Fusillade dans le centre de Bruxelles: deux personnes décédées, alerte terroriste de niveau 4 à Bruxelles

La Belgique a replongé, ce lundi soir, dans une peur qu’elle espérait, en vain, avoir oublié depuis des années. Ce lundi soir, une fusillade a éclaté près de la place Sainctelette à Bruxelles, au croisement du boulevard de la Neuvième de ligne. "Nos équipes ont été immédiatement envoyées sur place. Des périmètres ont été établis. Il y a deux personnes décédées", a indiqué Ilse Van de Keere, porte-parole de la zone de police.

Vidéo de revendication authentifiée

Sur une vidéo de l’attaque, filmée puis diffusée sur les réseaux sociaux, on voit un homme habillé d’une parka orange arriver à scooter au croisement des boulevards, puis poursuivre à pied plusieurs personnes à l’intérieur d’un bâtiment et ouvrir le feu à l’aide de ce qui ressemble à une arme de guerre, probablement une kalachnikov. Puis, il s’est éclipsé après avoir donné le coup de grâce à une victime au sol.

Le suspect des coups de feu est toujours en fuite ce lundi soir. Selon plusieurs sources proches de l’enquête, son identité a été validée: il se présente sous le pseudonyme de "Slayem Slouma", son vrai nom est Abdesalem Lassoued, il est âgé de 45 ans. Sur une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et diffusée via le compte Facebook de cet individu, on voit un homme barbu habillé d’une parka orange fluo revendiquer, en langue arabe, "avoir tué trois Suédois, grâce à Dieu". Des sources proches du dossier confirment à L’Echo l’authenticité de ce message de revendication.

Le parquet fédéral se saisit de l’enquête

D’abord coordonnée par le parquet de Bruxelles, l’enquête sur ce double assassinat a été confiée au parquet fédéral, spécialisé dans les matières terroristes, a indiqué son porte-parole à l’agence Belga.

L’alerte terroriste est passée au niveau 4 dans la Région Bruxelles-capitale et au niveau 3 dans le reste du pays.

Le Premier ministre Alexander De Croo et les ministres de l’Intérieur Annelies Verlinden et de la Justice Vincent Van Quickenborne "sont au Centre de crise pour suivre la situation", a indiqué le Centre national de crise sur son compte X (ex-Twitter).

De son côté, le ministre-président Rudi Vervoort avait annoncé dans un premier temps le déclenchement d'une phase de crise provinciale, avant que soit enclenchée la phase de crise fédérale. Selon Vervoort, le Centre de crise régional permet toutefois toujours la coordination des opérations policières avec le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, le chef de corps de la zone de police de Bruxelles Ixelles, Michel Goovaerts, la directrice générale de brusafe, Sophie Lavaux, en lien avec le centre de crise fédéral.

Sur son compte X, Alexander De Croo a adressé ses "plus sincères condoléances aux proches des victimes du lâche attentat de Bruxelles" et demandé "aux Bruxellois d’être vigilants".

Pendant ce temps, la France a renforcé les contrôles à la frontière avec la Belgique, a annoncé le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Selon La Capitale, les deux victimes portaient des maillots de la Suède, alors que l’équipe de football suédoise affronte la Belgique ce soir. "L’homme aurait crié 'Allahu akbar' et aurait tiré depuis son scooter avec une arme de guerre type kalachnikov. Il portait un casque et un gilet fluo", écrit le journal.

Des victimes supporters de l’équipe de Suède

Selon plusieurs médias suédois, les victimes sont des supporters de l’équipe nationale de Suède. La Suède affrontait la Belgique au stade Roi Baudouin à Bruxelles, ce lundi soir, dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2024. Le match a été interrompu à la mi-temps et n’a pas repris à l’issue. Il a été demandé à tous les spectateurs du stade de rester à leur place, jusqu’à nouvel ordre. Interdits de sortir du stade, certains fans se sont rassemblés dans les couloirs de l'enceinte et suivent l'actualité depuis leurs smartphones. Le speaker du stade a d'ailleurs pris plusieurs fois la parole pour remercier les supporters pour leur patience.

Le Premier ministre Alexander De Croo a pour sa part présenté ses condoléances au Premier ministre suédois Ulf Kristersson, à la suite de l'attaque "contre des citoyens suédois". "Nos pensées vont aux familles et aux amis qui ont perdu des êtres chers. En tant que partenaires proches, la lutte contre le terrorisme est une lutte commune", a-t-il indiqué.

La famille royale a également exprimé lundi soir son état de choc à la suite de la fusillade. Elle a par ailleurs exprimé son soutien aux forces de l'ordre, toujours à la recherche de l'auteur des faits.

 La Suède et le Danemark ont été le théâtre cet été de différents actes de profanations du Coran, qui ont déclenché une vague d’indignations internationales et provoqué des tensions entre ces pays scandinaves et plusieurs pays musulmans du Moyen-Orient.

Toujours sur X, le commissaire européen Didier Reynders a affirmé que les faits relèvent du terrorisme. "Après la France, la Belgique à nouveau frappée par le terrorisme islamiste", pointe-t-il. "Nos pensées vont aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Nous devons rester debout, vigilants et fermes face à cette menace permanente."

Fermeture de deux stations de métro

La Stib a annoncé en fin de soirée la fermeture des stations de métro Roi Baudouin et Heysel, sur les lignes 2 et 6, sur ordre de police. Cette annonce intervient alors que le Centre de crise National annonce que les autorités examinent dans le même temps une solution pour faire évacuer les milliers de supporters du stade Roi Baudouin.

En parallèle, le Centre de crise national demande aux citoyens de faire preuve d'une "vigilance accrue" et "d'éviter les déplacements inutiles". Il ajoute qu'en "raison de l'important trafic Internet, (leur) site web est surchargé. Nous travaillons à une solution".

Plus tôt dans la soirée, une demande de fermeture de plusieurs stations de métro aux abords du quartier Sainctelette où la fusillade faisant deux morts a eu lieu lundi soir, avait été faite auprès de la Stib. Aucune décision n'a toutefois encore été prise à ce sujet. Les trams sont eux interrompus entre Belgica et Lemonnier, également sur ordre de police.