Elon Musk poursuivi par le gendarme boursier américain sur son rachat d'actions de Twitter en 2022
La SEC, le gendarme boursier américain, a engagé mardi des poursuites contre Elon Musk, estimant que le milliardaire avait attendu trop longtemps pour révéler, en 2022, qu'il avait accumulé une participation importante dans Twitter, avant de l'acheter.
L'Autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC) a porté plainte mardi contre Elon Musk pour ne pas avoir divulgué "en temps voulu" un achat d'actions de Twitter en mars 2022, avant de prendre le contrôle de la plateforme.
"Elon Musk n'a pas déclaré en temps voulu auprès de la SEC (…) son acquisition de plus de 5% des actions ordinaires en circulation de Twitter en mars 2022", a déclaré la SEC dans sa plainte, "ce qui lui a permis de payer un prix artificiellement bas".
Toujours selon le gendarme boursier américain, cette omission aurait permis au patron de Tesla et SpaceX "de ne pas payer au moins 150 millions de dollars pour des actions qu'il a achetées après l'échéance de sa déclaration de propriété effective" de Twitter. La procédure engagée mardi vise ainsi à obliger Elon Musk à payer une amende civile et à restituer des bénéfices qu'il n'a pas mérités.
Alex Spiro, un avocat de Musk, a estimé dans un courriel que la procédure engagée par la SEC était l'aboutissement d'une "campagne de harcèlement (menée) depuis plusieurs années" par l'autorité de régulation à l'encontre de son client. "La procédure d'aujourd'hui est un aveu de la part de la SEC qu'elle n'a pas un dossier assez solide — car M. Musk n'a rien fait de mal", a-t-il réagi.
Le principal intéressé, quant à lui, a fustigé le régulateur sur X (ex-Twitter), la qualifiant d'"organisation totalement défaillante".
Des actionnaires avaient déjà porté plainte contre Elon Musk, l'accusant d'avoir divulgué trop tard sa prise de participation de 5% dans Twitter.
D'autres plaintes de la SEC et d'actionnaires
Elon Musk avait finalisé le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars en octobre 2022, après une valse-hésitation. Il a par la suite rebaptisé le réseau X.
La SEC avait déjà déposé plainte en octobre 2024 contre le milliardaire pour l'obliger à témoigner dans le cadre de son enquête sur l'acquisition. Elle avait indiqué que celui-ci ne s'était pas présenté pour une audition dont la date avait déjà été déplacée plusieurs fois. L'avocat d'Elon Musk, Alex Spiro, avait assuré que le témoignage de son client avait déjà été recueilli "à plusieurs reprises dans le cadre de cette enquête malavisée" et estimé que "trop c'est trop".
Les tergiversations et attaques pendant les mois précédant le rachat, ainsi que les décisions du nouveau propriétaire par la suite, ont suscité de nombreuses controverses, et ont entraîné diverses actions en justice, de la part d'investisseurs, d'anciens employés et d'entreprises qui avaient des contrats avec Twitter.
Des actionnaires avaient déjà porté plainte contre Elon Musk, l'accusant d'avoir divulgué trop tard sa prise de participation de 5% dans Twitter.
Une influence politique grandissante
Elon Musk est un proche allié de Donald Trump, qui retourne à la Maison-Blanche le 20 janvier. Il devrait d'ailleurs assister à la cérémonie d'investiture du nouveau président des États-Unis, en compagnie d'autres CEO de la tech comme Jeff Bezos et Mark Zuckerberg.
Le patron de Tesla et SpaceX a versé plus de 270 millions de dollars à la campagne du républicain, et l'a activement soutenu, sur X et en personne, dans des meetings politiques. Donald Trump a promis à M. Musk la tête d'une commission pour "l'efficacité gouvernementale", une entité privée chargée de donner des conseils en matière de réduction des budgets et des réglementations.
Les plus lus
- 1 Formation du gouvernement fédéral: une nouvelle version de la "super-note" en vue, avant le sprint final
- 2 Pourquoi les entreprises revoient-elles les règles du télétravail?
- 3 L'Espagne va augmenter les impôts sur les locations de vacances et les maisons des étrangers
- 4 Finances publiques belges: où est vraiment le danger?
- 5 Le gouvernement wallon veut des managers privés dans les hautes sphères publiques