Les employeurs séduits par le budget mobilité
Six employeurs sur dix sont prêts à mettre en place un budget mobilité, selon une enquête d’Acerta. De quoi stimuler des déplacements plus verts.
Six employeurs sur dix sont prêts à introduire un budget mobilité. L’entreprise de services RH Acerta est arrivée à cette conclusion grâce à une enquête menée au printemps 2019 auprès d’un échantillon de patrons et travailleurs aux profils divers.
C’est une petite brise d’optimisme après l’échec de l’indemnité mobilité – cash for car – qui visait à échanger sa voiture de société contre du cash. "Il y a eu très peu d’impact avec cette mesure, car la somme d’argent offerte en échange n’était pas intéressante", estime Olivier Marcq, juriste chez Acerta. "De plus, dans une optique de politique environnementale, cela n’empêchait pas le travailleur de racheter une voiture d’occasion aussi polluante, voire davantage".
Combiner
Le gouvernement fédéral a donc introduit une nouvelle loi, qui est entrée en vigueur le 1er mars dernier. À travers un budget équivalent au coût réel annuel total pour l’employeur de la voiture mise à disposition (charges fiscales et parafiscales comprises), l’employé peut organiser lui-même sa mobilité. "Il peut combiner plusieurs options et modes de transport, ce n’était pas le cas dans le système cash for car où je rendais ma voiture et point", souligne Olivier Marc.
L’employé peut donc combiner une voiture plus écologique mise à disposition par son employeur avec un abonnement de train ou de bus, et encore une somme en cash. Prendre cette dernière option reste découragé par un prélèvement sous forme de cotisation sociale à hauteur de 38,07%.
OUTIL MULTIMEDIA | Le budget mobilité en 7 questions
Dans une autre enquête menée en 2018, Acerta sondait déjà les travailleurs. Ils sont ainsi plus d’un sur deux à être ouverts à un échange de leur voiture de société actuelle pour une plus petite si elle est hybride (électrique ou autre carburant) et s’il y a une augmentation salariale ou des jours de congé supplémentaires. Les combinaisons petite voiture-transports en commun emballent moins avec seulement une personne sur trois favorable.
Selon l’étude, les patrons auraient tendance à sous-estimer la capacité de leurs employés à troquer leur voiture de société pour un autre régime. Ils ne sont que 10% à penser que plus de 50% de leurs travailleurs pourraient être intéressés par le budget mobilité.
Pour Acerta, cela en dit long sur le chemin à parcourir pour une mise en pratique du budget mobilité. "Se détacher de la voiture salariale demande un effort de la part de toutes les parties. L’employeur doit gérer un aspect administratif important, il faut qu’il puisse proposer des possibilités de simulation aux employés, explique le juriste. Ces derniers doivent déterminer comment régler leur mobilité. Nous savons qu’il existe des seuils, car l’employeur ne sait pas toujours très bien comment implémenter le budget mobilité. Informer et faciliter sont des éléments clés."
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