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L'envie de télétravail pousse les Belges à changer d'emploi

Le travail à domicile est devenu un élément clé dans les candidatures: 58% des travailleurs en tiennent compte dans le choix d'un nouvel employeur. ©Myriam Tirler

Près de la moitié des travailleurs ont postulé ces six derniers mois. La crise du coronavirus leur a donné des envies d'ailleurs ou de télétravail structurel.

La mobilité professionnelle augmente à nouveau sur le marché de l'emploi, après avoir plongé à son plus bas niveau depuis dix ans suite au premier confinement.

37% des travailleurs belges envisagent désormais un changement de carrière dans les douze prochains mois. La plupart d'entre eux (20%) souhaitent même un emploi complètement différent dans un secteur totalement opposé, tandis que d'autres visent un emploi similaire dans un autre secteur (13%) ou un passage à un autre statut (4%).

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Enfin, 12% des Belges ne souhaitent pas changer de fonction, mais bien d'employeur, indiquent Acerta et le site d'emploi StepStone dans une enquête réalisée auprès de 3.000 travailleurs, dont 16,6% d'ouvriers et 83,4% d'employés.

Un vent d'optimisme

Alors que les travailleurs se cramponnaient jusqu'ici à leur emploi en raison de l'insécurité économique, bon nombre d'entre eux ne restent plus les bras croisés. Preuve de cette nouvelle détermination, 45% de la population active belge a postulé au moins une fois au cours des six derniers mois, contre 34% il y a un an, lors de la première vague du coronavirus.

"Les entreprises devront faire preuve de vigilance pour conserver leurs meilleurs talents. La plupart des collaborateurs veulent savoir à quoi s'en tenir après une année de coronavirus."

Benoît Caufriez
Directeur d'Acerta Consult

Ce niveau de candidatures correspond à celui de l'année 2019, alors que la plupart des travailleurs se montrent très optimistes quant à leurs chances de trouver un nouvel emploi: 46% d'entre eux s'attendent désormais à trouver rapidement un autre emploi au moins équivalent s'ils passent à l'action.

"Il vaut mieux que les entreprises soient conscientes que les collaborateurs ne sont pas paralysés par l'incertitude et qu'ils osent tenter leur chance ailleurs", prévient Benoît Caufriez, directeur d'Acerta Consult. "Elles devront faire preuve de vigilance pour conserver leurs meilleurs talents. Une communication transparente, par exemple sur le travail à domicile et les possibilités de relever de nouveaux défis, constitue un bon début. La plupart des collaborateurs veulent savoir à quoi s'en tenir après une année de coronavirus."

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Le télétravail, un critère d'importance

En raison du coronavirus, le travail à domicile est devenu un élément clé dans les candidatures: 58% des travailleurs en tiennent compte dans le choix d'un nouvel employeur. Les collaborateurs qui n'ont pas eu la possibilité de télétravailler au cours de l'année écoulée ont d'ailleurs davantage postulé (68%) par rapport à ceux qui ont pu le faire (30%).

60%
60% des travailleurs qui jugent l'apprentissage insuffisant dans leur emploi ont postulé en dehors de l'entreprise, contre 30% des collaborateurs qui estiment apprendre suffisamment.

Marque de cette volonté de rester à la maison, 63% des travailleurs qui doivent souvent se rendre au bureau envisagent aussi plus fréquemment de changer de secteur. "Les entreprises connaissent donc les cartes qu'elles doivent jouer, même après le coronavirus. Le travail hybride, à savoir une combinaison de travail à domicile et de travail au bureau, représente l'avenir", souligne Benoît Caufriez.

Outre la volonté de télétravailler, la crainte et l'incertitude de l'emploi peuvent également jouer un rôle dans l'augmentation de la mobilité professionnelle. Une étude de StepStone et la KU Leuven indiquait en octobre dernier que près d'un quart des travailleurs (23%) craignent de perdre leur emploi.

D'autres motivations que le salaire

62% des personnes interrogées se disent, en outre, prêtes à consentir des efforts supplémentaires pour leur employeur moyennant le même salaire. Mais il faudra pour cela trouver d'autres critères de motivation.

"Les entreprises ne doivent pas se limiter au salaire pour retenir leurs meilleurs talents", note encore Benoît Caufriez. "La mobilité professionnelle interne, qui consiste à confier aux travailleurs un nouveau rôle au sein de leur propre entreprise, peut, par exemple, être un moyen de maintenir leur motivation."

Il reste à cet égard une certaine marge d'amélioration: 53% des collaborateurs n'ont pas constaté de changement dans leur emploi l'année dernière. Les possibilités d'apprentissage jouent ici un rôle central pour les retenir: 60% des travailleurs qui estiment ne pas avoir assez de possibilités d'apprentissage ont déjà postulé en dehors de l'entreprise, contre 30% des collaborateurs qui estiment apprendre suffisamment. Un signal fort pour les employeurs, alors que près de 40% des travailleurs estiment ne pas avoir assez de possibilités d'apprentissage.

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