L'Atomium se dirige vers un déficit d'au moins 3 millions d'euros pour l'exercice 2020. En février, le conseil d'administration validait pourtant un bénéfice de 800.000 euros, qui devaient surtout servir à entretenir le bâtiment. La différence "pourrait être fatale à l'un des emblèmes de la Belgique", s'alarme l'ASBL Atomium, qui demande le soutien des autorités. Les réserves financières seront épuisées d'ici la fin de l'année, malgré des restrictions budgétaires et des horaires redéfinis, prévient l'association.
"Personne ne pense fermer l'Atomium, c'est l'emblème du pays", rassure Julie Almau Gonzalez, directrice adjointe de l'Atomium. "Mais il faut se poser la question du modèle. Jusqu'ici, nous n'avions pas besoin de subsides, mais les projections du nombre de visiteurs pour les années à venir ne sont pas bonnes. Sans recettes, nous tirons la sonnette d'alarme. Mais nous sommes à temps pour élaborer un plan et il est évident que le monument sera sauvé", ajoute-t-elle.
Pour limiter la casse, l'Atomium vise une réouverture dès le 1er juin, ou le 1er juillet au plus tard. Ses gestionnaires espèrent ne pas descendre sous les 25% de fréquentation. Ils misent pour cela sur le public belge, qui représente près d'un tiers des 650.000 visiteurs annuels du bâtiment. L'ASBL vit de ses recettes propres à 93%, dont 89% exclusivement liées à la billetterie. Le merchandising et la location d'espaces génèrent le reste.
Les subsides, ponctuellement liés aux expositions, représentent environ 3%. Il a fallu plus de deux ans à l'Atomium pour apurer la dette creusée au moment du lockdown de 2015 et des attentats de 2016. L'impact du Covid-19 est toutefois "sans commune mesure" par rapport à ces événements, précise l'association.