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analyse

Les 29 risques majeurs qui menacent la Belgique selon le Centre de crise national

Une attaque sur une installation nucléaire et un incident sur une telle infrastructure associé à une libération d'agents radioactifs constituent des risques aux effets les plus graves. ©Belga

Le Centre de Crise a analysé les menaces qui pèsent sur la Belgique. Une attaque sur une infrastructure nucléaire ou la rupture de l'approvisionnement en pétrole aurait de graves conséquences.

Quels sont les principaux dangers qui menacent la Belgique? Ils sont nombreux, selon le Centre de crise national qui publie son Belgian National Risk Assessment (BNRA). Celui-ci évalue les risques qui planent sur notre pays ces trois prochaines années.

118 risques ont été considérés, et 29 "risques clés" ont été identifiés. Quelle est la probabilité qu'ils surviennent? Quels seraient leurs effets, sur l'humain, l'environnement, la société et les finances?

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Une attaque contre une infrastructure CBRNe aurait des conséquences humaines, sociétales et financières importantes.

Les attaques humaines

Parmi les risques d'origine humaine, derrière lesquels il y a une intention malveillante, il y en a un qui présente une probabilité très élevée: les opérations d’information. On parle, par exemple, d'une campagne de désinformation diligentée de l’extérieur et qui s'exercerait via les médias sociaux. Ce genre d'intervention peut priver d'esprit critique une part de la population, miner la confiance des citoyens dans le gouvernement, nuire à la réputation de l'État et induire des conséquences financières.

Les menaces hybrides ont une probabilité jugée "élevée", et présentent un risque plus important. Elles émanent, par exemple, d'un régime autoritaire et utilisent divers outils pour polariser la population et déstabiliser les démocraties: cyberattaques, espionnage, investissements directs, ingérence...

La Belgique présente peu de risques de connaître une guerre à l'intérieur de ses frontières, mais pourrait être concernée par un conflit sur le territoire de l'Otan, selon le BNRA.

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"Le risque nucléaire est très particulier. S'il survient, sa gravité est extrême."

Adel El Gammal
Professeur en géopolitique de l'énergie (ULB)

Le risque nucléaire

Une éventuelle attaque contre une infrastructure CBRNe (qui stocke des substances chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou explosives) aurait aussi des conséquences humaines, sociétales et financières importantes. Mais la probabilité d'une agression à l'encontre d'installations Seveso ou nucléaires en Belgique apparaissent faibles.

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Comme l'explique Adel El Gammal, spécialiste en géopolitique de l'énergie (ULB), "le risque nucléaire est très particulier. S'il survient, sa gravité est extrême. Mais l'occurrence est très faible. Une centrale peut résister à l'impact d'un avion de taille moyenne. Mais si une attaque de missiles parvenait à briser l'enceinte de confinement, il y aurait propagation de matières radioactives dans l'atmosphère. Si le cœur de la centrale fond et que la matière en fusion descend sous terre, il peut y avoir contamination des nappes phréatiques ainsi que des réactions très violentes, telles que des explosions."

Un incident nucléaire combiné à la libération d'agents radioactifs pourrait causer des maladies mortelles, rendre inhabitables certaines zones pendant des siècles, avec un coût d'assainissement énorme. Adel El Gammal associe ce type de risque à la vétusté. "On peut facilement moderniser la périphérie de la centrale, mais pas le cœur-même, qui contient la réaction nucléaire."

Une rupture de l’approvisionnement en pétrole aurait, elle, un impact sociétal et financier jugé très élevé.

Problèmes d'énergie

Du côté des risques économiques, la rupture de digue aurait un impact financier élevé. La défaillance d'un barrage se fait plus probable qu'autrefois à cause du changement climatique.

Le centre de Crise pointe encore les conséquences importantes qu'auraient des défaillances dans l'approvisionnement en gaz ou électricité, voire dans les services spatiaux ou aériens. Une rupture de l’approvisionnement en pétrole aurait, elle, un impact sociétal et financier jugé très élevé.

Les risques sanitaires, qui peuvent affecter la santé publique et la qualité de l’environnement, la Belgique les a expérimentés récemment, avec la pandémie de covid. Le risque qu'une maladie infectieuse ou une contamination de la nourriture survienne dans les prochaines années est jugé élevé, avec un impact qui peut être important pour la première.

Catastrophes climatiques et digitales

Le Centre de Crise avertit sur la probabilité très élevée d'une défaillance des infrastructures digitales. Au rayon cyber, il pointe les attaques contre des institutions gouvernementales ou des infrastructures vitales.

La survenance de toute une série de risques naturels reçoit aussi une probabilité élevée: inondations, sécheresse, canicule, feux de forêt... Les effets de ces événements peuvent parfois être graves. Ainsi, les espèces invasives constituent une menace pour les écosystèmes et la santé. C'est le cas des allergies aux piqûres de frelons asiatiques.

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Le BNRA prévient encore des risques émergents, tels que l'intelligence artificielle, le changement climatique ou encore les cryptomonnaies. Ceux-là ne représentent pas encore un danger réel pour la société, mais peuvent avoir un effet sur tous les autres risques.

Le résumé
  • Le Centre de Crise a répertorié les risques qui menacent la Belgique.
  • Les opérations de désinformation sont estimées très probables; elles peuvent déstabiliser la démocratie.
  • Le risque nucléaire présente un impact très grave, mais sa probabilité s'avère faible.
  • Le changement climatique accentue une série de phénomènes naturels qui peuvent être très graves en termes humains et financiers.
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