Les huiles de palme et de soja bientôt bannies des biocarburants
Le projet de loi qui met fin à l'incorporation de biocarburants à partir d'huile de palme ou de soja a été déposé à la Chambre. Celui qui fixe les nouvelles norme pour cette intégration est encore attendu.
Le projet de loi qui vient d'être déposé par la ministre de l'Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) à la Chambre prévoit qu'au 1er janvier 2023, les biocarburants produits à partir d'huile de palme ne pourront plus contribuer à la réalisation du volume d'incorporation de biocarburants durables dans les carburants. La même chose vaudra pour les biocarburants produits à partir d'huile de soja au 1er juillet 2023. Une interdiction qui s'explique notamment par le risque élevé de déforestation lié à la culture de ces matières premières, explique le cabinet. Une exception est toutefois prévue pour les biocarburants produits à partir de déchets ou certifiés comme présentant un faible risque de changement indirect d'affectation des sols.
"Nous voulions une clarification à ce sujet, ce sera bientôt chose faite."
Energia, l'ex-Fédération pétrolière belge, se dit tout à fait en phase avec cet objectif de supprimer le recours aux biocarburants qui présentent un risque élevé de changement d'affectation des sols. "Nous voulions une clarification à ce sujet, ce sera bientôt chose faite", réagit Jean-Benoît Schrans, son porte-parole.
Les associations environnementales aussi sont plutôt positives. "Avec cette décision, qui limite les agrocarburants les plus dangereux, le gouvernement fait un pas dans la bonne direction", commente Noé Lecocq, en charge du climat et de la mobilité chez Canopea, le nouveau nom d'Inter-Environnement Wallonie.
Un autre texte attendu
Mais le plus important pour lui est à venir avec un autre texte, toujours en préparation, qui doit transposer la directive RED II, relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie renouvelable. "Pour nous, il ne faudrait pas que cette interdiction de l'huile de palme et de soja suscite juste un déplacement vers le blé ou le colza, surtout dans un contexte où le marché alimentaire mondial est très tendu", explique Noé Lecoq.
Adopté en première lecture le 20 juillet, le texte doit encore faire l'objet d'un comité de concertation avec les Régions le 30 novembre, puis passer au Conseil d'État, avant de revenir au gouvernement en deuxième lecture.
Il prévoit de nouvelles catégories d'énergie renouvelable qui peuvent contribuer à atteindre les objectifs, comme l'hydrogène et l'électricité. Et il fixe les nouvelles normes pour l'intégration de sources renouvelables dans les carburants fossiles. Il s'agit à la fois de diminuer le recours aux biocarburants de première génération, c'est-à-dire produits à partir de cultures destinées à l'alimentation, et de fixer un objectif pour les biocarburants de deuxième génération. Un objectif qui, en première lecture, se limitait aux 2% prévus par l'Europe.
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