Annemie Schaus, une femme engagée au sommet de l'ULB
L'Université Libre de Bruxelles sera dirigée durant les quatre prochaines années par Annemie Schaus, une femme engagée qui entend placer l'écoute au centre de son mandat.
Annemie Schaus présidera dès vendredi à la destinée de l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Depuis la création de cette institution par Théodore Verhaegen en 1834, c'est seulement la deuxième fois qu'une femme accède au poste de rectrice. "Un symbole fort", de l'aveu même de la principale intéressée.
Née en 1965 à Charleroi, de parents germanophones tout juste arrivés de Saint-Vith, elle fut élevée en allemand et français. Sa jeunesse, elle l'a d'ailleurs passée entre un Pays noir "ouvrier, chaleureux et solidaire" et la verte Eifel, "familiale, paysanne et traditionnelle", se souvient-elle.
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Naissance en 1965 à Charleroi
Licenciée en droit (1988) et en droit international (1989) de l'ULB
1988-1992: avocate à temps plein
2001-2007: doyenne de la faculté de droit et de criminologie
2011-2012: vice-rectrice aux relations institutionnelles et aux transferts de connaissance
2012-2016: vice-rectrice à la politique académique
2020: rectrice de l'ULB
À 18 ans, c'est toutefois sur la capitale qu'Annemie Schaus met le cap. Elle y intégrera l'ULB, où elle se passionne pour le droit. Son diplôme en poche, la jeune femme quitte l'université pendant cinq ans pour travailler comme avocate à temps plein, notamment au sein du cabinet de Roger Lallemand, impliqué à l'époque dans la défense de la loi dépénalisant l'avortement. "Une expérience fondatrice. Roger m'a ancrée dans le monde des avocats qui s'engagent pour la défense des droits et libertés de chacun", explique-t-elle.
Durant la suite de sa carrière, qu'elle combinera rapidement avec une activité académique, la Carolo s'investira régulièrement dans des associations de défense des droits humains. Cette spécialisation l'amènera notamment à collaborer avec Michael Ratner, conseil principal du cybermilitant australien Julian Assange.
Cette activité d'avocate, Annemie Schaus va aujourd'hui y renoncer afin de se consacrer pleinement au rectorat de l'ULB, a-t-elle promis.
Une lente ascension
Au sein de cette institution, son ascension s'est faite par étapes. De retour dans son alma mater en tant qu'assistante en 1992, elle y assumera plusieurs fonctions, dont celles de directrice du centre de droit public (2001-2007), doyenne de la faculté de droit (2007-2011) et encore vice-rectrice (2011-2016).
Annemie Schaus n'a quitté l'ULB que pendant cinq petites années au cours de sa carrière. Son diplôme sous le bras, elle s'est en effet lancée en 1988 comme avocate à temps plein. Dès 1992, elle était de retour dans l'université en tant qu'assistante.
Tout au long de ce parcours, Annemie Schaus ne cessera pas ses activités de recherche. "Je suis donc loin des clichés qui veulent que les juristes n'y connaissent rien" à ce domaine, s'amuse-t-elle.
Quelques heures après son large succès lors du scrutin, la future rectrice est revenue sur certaines de ses ambitions. Rappelant qu'elle comptait placer la consultation au cœur de son projet, elle a laissé entrevoir un intérêt prononcé pour les questions sociales.
"Un de mes axes prioritaires sera de faire en sorte que l'université redevienne un ascenseur social", a-t-elle mis en exergue. "Avant la crise du Covid, 133.000 étudiants en Communauté française émargeaient au CPAS, dont un sur trois à l'ULB. Je pense que la situation se sera aggravée avec la crise et qu'il faut vraiment réfléchir à des actions concrètes", a-t-elle ajouté.
Décrite comme une personne "engagée" et "compétente", il y a fort à parier qu'elle mettra tout en oeuvre pour parvenir à concrétiser ses objectifs. Pour rendre l'université "ouverte, solidaire et enthousiaste", comme le veut son programme, elle dispose désormais d'au moins quatre ans...
"L'enseignement m'enrichit, que ce soit en bachelier, avec ses grandes cohortes, ou en master", assure Annemie Schaus, qui enseigne depuis de nombreuses années à l'ULB.
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