Publicité

Charleroi va héberger le plus grand co-living de Belgique

L'ancien hôtel des chemins de fer a été dessiné par l'architecte moderniste Henry Van de Velde dans les années 1930. ©Tim Dirven

Outre 70 chambres, les promoteurs Ikoab et Koeckelberg vont développer un gigantesque food market en plein cœur du nouveau quartier de la gare à Charleroi.

En plein boom dans les grandes villes européennes comme à Paris ou à Bruxelles, le co-living n’est pas qu’une histoire de métropoles ou de capitales. La preuve avec la Wallonie où ce nouveau mode de logements pour les jeunes travailleurs se fait paisiblement une place dans le marché immobilier avec des projets qui fleurissent dans la majorité des villes du sud du pays.

Direction Charleroi et les berges de la Sambre. Le tracé de la Sambre en centre-ville attire de plus en plus de promoteurs immobiliers et la future marina urbaine devrait rendre à l’eau une place en cœur de ville. La visite du jour nous emmène dans un bâtiment emblématique dessiné par le célèbre architecte moderniste Henry Van de Velde dans les années 1930 pour y accueillir des bureaux de la SNCB.

Publicité

Derrière ses allures de grand paquebot, l’hôtel des chemins de fer a triste mine depuis qu’il a été déserté par les travailleurs de la SNCB partis rejoindre un nouvel immeuble à quelques mètres de là il y a un an. À l’intérieur, les 5.250 m2 de bureaux s’enfilent sur quatre étages. À l’exception de quelques pancartes rappelant l’affectation des lieux, le passé ferroviaire a presque été gommé.

Une Wallonie terre d’accueil

©Tim Dirven

Le bâtiment a été racheté il y a quelques mois par l’entreprise de construction carolorégienne Koeckelberg et Ikoab, un acteur belge du co-living basé à Charleroi, dans le but d’en faire le plus grand espace de ce genre en Belgique d’ici 2025. Soit avec 70 chambres en location, de nombreuses parties communes, une salle de cinéma, une autre pour les soirées et, cerise sur le gâteau, une terrasse de 300 m2 sur le toit de l’immeuble. L’investissement est évidemment conséquent. Outre le 1,65 million lié à l’achat des lieux, les deux promoteurs évaluent le coût de la rénovation et de la transformation du bâtiment entre 6 et 7 millions d’euros.

Publicité

Un pari qu’Amaury Michiels, le patron d’Ikoab, a bien évalué. "A Charleroi, l’offre de logements de qualité est insuffisante. Il faut aussi se projeter dans quelques années avec ce nouveau quartier qui va être bâti entre l’hôtel des chemins de fer et la gare", explique Amaury Michiels, directeur d'Ikoab.

"La Wallonie souffre d’un manque d’infrastructures et de logements. Nos projets sont donc plutôt bien accueillis à l’inverse de Bruxelles où on ne fait plus rien et où les autorités publiques mettent des règles en place sans consulter les acteurs."

Amaury Michiels
Directeur d'Ikoab

Ikoab n’en est pas à son premier projet wallon. Si tout est parti de Bruxelles en 2016 où il possède plus de 200 chambres, les projets ont fleuri un peu partout en Wallonie depuis quatre ans avec plus de 250 chambres réparties entre Namur, La Louvière, Liège, Arlon, Mons, Tournai et Charleroi. Et demain Verviers, Ottignies et Nivelles. "La Wallonie souffre d’un manque d’infrastructures et de logements. Nos projets sont donc plutôt bien accueillis à l’inverse de Bruxelles où on ne fait plus rien et où les autorités publiques mettent des règles en place sans consulter les acteurs. Pourtant, nous rénovons à Bruxelles des maisons devenues impayables pour un ménage et on ramène du pouvoir d’achat dans ces quartiers."

Ruche humaine et food-market géant

De retour sur les bords de la Sambre, les chantiers ne sont pas encore visibles, hormis les travaux de rénovation de la place de la gare, mais le quartier est promis à un grand projet urbanistique. À l'horizon 2026, une série d’immeubles viendront s’implanter sur la dalle qui se dessine d’ici à la gare de Charleroi avec, au milieu, l’ancien tri postal devenu le quartier général d’A6K-E6K. "Il faut imaginer le chemin qui partira de l’arrière de notre bâtiment jusqu’au cœur du bâtiment d’A6K-E6K. L’ancien tri postal sera transpercé pour laisser pénétrer cette route", explique Norbert Koeckelberg, le patron des entreprises éponymes.

