Réforme du chômage: David Clarinval a corrigé le tir

Les informations publiées jeudi en Une de L'Echo ont provoqué de vifs remous au sein de la majorité fédérale et du cabinet du ministre de l'Emploi en particulier.

Pour rappel, sur base d'un projet de loi-programme dont nous avons obtenu copie, et d'analyses d'experts du chômage, il ressortait notamment qu'il était envisagé de ne pas assimiler à du travail les périodes de congé de maternité, de paternité et d'adoption dans le futur calcul des droits aux allocations.

Dans la journée, Les Engagés prenaient position sur leurs réseaux sociaux, indiquant qu'il s'agissait pour eux, comme sur le statut d'artiste, d'une "ligne rouge".

En séance plénière de la Chambre, le ministre en charge de l'Emploi David Clarinval (MR), dénonçant de "fausses informations" a garanti que les congés de maternité, d'adoption et de paternité seraient bien assimilés à des périodes de travail. Dont acte.

Interrogé à la tribune par la députée Alexia Bertrand (Open VLD), qui lui a demandé si cela avait bien figuré dans un projet de texte, il a cependant préféré garder le silence, sans réfuter.

Clarinval: "Le congé maternité sera assimilé"

Nous sommes en mesure, document à l'appui, et sur base de plusieurs sources, y compris au sein du cabinet concerné, de maintenir que cette idée figurait bel et bien dans la première version du texte soumise à la discussion entre partis de majorité, ce qui confirme les informations de L'Echo. Dans le document en notre possession, il est question de supprimer l'article de la réglementation actuelle qui garantit l'assimilation de ces périodes.

D'aucuns renvoient la balle vers l'administration, qui aurait commis une erreur dans le texte rédigé pour le cabinet Clarinval. "Ce serait une explication à tout le moins surprenante, car le cabinet vérifie toujours les textes de l'administration et se les approprie. Sur une réforme aussi sensible, c'est difficile de croire que chaque article n'ait pas été vérifié de manière approfondie. Le ministre et le cabinet sont responsables des textes qu'ils déposent. Était-ce en réalité une monnaie d'échange?", s'interroge Alexia Bertrand, secrétaire d'État dans le gouvernement fédéral précédent.

Quoi qu'il en soit, le ministre Clarinval s'est engagé devant le Parlement à ce que cela ne se concrétise pas. Le ministre de l'Emploi a par ailleurs confirmé devant le Parlement nos informations selon lesquelles le congé maladie ne serait quant à lui plus assimilé.

Le statut d'artiste sous le feu des projecteurs

La séance plénière à la Chambre fut par ailleurs surtout animée par le débat autour du statut d'artiste. Les révélations de L'Echo, ce mercredi, ont suscité beaucoup de réactions politiques, y compris au sein de la majorité où Les Engagés sont sortis de leur réserve.

"La législation chômage s'applique à certains artistes", a observé David Clarinval, reconnaissant que "la question se pose donc de savoir si ce statut doit encore être lié au chômage".

"Le statut ne sera pas mis en cause (...) Si c'est bien cela votre intention, nous pouvons la soutenir", a réagi la cheffe de groupe des Engagés, Aurore Tourneur, avertissant que les centristes n'accepteraient aucune "marche en arrière".

Dans les rangs de l'opposition, on ne s'estime pas rassuré: "Oui, vous allez détricoter la réforme du statut", a affirmé Pierre-Yves Dermagne (PS). Un débat qui est loin d'être terminé.