Les hôtels gagnent leur bataille contre Booking.com, Expedia & co
Les hôtels pourront proposer sur leur propre site internet des offres moins chères que celles qui se trouvent sur des sites tels que Booking.com. Un projet de loi pour fixer un cadre légal a été présenté ce jeudi au sein du gouvernement fédéral.
En juin dernier, Willy Borsus (MR), alors ministre des Classes moyennes au fédéral, et Kris Peeters (CD&V), ministre de l'Economie, avaient exprimé leur souhait d'interdire les clauses limitant la liberté tarifaire dans les contrats conclus entre des plateformes de réservation en ligne - telles que booking.com ou Expedia - et le secteur horeca. Entre-temps, Denis Ducarme (MR), qui a succédé à Willy Borsus au gouvernement Michel, et son partenaire CD&V ont préparé un projet de loi présenté ce jeudi au Conseil des ministres. Le but est aussi de s'aligner sur la législation française, italienne ou encore allemande en la matière.
Ce projet de loi doit revoir la clause de "la parité étroite" présente dans de nombreux contrats. Celle-ci impose aux exploitants d'hôtels qu'ils ne peuvent en effet pas afficher sur leur site internet des tarifs inférieurs à ceux qui figurent sur les sites des centrales de réservation en ligne. Du côté des quatre fédérations hôtelières du pays, on ne cache pas sa joie. Pour elles, les avantages dont bénéficient les sites de réservations tels que Booking.com s'apparentaient à de la concurrence déloyale.
"Cette loi permettra d'assurer une saine concurrence dans ce secteur au bénéfice à la fois des hôteliers et des consommateurs. Les hôteliers retrouvent la liberté de fixer leurs prix."
En revanche, du côté des plateformes de réservation en ligne, c'est la soupe à la grimace. "Nous sommes en désaccord avec la législation proposée. Nous pensons que le système de parité des prix, qui a été validé par 27 autorités de la concurrence à travers le monde et qui est en vigueur dans la plupart des pays européens, garantit une comparaison des prix transparente", nous explique Booking.com.
"Le maintien de clauses de parité réduites (nous) permet également de continuer à fournir une plateforme où un petit hôtel indépendant ou une maison d’hôtes familiale dans la campagne belge ont la même chance d’attirer des clients que les grandes chaînes hôtelières".
Selon la fédération qui rassemble ces plateformes, la proposition du Conseil des ministres va avoir pour effet immédiat une augmentation du prix des hôtels sur les plateformes de réservation, ces dernières menaçant d'augmenter leurs commissions. Elle explique aussi que cette loi profitera surtout aux grandes chaînes hôtelières au détriment des petits hôtels indépendants et des consommateurs.
Un argument que reprend Booking.com en précisant que "le maintien de clauses de parité réduites (nous) permet également de continuer à fournir une plateforme où un petit hôtel indépendant ou une maison d’hôtes familiale dans la campagne belge ont la même chance d’attirer des clients que les grandes chaînes hôtelières".
→ Lire la carte blanche de Christoph H.L. Klenner, secrétaire général de la fédération des plateformes de réservation en ligne
Le gouvernement privilégie les grandes chaînes hôtelières, au détriment des petits hôteliers indépendants et du consommateur
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