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Les Français confinés jusqu'au 11 mai

La France serait loin, selon Macron, d'une immunité collective, peu de Français ayant été jusqu'ici contaminés. ©Photo News

Finis les métaphores guerrières et le ton grandiloquent. Cette fois, alors que la défiance grandit face aux pénuries de matériel, Emmanuel Macron s'est voulu direct. À partir du 11 mai, il promet un test pour "chaque personne présentant des symptômes" et un "masque grand public" pour chaque Français.

À l'occasion de sa quatrième allocution télévisée depuis le 17 mars, Emmanuel Macron, le Président français, était attendu au tournant ce soir alors que le pays entre dans sa cinquième semaine de confinement. À 20h02, après les hommages aux fenêtres rendus aux soignants, le chef de l'État français a donc confirmé que le confinement "le plus strict" perdurerait jusqu'au 11 mai.

"Nous devons continuer à respecter les règles."

Emmanuel Macron
Président de la République française

"Les hôpitaux français ont réussi à soigner tous ceux qui se sont présentés à leurs portes" et "l'épidémie commence à marquer le pas", a salué le président, alors qu'en dépit des 15.000 morts, elle aurait atteint un plateau. Depuis quatre jours, le nombre des admissions de patients dans les services de réanimation a baissé. Mais "elle n'est pas maîtrisée et nous devons continuer à respecter les règles", a-t-il conclu.

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Mensonge sur le port du masque

Alors que son premier discours était empreint de métaphores guerrières, le président a cette fois fait montre de sobriété. "Alors étions-nous préparés à cette épidémie? À l'évidence, non. Comme vous, j'ai vu des ratés, lenteurs, faiblesses de notre logistique" a-t-il affirmé, reconnaissant entre autres le manque de blouses, masques, gels hydroalcooliques.

Selon un sondage IFOP, seuls 38% des Français feraient confiance au gouvernement pour faire face à l'épidémie. Nombre d'entre eux ayant le sentiment qu'on leur a menti, notamment sur la nécessité de porter un masque.

38%
Pourcents
Selon un sondage IFOP, seuls 38% des Français feraient confiance au gouvernement pour faire face à l'épidémie.

En effet, faute d'équipements, les autorités sanitaires ont soutenu pendant des semaines que cette protection n'était pas primordiale avant d'opérer, il y a peu, un rétropédalage spectaculaire. "Dès l'instant où nous avons réalisé nos erreurs, nous nous sommes mobilisés. Les commandes sont désormais passées, nos entreprises ont répondu présentes, nous avons réquisitionné. La France a multiplié par 5 la production de masques en France. Grâce à ces efforts, nous saurons faire face", a tenu à corriger Macron.

Ouverture des écoles et reprise du travail

Dès le 11 mai, on assistera à une réouverture progressive des crèches, écoles, lycées. "Pour l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas physiquement jusqu'à l'été", a précisé le Président, qui estime que "le plus grand nombre pourra reprendre le travail". En revanche, les lieux rassemblant du public resteront fermés à ce stade, et les grands festivals ne pourront se tenir au moins jusqu'à juillet prochain.

Sur le plan social, il a promis des mesures de chômage partiel renforcées et prolongées. Un plan spécifique pour le tourisme, l'hôtellerie. Et pour les plus démunis, une aide exceptionnelle, versée sans délai aux familles plus modestes. Les étudiants les plus précaires seront également aidés.

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Pour aider au déconfinement, les personnes les plus vulnérables devront rester chez elles, même après le 11 mai. Par ailleurs, l'État s'engage, en lien avec les maires, à procurer un masque grand public pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systématique.

"Le 11 mai, nous pourrons tester toutes personnes présentant des symptômes."

Emmanuel Macron
Président de la République française

À cette date, l'utilisation la plus large possible des tests sera mise en place. "Durant les semaines à venir, ces tests seront pratiqués sur nos aînés, soignants et personnes fragiles. Le 11 mai, nous pourrons tester toutes personnes présentant des symptômes. Celles ayant le virus seront mises en quarantaine", a promis Emmanuel Macron.

La France serait loin, selon lui, d'une immunité collective, peu de Français ayant été jusqu'ici contaminés. En matière de vaccin, "notre pays investira encore plus massivement dans la recherche. Toutes les options sont explorées et notre pays est celui qui a engagé le plus d'essais cliniques en Europe. Aucune piste n'est négligée, aucune piste ne sera négligée". 

Peur d'une deuxième vague

Nombre de médecins mettent en garde concernant le risque d'une deuxième vague de l'épidémie si, lors de cette phase délicate, les mesures de protection n'étaient pas en place. Dans une étude publiée dimanche dans Le Monde, une équipe de l'Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique, l'Inserm et Médecine Sorbonne Université, alerte sur la nécessité de combiner le déconfinement à la mise en place de tests ainsi qu'à l'isolement de personnes infectées.

S'agissant des frontières extérieures, l'espace Schengen pourrait être fermé jusqu'en septembre comme l'avait déjà laissé entendre Emmanuel Macron aux partenaires sociaux vendredi. "Jusqu'à nouvel ordre, nos frontières avec les pays non européens resteront fermées", a affirmé le chef d'Etat lors de son allocution télévisée. Mais cette question devrait être au menu d'un sommet européen virtuel à la fin avril.

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