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"Plus rien ne sera jamais comme avant"

©BELGAIMAGE

Bruxelles a été frappée en plein cœur par un double attentat ce mardi 22 mars. Le pays est en état de choc.

7h50

©mediafin

Une première explosion a lieu à l’aéroport de Zaventem, dans le hall des départs. "J’étais aux toilettes quand j’ai entendu un boum. Quelques secondes plus tard, il y a eu une deuxième explosion, beaucoup plus forte. Le faux plafond a éclaté. Il y avait du sang", témoigne Zak, sa valise à la main. "On partait en voyage scolaire à Lisbonne. On était 35 étudiants. L’une de nous a été blessée à la jambe à la suite de la deuxième explosion. C’était la panique. Les gens ont marché sur elle", raconte Hasna. "J’ai tout de suite pensé à un attentat. On a senti le souffle de la deuxième explosion. On s’est caché dans la réserve de la librairie où on était. Le libraire a eu l’intelligence de fermer le volet en acier", témoigne Daniel en compagnie de son épouse Dominique, inquiète car son chien est resté à l’enregistrement. "J’ai commencé mon service à 8 heures. Je me trouvais à l’endroit de la première explosion une minute avant. À la deuxième explosion, j’ai sauté sur le tapis de bagages. J’y suis resté caché jusqu’à ce qu’on nous dise de rejoindre le tarmac de l’aéroport", explique Anthony qui travaille au check-in de Swissport, son costume de travail recouvert de poussière.

8h05

Le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw, la plus haute autorité en charge de la lutte contre le terrorisme, n’a pas encore été averti. Le Premier ministre vient de l’être: deux coups de téléphone ont retenti sur son portable alors qu’il roule sur la E411 de Wavre vers Bruxelles. D’abord la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, qui l’informe des explosions à Zaventem, puis le ministre de l’Intérieur Jan Jambon, qui confirme l’attaque sur l’aéroport. Un temps, Michel pense filer directement sur Zaventem mais la sécurité n’y est pas assurée. L’escorte met les sirènes et sur la bande d’urgence remonte la file de voitures à toute allure: le Premier ministre entre dans Bruxelles par la rue de la Loi.

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9h00

La police fédérale parle d’au moins une personne morte et plusieurs autres blessées mais le bilan devrait toutefois être bien plus lourd. L’aéroport est fermé et il n’est plus desservi ni par train ni par bus. Une réunion est en cours au Centre de crise du ministère de l’Intérieur. À un kilomètre de l’aéroport, à l’entrée du village de Zaventem, la police sécurise la zone pour assurer l’évacuation des voyageurs via des navettes.

9h11

©NC

Une explosion intervient dans un métro qui se trouvait à quai à la station Maelbeek, à proximité des institutions européennes. Les premiers blessés sont accueillis dans les locaux du CD&V, qui se trouve juste au-dessus, et va rapidement être évacué. Petit à petit, la police boucle tout le quartier. Les services de sécurité déroutent l’escorte du Premier ministre via un autre itinéraire, sa voiture passe sur le verre pillé qui jonche la rue de la Loi.

9h15

L’alerte antiterroriste passe à son niveau maximal (4 sur 4) en Belgique. Au Centre de crise, le Premier ministre est rejoint par tout ce qui compte en matière de sécurité en Belgique. "Très rapidement, dira-t-il, nous avons su que nous étions face à du terrorisme islamiste puisqu’il y avait au moins un kamikaze."

10h00

©REUTERS

Le parquet fédéral donne le bilan provisoire d’au moins 13 morts et 35 blessés à l’aéroport. Au bunker du 16, rue de la Loi les journalistes se massent en conférence de presse, alors que tout le gouvernement, la mine grave, est présent.

10h20

Le Centre de crise du ministère de l’Intérieur demande à la population bruxelloise de cesser de circuler. Tous les transports publics sont désormais fermés. La sécurité est aussi renforcée dans les aéroports, gares et transports en commun à Paris. Mesures de sécurité relevées aussi aux aéroports de Londres (Gatwick), Francfort, Moscou ainsi que dans les aéroports néerlandais et à la frontière sud des Pays-Bas.

