Plus de 120 morts dans des combats entre les forces kurdes et l'EI en Syrie
Pour le quatrième jour consécutif, des combats entre jihadistes et forces kurdes soutenues par la coalition internationale ont continué de faire rage dimanche en Syrie avec un bilan alourdi à plus de 120 morts.
En première ligne dans le combat contre l'EI, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par des combattants kurdes et soutenues par la coalition internationale antijihadistes ont vaincu en 2019 le groupe jihadiste en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz dans la province de Deir Ezzor (est). Malgré sa défaite, l'EI mène des attaques meurtrières, notamment dans le vaste désert syrien, qui s'étend de la province centrale de Homs jusqu'à celle de Deir Ezzor, à la frontière avec l'Irak.
"Des combats intenses"
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'EI a lancé un assaut contre cette prison située dans la ville de Hassaké, qui abrite quelques 3.500 membres présumés de l'EI parmi lesquels des dirigeants du groupe, a encore affirmé l'OSDH.
Selon l'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, les jihadistes "s'étaient emparés d'armes qu'ils avaient trouvées" dans l'armurerie du centre de détention. L'OSDH a également affirmé que la prison était encerclée par les forces kurdes avec le soutien des forces aériennes de la coalition internationale et que des centaines de prisonniers de l'EI avaient été arrêtés.
Depuis son début en 2011, le conflit syrien a fait environ 500.000 morts.
Des dizaines de détenus ont réussi à s'enfuir à la suite de cette attaque, la plus importante depuis la défaite de l'EI en 2019 en Syrie, toujours selon l'ONG. "Des combats intenses" ont eu lieu dans des quartiers situés au nord de la prison de Ghwayran, où des raids ont tué plus de 20 combattants de l'EI, selon un communiqué publié samedi par les FDS qui ont saisi des ceintures explosives, des armes et des munitions.
Les combats ont déclenché un exode de civils des quartiers proches de Ghwayran, et plusieurs familles fuyaient la région dans le froid alors que les forces kurdes se rapprochaient de cibles jihadistes. "Des milliers de personnes ont quitté leurs maisons près de la prison, fuyant vers les zones voisines où vivent leurs proches", a déclaré à l'AFP Sheikhmous Ahmed, un responsable de l'administration kurde semi-autonome.
"Bonne cible"
Vendredi, dans un communiqué diffusé par "son agence de presse" Amaq, le groupe jihadiste a revendiqué l'attaque contre la prison indiquant que l'objectif de cette opération était "de libérer les prisonniers".
"L'EI veut aller au-delà de son statut de réseau terroriste et criminel et pour ce faire, il a besoin de plus de combattants", a déclaré à l'AFP Nicholas Heras, du Newlines Institute à Washington. "Les évasions de prison représentent la meilleure opportunité pour l'EI de retrouver sa force dans les armes, et la prison de Ghwayran est une bonne cible car elle est surpeuplée", a-t-il ajouté.
De nombreuses prisons dans les zones syriennes contrôlées par les Kurdes, où une grande partie de l'ancienne "armée" de l'EI est détenue, étaient à l'origine des écoles et donc mal adaptées pour garder des détenus pour de longues périodes. Selon les autorités kurdes, qui contrôlent de vastes zones du nord de la Syrie, quelque 12.000 jihadistes de plus de 50 nationalités sont détenus dans les prisons sous leur contrôle.
Abdelkarim Omar, haut responsable de la politique étrangère de l'administration semi-autonome kurde, a estimé que l'attaque de l'EI contre la prison de Ghwayran était due à "l'incapacité de la communauté internationale à assumer ses responsabilités".
Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances régionales et internationales et la montée en puissance des jihadistes. Le conflit a fait environ 500.000 morts, dévasté les infrastructures du pays et déplacé des millions de personnes depuis son déclenchement.
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