Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s'est engagé auprès des différents acteurs de l'école à ce que le retour programmé des élèves en classes se fasse dans le strict respect des conditions d'hygiène et de sécurité face à la pandémie de Covid-19. Celles-ci seront d'ailleurs vérifiées préalablement par les services de santé et de prévention au travail, et soumises à la consultation des syndicats.
A l'occasion d'une nouvelle concertation ce mercredi après-midi avec les pouvoirs organisateurs de l'enseignement, les syndicats et les associations de parents, la ministre de l'Education, Caroline Désir (PS), leur a présenté un scénario "qui doit encore être affiné et qui sera relayé au Conseil national de sécurité (CNS), qui décidera (vendredi)", selon son porte-parole. "D'ici là, on entend travailler dans la discrétion".
A bonne source, on précisait toutefois que la date privilégiée par le gouvernement de la Fédération pour cette réouverture des écoles est le 18 mai prochain, conformément aux recommandations préliminaires formulées par le groupe d'experts chargé de la stratégie de sortie (GEES). Cette rentrée, "qui sera très partielle et progressive", devrait logiquement se concentrer dans un premier temps sur les élèves actuellement en année diplômante, et très certainement les élèves de 6e année du secondaire, ainsi que que ceux de 7e professionnelle.
Outre le gouvernement, les acteurs de l'école ont également pu entendre les réponses aux questions qu'ils avaient adressées lundi à deux experts du GEES. Ceux-ci leur ont expliqué les conditions sanitaires et organisationnelles à assurer pour limiter tout risque de contamination du Covid-19 lors de ce rentrée des classes. Ainsi, chaque élève devra disposer d'une surface égale à 4 m2 au minimum, et à 8 m2 pour l'enseignant, ce qui revient alors à limiter le nombre d'élèves par classe à dix tout au plus.
Il sera aussi important que chaque élève puisse se laver (ou se désinfecter) les mains à l'entrée de l'école, à l'entrée de sa classe, après un passage au toilette, etc. Chaque école devra aussi disposer d'un nombre d'éviers suffisants au regard du nombre d'élèves qui seront simultanément admis dans ses murs. Le port d'un masque de protection par les élèves et les enseignants est aussi jugé plus prudent par les experts.
Enfin, les locaux devront en outre être nettoyés avant tout changement d'occupants au cours d'une même journée. Tout cela va nécessiter un effort logistique considérable dans les écoles. "Vu ces conditions, il est évident qu'on ne pourra pas organiser une rentrée en masse, mais seulement de manière partielle", analyse un participant à la réunion.
- Il semble ainsi déjà acquis que les enfants de maternelle ne retrouveront pas de sitôt leur classe.
- Pour le secondaire, les acteurs jugent à l'unanimité qu'il faut privilégier les élèves qui sont actuellement dans une année diplômante, à savoir les rhétoriciens, ainsi que les élèves en 6e et 7e professionnelles.
- Dans le primaire, les choses sont ici encore indécises. Soit se concentrer sur les élèves de 6e année, appelés à passer dans le cycle secondaire l'an prochain, soit disperser la reprise des cours sur toutes les années, mais à horaire réduit alors.
Autre certitude: pour préparer cette rentrée hors-normes, le personnel enseignant sera convoqué bien en amont du 18 mai. La prochaine échéance en la matière est la réunion vendredi du CNS. Selon certains, celui-ci pourrait se contenter de définir les conditions sanitaires à respecter pour un retour des élèves en classes. Ou alors désigner lui-même les publics qui retrouveront en priorité les bancs d'école. A voir donc.
Les acteurs de l'école francophone devraient logiquement revoir le gouvernement dès samedi matin pour débriefer les décisions du CNS, qui ne portera pas que sur les écoles.