10h30

©BELGA

La sécurité au Berlaymont a été relevée au niveau orange. Le bâtiment est bouclé: plus personne ne peut y entrer. Le personnel de la Commission qui se trouve à l’intérieur y reste. Seuls les piétons peuvent encore accéder au rond-point Schuman et à ses environs. Le quartier est quasiment désert si l’on excepte les nombreux journalistes présents et les forces de l’ordre. Les cafés et les magasins sont ouverts, mais désespérément vides. Un médecin présent propose son aide, mais la police lui refuse l’accès à la rue de la Loi – trop dangereux. À 300 mètres de là, devant la station Maelbeek, des bâches ont été placées pour masquer ce qui se passe dans la zone. Le ballet des ambulances du Smur, des voitures de la Croix-Rouge et des pompiers est intense.

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11h00

Les pompiers donnent un bilan provisoire d’au moins 21 morts, dont 11 à Zaventem.

11h10

L’arrêt du trafic des trains Thalys est ordonné.

11h20

La police tient un point presse au commissariat du boulevard Clovis. La jeune femme à qui nous demandons le chemin s’inquiète. "Vous allez bien? Vous n’avez besoin de rien?" Une solidarité instantanée comme à New York, le 11 septembre.

Les journalistes sont soigneusement fouillés à l’entrée du commissariat. Le porte-parole de la police est très bref: il y a eu une explosion à Maelbeek. Il y a des tués et des blessés graves, mais il n’y a encore aucune information sur le nombre de victimes. Un numéro fédéral, le 1771, a été mis en place pour ceux qui s’inquiètent. Tous les transports en commun sont à l’arrêt. Chacun est appelé à rester à l’intérieur des bâtiments pour éviter d’entraver le travail des forces de l’ordre.

11h30

La police et l’armée renforcent la sécurité des centrales nucléaires en Belgique.

11h50

©Photo News

Le Premier ministre, Charles Michel, s’est exprimé au cours d’une courte conférence de presse. "Nous redoutions un attentat et c’est arrivé", a-t-il déclaré d’emblée. Il a dénoncé des "attentats aveugles, violents et lâches". Il n’a pas été en mesure de donner un bilan précis mais a évoqué "de nombreux morts, de nombreuses personnes blessées parfois gravement". "Plus que jamais, il faut faire preuve de calme et de solidarité", a-t-il ajouté.

12h00

Le parquet confirme que les attaques de l’aéroport et de la station de métro sont des actes terroristes.

12h15

La Stib annonce que l’attentat dans le métro a fait au moins 15 morts et 55 blessés, dont 30 graves. Peu après, le bilan provisoire des deux attaques est établi à 26 morts et des dizaines de blessés. Le trafic des trains Eurostar entre Londres et Bruxelles est suspendu.

12h30

©ANP

Un centre de crise est mis en place dans un hall des sports de Zaventem pour accueillir les voyageurs évacués de l’aéroport. Des bénévoles prennent leur identité et leur renseignent des hôtels. Ils leur déconseillent de se rendre à Bruxelles. Deux trains sont affrétés pour permettre à ces voyageurs de rejoindre Louvain à partir de la gare de Zaventem. Bruxelles en plein lockdown. "Je ne sais pas où je vais aller mais tout ce que je veux c’est m’en aller loin d’ici", témoigne ce Berlinois avant de monter dans le train.

12h45

Dans son bureau du 16, rue de la Loi, le Premier ministre reçoit des appels du monde entier: le président américain Barack Obama, David Cameron, Ban Ki- moon, mais aussi Xavier Bettel, Mark Rutte et Jean-Claude Juncker. Tous assurent la Belgique de leur amitié, mais ils demandent aussi une bonne et étroite coopération avec les services de renseignement belges pour être tenus informés.

12h50

Des perquisitions sont en cours en Région bruxelloise.

13h00

Comme l’UCL et d’autres sites, l’ULB a, à la demande des autorités, décidé d’évacuer ses campus. La VUB également.

14h30

L’attentat dans le métro a fait "probablement une vingtaine de décès" ainsi que 106 blessés, annonce le bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur, évoquant un bilan encore provisoire. "La situation dans le métro est extrêmement chaotique, reconnaît Yvan Mayeur, évoquant un travail important pour identifier les victimes."

