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Kevin Welch, un ancien d'Engie, va présider la Commission des provisions nucléaires

Kevin Welch (ici lors d'une interview en 2016) est proposé par la ministre de l'Énergie comme président de la Commission des provisions nucléaires. ©Dieter Telemans

Kevin Welch, un ancien d'Engie, est proposé comme nouveau président de la Commission des provisions nucléaires. Il est connu pour son indépendance de vue vis-à-vis de son ex-employeur.

La nomination de Kevin Welch comme président de la Commission des provisions nucléaires (CPN) doit encore être avalisée par le gouvernement, mais elle a déjà été présentée par la ministre de l'Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) en intercabinets, a appris L'Echo.

Divergences sur le plan Bianca

Kevin Welch est aussi, depuis la fin de l'année dernière, président du conseil d'administration de Brugel, le régulateur bruxellois de l'énergie, qu'il avait rejoint comme administrateur en octobre 2019.

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Asexué linguistique, il est diplômé de Solvay et de l'Insead. Il a commencé sa carrière dans l'audit, puis a rejoint le groupe Suez en 1994. Devenu chief strategy officer d'Engie Benelux début 2016, il a quitté ce poste moins de deux ans plus tard, notamment à cause de divergences avec son employeur sur le plan Bianca.

L'arrivée de Kevin Welch sera une bonne nouvelle pour la CPN, sans président depuis le 1er janvier.

L'idée était de loger l'ensemble des centrales belges dans une structure dont le capital serait ouvert à des intérêts belges, peut-être publics, ce qui aurait permis à Engie de réduire son exposition au nucléaire et aux risques qui y sont liés, tout en s'assurant d'avoir l'oreille des pouvoirs publics belges. Déjà envisagé en 2015, le plan était revenu sur la table en 2018, mais s'était alors heurté à un "niet" du Premier ministre Charles Michel et de la ministre de l'Énergie Marie Christine Marghem.

L'homme devrait donc concilier une excellente connaissance des enjeux liés aux provisions nucléaires et une vraie indépendance de vue, et œuvrer à trouver une solution équilibrée. Et son arrivée sera une bonne nouvelle pour la CPN, sans président depuis le 1er janvier.

Le mandat de Luc Dufresne, qui présidait la CPN depuis 2012, a en effet pris fin le 31 décembre dernier. Et à 71 ans, l'ancien secrétaire général de la Banque nationale a refusé de rempiler pour cinq ans, jugeant plus sage de passer le témoin.

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Des dossiers cruciaux à l'agenda

Mais cette vacance à la tête de la CPN s'avère fort embêtante, alors que la Commission a deux dossiers cruciaux à son agenda.

Elle doit, avec l'administration, l'Ondraf (l'organisme public chargé de la gestion des déchets nucléaires) et la Banque nationale, aider le gouvernement à fixer d'ici le 15 mars le plafond qui va être accordé à Engie sur le coût de la gestion des déchets nucléaires. L'enjeu se chiffre en milliards d'euros, et si au final, les coûts réels devaient dépasser ce plafond, la facture sera pour l'État belge, et donc le contribuable.

Kevin Welch doit être désigné par arrêté royal délibéré en gouvernement.

La Commission des provisions nucléaires va aussi devoir se prononcer sur la contre-proposition que va lui soumettre Engie en matière de provisions nucléaires. L'énergéticien conteste en effet l'augmentation de 3,3 milliards d'euros des provisions nucléaires décidée tout récemment par la CPN au terme de son exercice de révision triennale, et la nouvelle loi qui règle les provisions nucléaires impose une procédure de concertation avant un recours devant la Cour des marchés.

Sans président de plein exercice, c'est le membre le plus âgé de la CPN, en l'occurrence Greet T'Jonck, directrice à la FSMA, qui doit faire fonction. Mais cette dernière vient tout juste d'arriver.

Kevin Welch doit être désigné par arrêté royal délibéré en gouvernement. Il occupera un des deux postes d'experts indépendants prévus à la Commission des provisions nucléaires. L'autre devrait revenir à Laurence de l'Escaille, ancienne associée chez McKinsey, qui est administratrice indépendante chez Elia, le gestionnaire du réseau à haute tension.

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