"Ce n'est pas parce qu'on est des petits Belges qu'on est des petits cons"
On pourrait paraphraser en disant qu’il y avait deux rois lundi soir à la cérémonie de "l’Entreprise de l’année": le roi Philippe, d’un côté, et Marc Coucke, de l’autre. Ils ont tous les deux été fort sollicités.
En Flandre, l’homme d’affaires, qui a revendu Omega Pharma, est une star depuis belle lurette. En Wallonie, il s’est fait connaître en investissant dans le club des Castors de Braine et dans Mithra. Récemment, il a mis la main au portefeuille pour placer des billes dans Pairi Daiza. Bien vu! Mithra et Pairi Daiza figuraient parmi les 4 finalistes de "L’Entreprise de l’année". Et Marc Coucke était là pour les soutenir. Une trop belle occasion pour le soumettre à la question.
Monsieur Coucke, vous êtes le grand vainqueur de la soirée?
Non, le grand vainqueur, c’est Eric Domb. Mais je suis tellement fier, ces derniers mois, j’ai beaucoup investi en Wallonie et j’adore faire cela, je pense que c’est la meilleure chose que l’on puisse faire, même en tant que flamand. Je suis très fier de voir que deux des sociétés dans lesquelles j’ai investi font partie des finalistes du prix de "L’Entreprise de l’année". Lors des speechs, j’ai entendu que beaucoup de choses se faisaient en Wallonie, j’ai vu que les choses changent. Les gens commencent à comprendre qu’entreprendre, c’est notre futur à tous.
"J’adore investir en Wallonie, c’est la meilleure chose que l’on puisse faire."
Vous comptez racheter toute la Wallonie?
Pas du tout. Mais j’espère inspirer beaucoup de gens. Si cela vient de Gand ou de Dinant, cela ne fait pas de différence. On a un rêve, on travaille sur ce rêve. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Moi, j’ai eu de la chance, c’est ce message que je veux faire passer. Il y a des possibilités. Ce n’est pas parce qu’on est des petits Belges qu’on est des petits cons. Si vous avez un rêve, allez-y, il y a encore de la place!
Vous avez le nez fin, dirait-on. Deux des sociétés dans lesquelles vous avez investi sont finalistes ce soir. Comment choisissez-vous les sociétés à bord desquelles vous montez?
Il faut avoir un bon feeling. Naturellement, on étudie les chiffres, on pose des questions, mais je ne fais pas un spreadsheet avec un business plan sur trente ans. On regarde, on essaye de sentir si ce sont des gens authentiques, si tout est honnête. On regarde aussi si on y croit dans le secteur et, in fine, si les ingrédients sont bons, la mayonnaise sera bonne également.
"J’espère inspirer beaucoup de gens."
"Si vous avez un rêve, allez-y, il y a encore de la place."
"Je préfère investir dans des sociétés belges. La Belgique m’a beaucoup donné."
Vous étudiez encore actuellement des profils de société dans lesquelles vous pourriez grimper?
Absolument. Aussi bien en Flandre qu’en Wallonie. Je continue à regarder. Moi, je préfère investir dans des sociétés belges. La Belgique m’a beaucoup donné. On a pu bâtir une société fantastique avec Omega Pharma et j’essaye de réinvestir en Belgique en mettant de l’argent dans certaines sociétés. Et j’essaie d’inspirer les autres.
Vous avez revendu Omega Pharma avec le succès que l’on sait, vous pourriez arrêter de travailler et vivre confortablement. Quel est votre moteur?
C’est une bonne question. Malheureusement, c’est mon caractère. Je ne savais pas cela. Aujourd’hui, je travaille comme jamais. Les gens l’oublient un petit peu, mais je reste le CEO d’Omega Pharma. J’aurais préféré avoir un caractère où je pourrais me dire ‘OK, c’est bon, Marc, lâche un peu’, mais non, cela ne fait pas partie de mon caractère. Chaque fois que je vois passer un dossier, je me dis ‘waouw’. C’est comme ici, ce soir, les sociétés prometteuses, je me suis dit, cela pourrait être intéressant dans tel pays sur tel dossier. C’est mon caractère, ça tourne tout le temps dans ma tête et je n’ai toujours pas trouvé de pilule pour que cela cesse.
Vous êtes président du club de football d’Ostende. Un petit mot pour les supporters du Standard?
Le Standard, c’est Liège, la cité ardente, c’est le feu rouge. Maintenant, ils ont une lanterne rouge, ça va ensemble. À Ostende, on peut remplir les rues avec toutes les lanternes rouges que nous avons déjà eues dans le temps. La nuit est plus noire avant l’aube.
Vous n’investiriez pas dans le Standard?
Non merci. Dans le football, on ne peut être investi réellement que dans un club et le mien, c’est Ostende depuis que j’ai 5 ans.
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