’ajouter aux pulsations du début des propositions collectives ou en solo, qui viendront couche par couche offrir une identité et une couleur unique aux rythmes qui émergent de cet ensemble en pleine improvisation, le tout dans une transe joyeusement libératoire.

Cette manière de construire de la musique en temps réel grâce à la gestuelle codifiée d’un "guide" ou "chef d’orchestre", c’est la marque de fabrique du projet Sysmo, créé par Augustin de Bellefroid, il y a 5 ans, et planté aujourd’hui par 15 musiciens issus du Matters Collective, grand ensemble de 40 membres comprenant également des danseurs et des comédiens, tous rassemblés autour du principe de la création instantanée. Tout tourne ici autour de deux procédés de composition en temps réel, appelés respectivement "soundpainting" et "rythme signé".

La première technique, développée par le compositeur américain Walter Thompson dans les années 80, s’inscrit dans une approche multidisciplinaire. S’adressant à la base aux musiciens, elle s’est peu à peu étendue à de nouveaux domaines, permettant également de diriger danseurs, comédiens ou chanteurs. La seconde provient d’Argentine et a été mise au point par un certain Santiago Vasquez, dont le projet musical "La Bomba de Tiempo" a quant à lui directement inspiré l’expérience Sysmo, même si le projet belge s’est réellement développé autour d’une synthèse de ces deux langages. C’est en effet à l’issue de rencontres avec ces deux créateurs américains qu’a émergé chez Augustin de Bellefroid l’envie de développer ces techniques à Bruxelles, en s’appropriant à son tour ce vocabulaire constitué de plus d’un millier de signes.

Sysmo - Bits of Ancienne Belgique 27/05/2017

Boîte à rythmes vivante

Ce qui distingue la création spontanée d’une simple jam, c’est que la première est basée sur l’existence d’un cadre évolutif de règles au sein duquel les musiciens sont à peu près libres, mais pas tout à fait. "Les langages codés permettent au chef d’orchestre de communiquer aux musiciens les différentes contraintes qui vont leur permettre de faire des propositions pour les compositions", explique Augustin de Bellefroid. "Il y a là une dimension ludique importante. Car le jeu fait perdre la notion de risque."

"Il y a là une dimension ludique importante. Car le jeu fait perdre la notion de risque."

Augustin de Bellefroid
Fondateur et directeur artistique de Matters Collective

Selon ce dernier, c’est justement en se débarrassant de la peur de l’erreur qu’un musicien ou un ensemble peut réellement laisser libre cours à sa créativité et venir avec des propositions ambitieuses. Lors des représentations en live, le lien avec le public est également primordial. "La musique doit amener les gens à danser. C’est ce qui va définir l’attitude du directeur et l’attitude du musicien", poursuit le chef d’orchestre. Sysmo, c’est une boîte à rythmes vivante, dont les prestations jouissent déjà d’une solide et sulfureuse réputation.

Mais au-delà de la représentation en concert, Sysmo a de surcroît été pensé sous l’angle du partage et de la transmission. Ses techniques de création spontanée s’enseignent en effet dans le cadre d’ateliers destinés à tous les types de public, des musiciens confirmés aux parfaits novices. À ce jour, entre 400 et 500 élèves ont déjà gravité autour des trois écoles mises en place par le collectif, à Bruxelles, à Mons, mais aussi à Amsterdam. Des réflexions sont également en cours pour animer des ateliers en prison ou encore avec des personnes malentendantes, l’ouïe n’étant pas le seul sens mis à l’épreuve dans la pratique des percussions.

Pour célébrer 5 années d’existence et de travail durant lesquelles le collectif a essaimé dans les clubs et les festivals, en multipliant les collaborations avec des musiciens ou des DJ de renom, le Sysmo Club s’offre une fête d’anniversaire royale au Théâtre National, ce jeudi. Un événement qui offre d’avance à son public la promesse d’assister à une performance spontanée et unique à tous les coups, menée tambour battant et sans filet.

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Sysmo Club, ce jeudi 8/2 au Théâtre National. www.theatrenational.be

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