Les bourses européennes ont terminé en nette hausse, portées par l'accord des partis de la future coalition allemande sur la réforme du "frein à l'endettement" afin d'augmenter les dépenses de défense et relancer la croissance de la première économie européenne. À Paris, le CAC 40 a gagné 1,13% à 8.028,28 points. À Francfort, le Dax a avancé de 1,65% et à Londres, le FTSE 100 a pris 1,05%. L'indice EuroStoxx 50 a fini en hausse de 1,34%, le FTSEurofirst 300 a gagné 1,12% et le Stoxx 600 a pris 1,11%. Sur la semaine, le CAC 40 a abandonné 1,13% et le Stoxx 600 a perdu 1,25%, leur pire performance hebdomadaire depuis la mi-décembre.
L'Union chrétienne-démocrate (CDU) du futur chancelier Friedrich Merz, le Parti social-démocrate (SPD) et les Verts allemands sont parvenus ce vendredi à un accord sur l'assouplissement des règles fédérales d'endettement, ce qui a fait bondir les rendements obligataires de la zone euro, ainsi que les actions et la monnaie unique. La CDU et le SPD devraient donc désormais disposer de la majorité des deux tiers nécessaire pour adopter la réforme, dernier signe en date d'une évolution rapide des dépenses de défense et d'infrastructure à la lumière des changements de la politique étrangère américaine sous Donald Trump.
Selon les économistes, cette réforme devrait soutenir la croissance à long terme en Allemagne, confrontée à deux années consécutives de contraction, et dans l'Union européenne (UE). "Dans l'ensemble, c'est une bonne chose. Cela va débloquer la croissance pour l'Allemagne et, plus important encore, cela va peut-être débloquer un nouveau paradigme économique pour l'Europe", a déclaré George Lagarias, économiste en chef chez Forvis Mazars. "Fondamentalement, l'Europe avance et c'est quelque chose que les marchés et les investisseurs attendaient depuis longtemps", a-t-il ajouté.
Sur le front macroéconomique, les données définitives sur l'inflation allemande, qui montrent une légère diminution en février à 2,6% sur un an, ont été bien accueillies alors qu'elles devraient soutenir les paris d'un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la BCE. Cependant, les inquiétudes concernant les droits de douane américains et leur impact sur l'économie persistent et ont pesé sur les marchés sur l'ensemble de la semaine, en particulier aux États-Unis, où le Nasdaq et le S&P 500 sont entrés en zone de correction au fur et à mesure que la guerre commerciale se confirmait.
L'issue du conflit en Ukraine reste également incertaine, Donald Trump ayant toutefois évoqué vendredi un "très bon" échange de son émissaire avec Vladimir Poutine à Moscou et dit avoir bon espoir de voir s'achever le conflit.