©ANP

Au Centre de crise, les autorités fédérales suivent la situation minute par minute: fausses alertes, évacuations, mais aussi des bombes désamorcées, indique-t-on de sources gouvernementales. La tension est à son comble.

15h00

Le personnel de la Commission européenne qui se trouve au Berlaymont peut quitter les lieux.

15h30

©REUTERS

Les opérations de recherche et de secours à l’aéroport de Zaventem sont à présent terminées, ont confirmé les services de secours à l’agence Belga. Les pompiers sont en train d’évaluer la stabilité du bâtiment. L’opération de recherche d’armes et d’éventuels suspects au sein de l’enceinte est par contre toujours en cours. Les services de police présents sur place ne divulguent aucune information, renvoyant vers le parquet fédéral. Entre-temps, les tout derniers passagers sont évacués par bus et par train. Les travailleurs de l’aéroport sont autorisés à reprendre leur véhicule garé sur le site afin qu’ils puissent rentrer chez eux.

15h40

Le gouvernement décrète 3 jours de deuil national (drapeaux en berne, annulation des manifestations sportives et festives). le Premier ministre se rend à Zaventem mais la police scientifique est à l’œuvre et il faut prendre garde de ne pas perturber le périmètre de travail des enquêteurs. Dans la foulée, il se rend sur le site du métro de Maelbeek. Là, il voit des images des victimes qui, dit-il, "resteront à jamais gravées dans sa mémoire".

16h10

©BELGA

Une photo de trois suspects circule sur le web. On y aperçoit trois personnes poussant un chariot à bagages. Deux d’entre elles, vêtues sombrement, semblent porter un gant à la main gauche, tandis qu’une troisième, aux vêtements clairs, porte sur la tête un chapeau.

16h20

L’Etat islamique revendique le double attentat de Bruxelles. "Depuis bien longtemps dans la journée, nous nous doutions que nous avions affaire à eux", remarque un ministre.

16h30

Reprise partielle du réseau Stib.

17h00

Le CEO de Brussels Airport, Arnaud Feist, annonce que l’aéroport restera fermé mercredi.

17h15

©EPA

Les bombes utilisées à l’aéroport de Zaventem contenaient des clous, a indiqué à VTM l’administrateur délégué de l’hôpital universitaire Gasthuisberg de Louvain, Marc Decramer. La plupart des victimes accueillies dans cet hôpital présentaient des fractures, brûlures et d’importantes coupures causées par des objets métalliques.

17h30

Trois bombes ont été introduites dans l’aéroport de Bruxelles par les auteurs des attentats, mais l’une d’elles "n’a pas explosé", a annoncé le gouverneur de la province du Brabant Flamand, Lodewijk De Witte. Une équipe de déminage avait procédé en début d’après-midi à l’explosion d’un objet suspect dans le hall des départs.

18h20

La police lance un avis de recherche pour tenter de retrouver un suspect impliqué dans les attentats. Il s’agit de l’homme vêtu de blanc et portant un chapeau que l’on peut voir sur la photo qui a circulé un peu plus tôt. La police demande au public de lui communiquer tout renseignement susceptible de la mettre sur une piste. -Deux autres suspects visibles sur la photo, ont vraisemblablement commis des attentats- suicides.

19h00

©BELGA

Dans une brève allocution à la télévision, Philippe, roi des Belges, déclare que le 22 mars "ne sera plus jamais une journée comme les autres" en Belgique après les attentats "lâches et odieux" qui ont ensanglanté mardi Bruxelles.

19h30

Les perquisitions menées mardi à Schaerbeek ont permis de découvrir un engin explosif contenant entre autres des clous, des produits chimiques et un drapeau de l’Etat islamique, indique le parquet fédéral dans un communiqué. Ce dernier a par ailleurs indiqué que l’enquête ouverte par la section antiterroriste du parquet fédéral à la suite des attentats qui ont frappé Bruxelles dans la matinée a été confiée à trois juges d’instruction spécialisés en matière de terrorisme.

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