L'UE prépare un rétablissement progressif des voyages
La Commission européenne présentera mercredi des orientations pour une reprise progressive de la libre circulation dans l'espace Schengen. En attendant, plusieurs États, dont l'Espagne, prennent des décisions unilatérales.
Pourra-t-on voyager en Europe cet été? Faudra-t-il porter un masque dans les avions de ligne? Les billets annulés seront-ils remboursés? Autant de questions auxquelles l'Union européenne tente de répondre, alors que les 27 États membres prennent des mesures en ordre dispersé. L'Espagne, par exemple, vient d'annoncer la mise en quatorzaine des étrangers entrant sur son territoire. La Grèce, elle, veut relancer le tourisme dès juillet.
La Commission européenne devrait adopter ce mercredi une série d'orientations pour restaurer la libre circulation entre les États de l'UE et permettre aux Européens de voyager cet été. Selon plusieurs sources, l'exécutif européen a l'intention de recommander une levée progressive des restrictions aux frontières en plusieurs étapes, en suivant certains critères destinés à empêcher une nouvelle propagation du Covid-19.
Aux premiers jours de l'épidémie, les États européens ont réagi sans se coordonner, les uns optant pour le confinement, les autres pour l'immunité collective. Certains États imposèrent des restrictions à l'exportation de matériel médical, alors que d'autres, comme l'Italie, très touchée, manquaient de tout.
Levée des restrictions aux frontières
La Commission, pour éviter que ce chaos ne se reproduise, propose aux gouvernements européens d'agir de manière coordonnée. La levée des restrictions aux frontières devrait se dérouler en deux phases, sachant que nous sommes au "moment zéro". La première phase consisterait à lever progressivement les contrôles en fonction de trois critères.
- Le premier vise à évaluer l'état de l'épidémie dans chaque pays et les capacités sanitaires.
- Le deuxième consiste à comparer les mesures de distanciation et les gestes barrières entre les États européens.
- Le troisième critère est une évaluation de la proportionnalité des mesures de restrictions avec les impératifs économiques, comme la sauvegarde du secteur touristique et des transports.
La libre circulation devrait reprendre entre les États appliquant les mêmes règles de distanciation et à situation épidémiologique semblable.
En résumé, la libre circulation devrait reprendre entre les États appliquant les mêmes règles de distanciation et à situation épidémiologique semblable. La levée des restrictions devrait aussi se faire de manière non discriminatoire. Si un pays A applique les mêmes règles de distanciation qu'un pays B et un pays C, l'entrée dans le pays A devra être autorisée pour les ressortissants des pays B et C. La deuxième phase serait un retour complet à la normale, à la libre circulation pleine et entière prévue dans le code Schengen. Ce retour progressif à la libre circulation devrait apporter des clarifications au secteur du tourisme, très touché par la crise. Il représente à lui seul 10% du PIB européen et 12% des emplois.
Bons à valoir
La Commission formulera mercredi des orientations sur le port du masque et les mesures sanitaires dans les transports. Mais la question phare est le remboursement des billets. La plupart des voyages prévus lors du confinement ont été annulés. D'après la Commission, les voyageurs pourront soit obtenir le remboursement de leur billet, soit un "bon à valoir" représentant la même valeur. Le bon à valoir est une manière d'aider les compagnies aériennes manquant de cash.
Dans les faits, la plupart des compagnies low cost, comme Ryanair, ont décidé d'ignorer ces règles en refusant, dès le départ, de rembourser les billets annulés. La Commission pourrait poursuivre les États et les compagnies ne respectant pas les réglementations européennes. Dans un premier temps, l'exécutif européen va envoyer une lettre aux États européens pour s'assurer que les droits des voyageurs sont respectés.
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L'Espagne impose une quatorzaine
Le gouvernement espagnol imposera à partir du 15 mai un isolement de quatorze jours à tout étranger entrant sur son territoire. Cette restriction sera d'application durant la période d'état d'urgence, supposée s'arrêter le 25 mai. Elle pourrait toutefois être prolongée, ce qui serait une catastrophe pour le secteur touristique, poumon de la péninsule. Les personnes soumises à cette obligation ne pourront sortir de leur isolement que pour acheter des biens de nécessité et se faire soigner, le tout en portant un masque.
Une telle mesure avait été envisagée en France, mais le Président de la République Emmanuel Macron avait fait marche arrière. Ce type de disposition n'est guère apprécié par les institutions européennes, qui y voient une griffe de plus aux sacro-saintes règles de libre circulation. En particulier si la plupart des États ont appliqué des mesures de confinement.
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