Et maintenant, on avance!
Les urnes ont parlé. Il sera possible de gouverner ce pays, les extrêmes n'étant pas en mesure de gripper la mécanique. Mais, il faudra autre chose qu'un attelage disparate et mou pour que ce pays puisse rattraper le temps perdu et, enfin, avancer.
Ce 9 juin n’aura pas été le dimanche noir que les sondages annonçaient avec constance depuis un long moment. L’extrême droite flamande a, de nouveau, progressé et fortement ce dimanche, c’est une très mauvaise nouvelle, mais, le Vlaams Belang n’est pas le premier parti de Flandre. La N-VA lui a tenu tête et reste la première force politique du nord du pays. Bart De Wever a réussi un véritable tour de force dans les dernières semaines de la campagne, invitant notamment la Flandre à voter avec la raison.
Conséquence: il n’y a pas de blocage insoluble. Le pire a été évité, il sera possible de gouverner ce pays, les extrêmes n’étant pas en mesure de gripper la mécanique.
Côté francophone, le PTB a marqué des points à Bruxelles, pas en Wallonie. Ce dimanche, le gagnant est incontestablement le MR, première formation aussi bien à Bruxelles qu’en Wallonie. Georges-Louis Bouchez a réussi son pari d’accentuer le contraste avec la gauche, et c’est lui qui a la main aujourd’hui.
Un autre président a réussi son pari: Maxime Prévot. Sa refonte en profondeur a remis en selle le parti centriste. Voilà Les Engagés parmi les partis prépondérants en Wallonie, revenant de très, très loin. Et avec le CD&V qui se maintient en Flandre, cela laisse entrevoir des possibilités.
Les urnes ont parlé. Que disent-elles? Qu’il y a moyen de composer des majorités sans les extrêmes (de droite comme de gauche), lesquelles ont gagné du terrain, mais pas emporté la mise. Que le centre-droit sort renforcé de ce scrutin et que plusieurs options sont envisageables. Ce sera le sel des prochains jours / semaines / mois d’observer des convergences se concrétiser, ou pas. Et qu’une deuxième Vivaldi est un scénario à oublier, comme en témoigne la nette défaite du parti du Premier ministre sortant, l’Open Vld d’Alexander De Croo.
Il faudra autre chose qu'un attelage disparate et mou pour rattraper cette législature perdue. Ce ne sera pas simple, mais il le faudra. Pour que ce pays puisse, enfin, avancer.
En dehors de la gestion de crises (importantes il est vrai), la Vivaldi s’est essentiellement distinguée par un manque d’ambition commune et, de ce fait, par un surplace synonyme de recul sur de nombreux thèmes fondamentaux (emploi, transition, innovation, sécurité, etc.). Il faudra autre chose qu'un attelage disparate et mou pour rattraper cette législature perdue. Ce ne sera pas simple d’accorder les violons, quand on voit que la N-VA place d’emblée l’autonomie et l’auto-détermination (flamandes) en tête des priorités. Ce ne sera pas simple, mais il le faudra. Pour que ce pays puisse, enfin, avancer.
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