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Avec un peu de chance, Facebook aurait pu être belge

Gand est une ville universitiaire dans laquelle de nombreux jeunes restent après leur cursus. ©BELGA

La structure gantoise iMinds a joué un rôle important dans l’avènement de nombreuses pépites digitales. Mais pourquoi Gand fait-elle figure de pépinière pour start-ups?

En 2011, soit à une époque où les géants du web n’avaient pas encore atteint leur plein potentiel, le réseau social Netlog totalisait plus de 100 millions d’utilisateurs. Un petit Facebook... made in Belgium.

Né à Gand, le service imaginé dans les années 2000 par les étudiants d’alors Lorenz Bogaert et Toon Coppens s’inscrit dans un contexte bien particulier qui a vu émerger au fil du temps des acteurs de taille comme Adam Software, Engagor (Clarabridge), Showpad, Teamleader, ou encore Tele Atlas, fournisseur de cartes numériques racheté en 2007 pour 1,8 milliard d’euros par le spécialiste néerlandais des navigateurs GPS TomTom.

Autant d’éléments qui ont amené le site américain spécialisé en nouvelles technologies Venture Beat à parler en 2016 d’un "écosystème à la performance remarquable" dans un topo général sur la scène européenne des start-ups.

Gand, pépinière pour start-ups? La réponse de Frank Maene, Volta Ventures

Silicon Belgium | Le Fast & Serious de Frank Maene (Volta Ventures)

IMinds, vrai moteur

Pour quelle raison? Dans son article, le média évoquait un "puissant accélérateur" comme élément clé du bouillonnement d’innovation dans la Cité des comtes. À raison.

Dénommée iMinds, la structure a véritablement "joué un rôle important" dans l’avènement de toutes ces pépites du monde du logiciel dans le cloud (dit "SaaS", dans le jargon, pour "Software as a Service"), analyse Frank Maene, Managing Partner chez Volta Ventures, fonds derrière lequel l’on retrouve des capitaux d’entrepreneurs flamands à succès tels que Marc Coucke. Un avis que partage Roger Lemmens, actuel directeur des services liés à l’innovation numérique d’imec, centre de recherche mondialement reconnu, qui n’hésite pas à parler pour sa part de "catalyseur".

"Gand est une chouette ville universitaire à laquelle les Flamands venus y étudier restent attachés."

Frank Maene
managing Partner de Volta Ventures

En fait, il s’agit là historiquement du premier incubateur de Flandre. Connu comme l’Interdisciplinair Instituut voor Breedbandtechnologie (IBBT) jusqu’en 2012, ce qui a débuté comme un centre de recherche interdisciplinaire en 2004 s’est rapidement vu attribuer de gros sous pour accomplir son objectif, à savoir de faire de la Région l’un des principaux acteurs européens de la révolution digitale. En plus d’un budget initial de 10 millions d’euros, le hub prévoyait dès le départ une dotation de 15 millions d’euros annuelle du gouvernement, histoire de lui donner les moyens de ses ambitions. Résultat, la structure est vite arrivée à peser sur les développements locaux.

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Mais il ne faudrait pas simplifier les choses. À côté des capitaux injectés dans les projets soutenus et des locaux mis gracieusement à disposition, le centre présentait ceci de particulier "d’accompagner intensivement" les projets pris sous son aile, se souvient Roger Lemmens. Et ce, déjà à l’époque. "Tout en leur laissant assez de liberté de passer par des phases d’essai-erreur", ajoute Frank Maene.

Ville attrayante

Frank Maene (Volta Ventures) explique pourquoi Gand a joué un tel rôle dans l'explosion de start-ups digitales.
Frank Maene (Volta Ventures) explique pourquoi Gand a joué un tel rôle dans l'explosion de start-ups digitales.

En parallèle de ce moteur, reste que Gand disposait dès le départ de quelques points forts. Tout d’abord, il s’agit d’une "chouette ville universitaire à laquelle les flamands venus y étudier restent attachés", explique Frank Maene. "Beaucoup de gens y restent après leur cursus". Il n’est donc pas étonnant de voir de nombreux talents s’y installer, puis de s’essayer à créer à partir de là les pépites de demain.

Ensuite, la ville à elle-même aidé à insuffler un vent d’innovation avec des initiatives comme Gent BC qui entend mettre autour de la table des secteurs a priori différent afin de trouver des solutions créatives. Et ce, sans parler de tout ce qui y est né pour accompagner les biotechs.

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