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reportage

"Le client m'a coincée dans l'ascenseur. Mon boss m'a dit: tu le cherches"

harcèlement ©© BAM/IP3

Dans la foulée de l'affaire Weinstein, L'Echo a enquêté sur le phénomène du harcèlement au travail. Un constat: si des procédures existent pour lutter contre le phénomène, elles ont pour but premier de prévenir. Car faire valoir ses droits reste... compliqué.

"Un soir, à la fin d’un congrès, un radiologue français qui m’avait collée toute la journée m’a coincée dans l’ascenseur de l’hôtel." Mains sur les seins, bouche collée à son cou. Aucune équivoque possible. "Je l’ai repoussé tellement fort qu’il est tombé, j’ai couru jusqu’à ma chambre. Puis j’ai appelé mon boss. Il m’a dit: ‘t’exagères, ça ne m’étonne pas que ça t’arrive, tu le cherches aussi…’ C’est ça qui m’a le plus choquée. Sur les 163 hôpitaux que j’ai déjà visités, je n’ai jamais eu un geste déplacé." Ce récit, c'est Caroline, commerciale dans le secteur médical, qui nous le livre.

"T’exagères, ça ne m’étonne pas que ça t’arrive, tu le cherches aussi…"

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Le harcèlement sexuel dans les entreprises reste un phénomène tabou. Les plaintes formelles sont insignifiantes. A peine 150 recensées par les services de prévention et protection au travail. Des procédures existent pourtant, faisant entrer en scène des personnes de confiance, des conseillers en prévention, jusqu'au dépôt de plainte à la police et devant les tribunaux du travail.

Mais sur le terrain, les conseillers sont appelés avant tout à travailler sur la prévention. Car pour le reste, le harcèlement sexuel reste très difficile à prouver. "Les procédures ont le mérite d'exister", disent-ils. Une petite phrase qui, l'air de rien, en dit long... "On est là pour soutenir, écouter, conseiller, mais on n'a pas le pouvoir de faire changer les choses. C'est au final la direction qui décide. D'un changement de poste, voire d'un licenciement."

"On ne met plus de jolies filles avec lui, que les vieilles ou les moches..."

Dans une entreprise publique bruxelloise, Lise témoigne de son vécu de victime. Harcelée par un homme qui s'attaquait à toutes les nouvelles du service, elle raconte comment l'entreprise a mis des choses en place pour éviter que les incidents ne se reproduisent. "Il a été muté de service. On ne met plus de jolies filles avec lui, que les vieilles ou les moches... Mais la personne de confiance m’a dit 'on ne sait rien faire de plus, il est indétrônable'."

 

→ L'Echo a enquêté sur ce phénomène du harcèlement, et comment, sur le terrain, des hommes et des femmes tentent de l'endiguer. 

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 Reportage complet à lire ce samedi dans le journal et sur le site.

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Benoît Soenen et Christophe Wanty.
"Grâce au vélo, le groupe Wanty est devenu une marque"
À l'heure de clôturer 2024, coup de rétro sur une année chargée pour le groupe d'infrastructure et de construction wallon Wanty, dans un contexte macro-économique chahuté.
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