Prix des festivals 2024: il faudra débourser plus

Cette année encore, la Belgique restera fidèle à sa réputation et vivra au rythme d'une saison festivalière intense. Pour prendre part aux évènements, il faudra (évidemment) débourser davantage que l'an dernier : +18% pour le pass combi des Ardentes et des Francofolies, +17% pour LaSemo, +5,8% pour Rock Werchter. Personne n'échappe à la règle de l'inflation.

Aller à un festival est-il devenu un luxe? Certains pass combi – pour assister à l'ensemble du festival – ont dépassé pour la première fois les 300 euros cette année. Ce qui n'a pas empêché les festivals concernés d'afficher complet, comme le métalleux Graspop ou le champion de l'électro Tomorrowland.

Dans le bas du classement, c'est Esperanzah!, festival de musiques du monde près de Namur, qui affiche la hausse la moins spectaculaire, +2% pour le pass d'un jour, sous le niveau de l'inflation de l'an dernier (4,12%). "On veut garder un prix démocratique", nous glisse Jean-Yves Laffineur, directeur du festival, qui ont lancé en décembre un appel à capital de 300.000 euros via une coopérative pour assurer leur survie. "On ne joue pas à la surenchère et nous sommes prêts à refuser un artiste si son prix est trop élevé".

Une question de têtes d'affiche

Les organisateurs font face à une pression plus forte du public, qui est devenu plus exigeant face à l'offre artistique. "Il y a peu, nous nous contentions d'une grosse tête d'affiche", explique Yoann Frédéric, directeur général des Francofolies de Spa. "Aujourd'hui, nous avons une collection de têtes d'affiche". Ce qui fait monter inévitablement les coûts.

"Si on investissait 100 euros dans l'affiche il y a 2 ans, c'est 150 aujourd'hui". Soit une belle augmentation, poussée aussi par les cachets d'artiste qui "montent chaque année de 10 à 15%". Des rémunérations mirobolantes qui plombent les finances, déjà impactées par le coût, lui aussi toujours en augmentation, de la sécurité, de l'Horeca ou encore du staff technique.

"Aujourd'hui, on arrive à l'équilibre, mais on n'est pas certain d'y rester", poursuit Yoann Frédéric. "On se bat pour chaque dépense. Même pour les mastodontes, ça reste un combat d'organiser un tel évènement".

Jean-Yves Reumont, porte-parole des Ardentes, un festival liégeois de hip-hop et de musiques urbaines, va aussi dans ce sens-là. "Le budget artistique a aussi augmenté chez nous. On a plus de têtes d'affiche et les noms en 2ème et 3ème ligne sont encore plus forts". Les Ardentes affichent la plus grande progression (+18%) de notre classement. "On parle plutôt d'ajustement que d'augmentation", se justifie Jean-Yves Reumont. Le festival liégeois se place ainsi parmi les grands noms belges comme le Rock Werchter ou le Pukkelpop. Une place justifiée vu que l'évènement est aujourd'hui l'un des plus grands festivals européens de musique urbaine.

Des prix qui évoluent

Savoir s'y prendre tôt est la clé pour bénéficier d'un festival à moindre prix. LaSemo, à Enghien, proposait son ticket d'un jour à 55,50 euros au lancement de la billetterie, contre 75 euros sur place, le jour de l'évènement. Soit 35% de plus.

"Seul 2% des tickets l’an dernier ont été pris le jour même. C'est un prix dissuasif", explique Samuel Chappel, directeur du festival. "Il est aussi extrêmement probable que certains tickets – notamment les pass 3 jours – soient épuisés avant que le prix final ne soit appliqué".

D'autres festivals, comme Les Ardentes ou Dour pour ne citer qu'eux, fonctionnent aussi par vague avec des prix qui augmentent au fur et à mesure que l’évènement approche, pour inciter le festivalier à prendre leur ticket le plus tôt possible.