Bruxelles, "ville idéale" pour lancer sa start-up devant Londres et Paris
La capitale belge aime les start-ups et elles le lui rendent bien. Bruxelles serait ainsi devenue une ville idéale pour implanter sa start-up, selon une étude de PwC. Le coût de la vie, une position centrale et des loyers attractifs en font un point de chute idéal. Dans les faits, il reste du chemin à parcourir avant de réellement égaler des villes comme Berlin, Amsterdam ou Paris.
Les résultats d’une étude européenne réalisée par PwC ont de quoi étonner. Bruxelles serait une ville plébiscitée par les start-ups. En effet, 90% des start-ups bruxelloises (30 sur les 540 interrogées) jugent la capitale comme étant "un lieu idéal" pour se lancer. Bruxelles se classe ainsi devant des villes comme Paris, Londres ou Berlin. Comment expliquer un si bon score de la part de la capitale belge, si souvent présentée comme à la traîne face à ses voisines européennes?
"On ne s’en rend pas toujours compte, mais Bruxelles a de nombreux atouts, fait remarquer Laurent Hublet, CEO de BeCentral qui accueille plusieurs dizaines de start-ups dans ses locaux. Bruxelles présente un premier avantage pour une entreprise qui se lance, elle est bon marché." Il est vrai que le coût de la vie y est bien moins élevé qu’à Paris ou à Londres et que les loyers de bureaux sont beaucoup plus attractifs.
"Bruxelles représente une option idéale pour une start-up cherchant à s’internationaliser."
"Bruxelles a encore de la place à offrir aux start-ups, ce qui n’est pas forcément le cas de Paris qui commence à saturer au niveau des espaces de bureau disponibles. Londres se trouve face à une incertitude globale liée au Brexit, ce qui n’incite pas les entreprises à s’implanter là-bas pour l’instant. Au milieu de tout ça, Bruxelles tire son épingle du jeu", constate Laurent Hublet.
Sa dimension internationale et sa position centrale font également de la capitale belge un endroit propice. "On retrouve beaucoup de profils internationaux implantés à Bruxelles et en moins de deux heures on peut être à Paris, Londres, Amsterdam ou Berlin", poursuit le CEO de BeCentral. Un sentiment partagé par Arnaud Texier, conseiller stratégique chez Hub.Brussels, l’agence régionale chargée de l’accompagnement des entreprises: "Bruxelles représente une option idéale pour une start-up cherchant à s’internationaliser. Elle peut se tester sur une population réduite en termes de taille mais extrêmement diverse au niveau des clients potentiels."
Infrastructure et offre d’accompagnement
Selon l’étude de PwC, Bruxelles devance encore Paris, Berlin et Londres concernant les infrastructures technologiques mises à disposition des jeunes pousses. 93% des start-ups interrogées, en particulier les technologiques, sont satisfaites sur ce point crucial.
"Bruxelles offre une large gamme d’accompagnement dans tous les secteurs et même sur des segments de niche, ce qui est très apprécié par les jeunes entreprises."
Quasi inexistante auparavant, l’offre d’accompagnement a explosé au cours des 5 dernières années. Elle serait telle que les entreprises ont parfois du mal à s’y retrouver tant les instances publiques ont multiplié les initiatives en ce sens.
"Bruxelles offre une large gamme d’accompagnement dans tous les secteurs et même sur des segments de niche, ce qui est très apprécié par les jeunes entreprises. Mais effectivement, il y a encore un effort de lisibilité à faire pour faciliter la vie des entrepreneurs", explique-t-on du côté de Hub.Brussels. Sans oublier la pléthore d’initiatives privées qui complètent l’offre globale et proposent une variété de possibilités pour le jeune entrepreneur qui cherche à se faire accompagner à ses débuts.
Preuve d’une certaine maturité de l’écosystème, Bruxelles va donc bientôt devoir faire le tri entre les initiatives qui ont un réel impact et celles qui ne répondent pas aux besoins des start-ups locales.
Tout n’est pas si rose
Si ces statistiques sont positives et encourageantes, dans les faits, il reste encore du chemin avant que Bruxelles n’arrive au même niveau que les autres capitales européennes. L’étude réalisée par PwC montre que le premier problème renseigné par les start-ups est la difficulté à acquérir sa clientèle. "C’est assez logique quand on sait qu’il est plus difficile de trouver des fonds à Bruxelles qu’ailleurs. Les start-ups ont très rapidement besoin de faire rentrer de l’argent dans leurs caisses pour survivre et cherchent donc très rapidement à trouver leur clientèle", confirme Laurent Hublet.
"Les start-ups ont très rapidement besoin de faire rentrer de l’argent dans leurs caisses pour survivre et cherchent donc très rapidement à trouver leur clientèle."
Autre point noir, la difficulté à trouver les bons profils. Les candidats potentiels ne possèdent pas les compétences nécessaires, selon les jeunes pousses interrogées. Le secteur plaide depuis longtemps pour une formation plus adéquate en fonction des besoins des entreprises.
Bruxelles est donc encore loin d’être un pôle d’envergure international pour les start-ups, mais petit à petit elle refait son retard et vient se glisser parmi les villes les plus en vue en la matière.
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