Facebook: un potentiel incroyable mais beaucoup d'embûches
Largement tributaire de la publicité, le réseau social a encore du pain sur la planche pour asseoir son business model.
L’enregistrement du dossier d’entrée en bourse de Facebook est loin d’être un aboutissement, plutôt le début d’un processus complexe et risqué pour le groupe avant son arrivée effective sur les marchés.
Très attendu, le prospectus d’introduction est actuellement épluché par de très nombreux investisseurs potentiels. Par la concurrence, aussi, qui dispose enfin d’informations plus précises sur la structure et le modèle économique de Facebook. Un chapitre, en particulier, les intéressera: celui qui détaille les risques qui pèsent sur l’avenir du groupe. Et le groupe en pointe une large série au long de 21 pages du dossier.
Conversion
L’un des premiers risques évoqués, celui du maintien de la croissance du nombre d’utilisateurs et de leur engagement actif. Comprenez: convertir en espèces sonnantes et trébuchantes l’amas incroyable d’utilisateurs disponibles. D’autant que les chiffres publiés dans le dossier démontrent un léger ralentissement de la croissance du réseau ces derniers mois. Reflux qui, de l’aveu même du groupe, devrait se poursuivre dans les années à venir. À l’heure actuelle, on estime à 1,2 dollar le profit opérationnel généré par utilisateur. Jusqu’à présent, le réseau social n’impose que peu de publicités à ses utilisateurs, ce qui est susceptible de changer sous la pression des marchés. D’où cette inquiétude: "ne pas parvenir à un équilibre entre expérience utilisateur ludique et exigences publicitaires". Tout l’enjeu est là.
D’autant que les retours sur investissement de la publicité sur Facebook semblent actuellement très limités et que les campagnes 2011 n’ont pas marqué les esprits.
Le mobile
Autre danger, celui de l’adaptation de la plateforme aux terminaux mobiles: ce n’est pas le cœur de métier de Facebook et le groupe pourrait être dépassé par des concurrents plus experts dans le domaine, à l’image du partage d’images.
Facebook pointe justement la concurrence (voir ci-dessous) qui s’est nettement améliorée ces derniers mois, Google en tête.
Surtout, l’application mobile Facebook est actuellement exempte de publicités et Facebook n’a pas de contrôle sur l’évolution des systèmes d’exploitation embarquant, ou non, son application.
La gestion des données
Mais l’une des plus grandes inquiétudes du groupe tient aux questions de vie privée, d’une part parce que leur gestion des données les oppose parfois à une très large variété de législations dans le monde. D’autre part parce que leur politique de respect de la vie privée pourrait tôt ou tard leur attirer les foudres d’une partie des utilisateurs.
Sans compter les attaques informatiques et le phishing qui pourraient donner accès à des informations privées des utilisateurs et très largement entacher l’image du groupe. À titre d’exemple, ce large phishing intervenu ces deux derniers jours et qui usait d’un lien "Voilà pourquoi il ne faut pas accepter une inconnue comme amie": des centaines de milliers de victimes, autant de dollars générés par des pirates.
Dépendances multiples
Facebook les énumère et elles sont nombreuses: dépendance à la direction de Mark Zuckerberg et de Sheryl Sandberg, au partenariat avec Zynga, aux conditions macroéconomiques et variations saisonnières qui influent sur les investissements publicitaires, aux changements de législation, aux blocages qui interviennent dans certains pays, etc. Reste que le groupe dispose d’un potentiel de marché simplement incomparable.
Découvrez notre dossier consacré à l'IPO de Facebook en cliquant ici.
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