©Tim Dirven

Le master plan du quartier prévoit notamment, côté Sambre, 1 ou 2 bâtiments pour du logement et de l’activité privée.  Du côté des rails, A6K-E6K profitera de nouveaux espaces. "Outre la rénovation du tri postal qui permettra de nous déployer sur 12.000 m2 contre 6.000 aujourd’hui, deux nouveaux bâtiments seront construits le long des quais", explique Abd-Samad Habbachi, directeur d’A6K-E6K. 

Dédié à la formation qualifiante dans le numérique et le technologique, A6K se déploiera sur 20.000 m2. La partie innovation et incubation, chapeautée par E6K, bénéficiera de son côté de 12.000 m2 pour de l’innovation et de l’incubation d’entreprises. Les acteurs industriels pourront également venir tester leurs produits sur des bancs d’essai, comme le laboratoire 5G. Le chantier est évidemment imposant. Renaud Moens, directeur d’Igretec, y voit un véritable défi, tant sur le plan du timing à tenir pour bénéficier du financement de 90 millions du plan de relance régional, que logistique. "Le défi est de pouvoir faire tout cela en permettant à A6K-E6K de poursuivre son travail."

70
chambres
Le bâtiment proposera 70 chambres en co-living, des espaces communs, une salle de cinéma et une terrasse de 300m² sur le toit.

Véritable hub dédié à la formation, le centre A6K-E6K accueillera des milliers d’étudiants chaque année. Notamment grâce à l’arrivée des programmes de l’IFAPME, de Technocampus et de Technofutur. Il faut aussi compter sur l’arrivée du nouveau data center de l’ULB ou du nouveau super calculateur financé par la Région wallonne. Des entreprises, dont certaines sont déjà actives ici comme Thales, viendront également implanter leur démonstrateur. Il faudra enfin intégrer une antenne dédiée à la formation numérique et digitale du futur personnel militaire dont la prochaine caserne dite "du futur" sera implantée à quelques kilomètres des lieux.

Et c’est là, au bout de cette ruche humaine, qu’arrive le projet de co-living du tandem Ikoab/Koeckelberg. Outre les 70 chambres, ses promoteurs vont créer un espace de food-market au rez-de-chaussée donnant sur espace extérieur. "Nous aurons environ 1.400 m2 de food-shops avec 9 cuisines à l’intérieur et 3 à 4 bars."

"Il y a une partie de stéréotypes par rapport à Charleroi."

Amaury Michiels
Directeur d'Ikoab

Déjà bien implanté à Charleroi avec plus d’une centaine de chambres déployées à travers 11 maisons, Ikoab mise donc aujourd’hui sur ce nouveau quartier. "Il y a une partie de stéréotypes par rapport à Charleroi. De nombreux expatriés ou mêmes des jeunes travailleurs viennent travailler ici à Charleroi mais les entreprises ne trouvent pas toujours d’endroits pour les loger. Or, faire la navette quotidienne depuis Bruxelles est un sérieux frein."

Outre avec des entreprises comme Alstom ou Thales, Ikoab entend développer des partenariats avec le Biopark de Gosselies. "Mais il faut pour cela résoudre le problème de mobilité. De Bruxelles au Biopark, il faut compter 40 minutes. De Charleroi, il en faut 45 en bus pour rejoindre le Biopark. C’est un vrai problème qu’il faut résoudre. Nous réfléchissons à un système de navettes entre nos lieux de cohabitation et le Biopark."

Le résumé
  • Le tandem Ikoab/Koeckelberg va implanter à Charleroi le plus grand espace de co-living de Belgique.
  • Situé dans l'ancien hôtel des chemins de fer, au cœur du nouveau quartier de la gare, le co-living proposera 70 chambres, un cinéma, une salle de sport et une terrasse de 300 m2 sur le toit.
  • Acteur du co-living, Ikoab est implanté dans de nombreuses villes de Wallonie.

Publicité
Depuis plusieurs mois, Audi Brussels est quasiment à l’arrêt. L’annonce de la fermeture de l’usine avait d’abord déclenché une grève interne, suivie d’un long mouvement de grève chez un fournisseur, Imperial Logistics.
Audi Brussels envisage de relancer sa production
Avec la fin de la grève chez Imperial Logistics, la production pourrait reprendre chez Audi Brussels. Il faudra cependant convaincre les travailleurs.
Messages sponsorisés