Levons le voile sur de petits passagers clandestins
Involontairement, les bateaux transportent des espèces invasives tout autour du monde, une société française pionnière dans ce domaine emploie des rayons ultraviolets pour exterminer ces passagers clandestins
Quand un cargo chinois est arrivé à Lima en 1991, il n’a pas déchargé que sa cargaison. Il a aussi vidangé l’eau de ses ballasts et, avec elle, la bactérie du choléra. La maladie s’est disséminée dans 11 pays, tuant quelques 9000 personnes.
L’incident a placé sous les projecteurs un effet indésirable peu connu de notre économie mondialisée : les bateaux qui transportent les marchandises dans le monde déplacent également, chaque année, des millions de tonnes d’eau de mer tout autour de la planète sous forme de ballasts, qui garantissent leur stabilité à la mer. Mais l’eau de ballast contient des bactéries, des plantes et des animaux marins qui, quand ils sont libérés, peuvent provoquer des dommages dévastateurs pour l’environnement dans les domaines écologique, économique et de santé publique.
En réponse à ce problème, l’Organisation maritime internationale des Nations Unis et les Garde-côtes des États-Unis vont bientôt exiger des navires le traitement de toutes leurs eaux de ballasts avant leur vidange dans les eaux côtières. L’une des sociétés qui luttent contre ce problème, l’une des plus innovantes et des plus favorables à l’écologie, se trouve dans le sud de la France où Benoît Gillmann a fondé BIO-UV après avoir découvert cette technologie.
"Quelqu’un m’a parlé d’un gars qui utilisait un machin qu’il avait construit dans son garage pour traiter sa piscine sans chlore, " explique Gillmann. " Le système fonctionnait si bien que j’ai décidé de le commercialiser."
Site Web : http://www.ballast-water-treatment.com/
Vidéo : http://www.sparknews.com/en/video/bio-sea-ecologically-friendly-treatment-ballast-water
Utilisant la lumière ultraviolette pour inactiver les organismes vivants, BIO-UV a commencé en 2000 en traitant l’eau des piscines avant de détecter de nouvelles opportunités dans le traitement des eaux de ballast une décennie plus tard. Aujourd’hui, la société compte 69 employés en France et aux États-Unis et ses prévisions en matière de chiffre d’affaire passent de 12 millions d’euros (US$13,5 m) aujourd’hui à 30 millions d’euros à la fin de 2018.
Par l’intermédiaire de sa marque BIO-SEA, BIO-UV a récemment fourni un système de traitement des eaux de ballast du nouveau CMA CGM Vasco De Gama, l’un des plus grands cargos du monde. " C’est une grande source de fierté pour la société " a déclaré Gillmann. C’est aussi une bonne nouvelle pour le reste de la planète.
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