Le Parlement européen investit la Commission von der Leyen
Les députés européens ont élu ce mercredi la nouvelle Commission européenne à une large majorité. Sa présidente, Ursula von der Leyen, a présenté une équipe quasi paritaire hommes-femmes, chargée d'appliquer un programme ambitieux, centré sur le climat et le numérique.
"Commençons à travailler", a lâché la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (PPE, CDU), ce mercredi lors de la présentation de son équipe de commissaires au Parlement européen.
Après un court débat, les députés européens ont voté en faveur de la nouvelle Commission européenne a 461 voix pour, 157 voix contre et 89 abstentions. C'est un résultat supérieur à celui obtenu par la Commission de son prédécesseur, Jean-Claude Juncker (423 pour), mais inférieur à celle de Romano Prodi (510).
Sans surprise, la tripartite démocrate-chrétienne (PPE), socialiste (S&D) et libérale (RE) a soutenu le nouvel exécutif européen. La Commission von der Leyen entamera dès le 1er décembre son mandat de cinq ans.
"Si nous faisons bien notre travail, l'Europe de 2050 sera le premier continent neutre en carbone. Elle restera l'économie assurant la plus grande égalité entre le social et l'économie"
Le collège de 27 commissaires, y compris la présidente von der Leyen, ne comportera aucun membre britannique. Il comptera 12 femmes contre 9 dans la précédentes Commission, une quasi-parité jamais atteinte.
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Climat et numérique
La nouvelle présidente de la Commission européenne a promis aux députés "une transformation climatique et numérique". Une économie décarbonée est, à ses yeux, un défi "existentiel" qui doit être relevé par d'importants investissements dans les technologies renouvelables, grâce au soutien de la BEI et la création d'une banque pour le climat.
"Si nous faisons bien notre travail, l'Europe de 2050 sera le premier continent neutre en carbone. Elle restera l'économie assurant la plus grande égalité entre le social et l'économie, a-t-elle dit, évoquant "les gens qui veulent faire la différence en changeant leur mode de vie pour protéger le climat" et promettant "une transformation inclusive".
"Je ne comprends pas la position des Verts sur cette commission, la plus progressiste de tous les temps"
Les Verts européens, exclus de la majorité, se sont abstenus, jugeant les promesses du "green new deal" avancées par Ursula von der Leyen peu crédibles. "Je ne comprends pas la position des Verts sur cette commission, la plus progressiste de tous les temps", a réagi le macroniste Stéphane Séjourné (RE, EM). Philippe Lamberts, le coprésident des Verts, ne veut "ni bloquer ni soutenir la Commission", mais attendra de voir ses propositions environnementales.
Le numérique est l'autre défi, pour lequel la présidente de la Commission a choisi le Français Thierry Breton, ancien patron d'Atos. Pour Ursula von der Leyen, l'Europe doit rattraper son retard et "contrôler les technologies clés, l'intelligence artificielle, les technologies quantiques, les blockchains".
Déclinant ses autres priorités, Ursula von der Leyen a présenté, pour chacune d'elle, le ou la commissaire en charge du portefeuille. Le Belge Didier Reynders (RE, MR) sera en charge de la Justice et de la mission importante de vérifier le respect de l'État de droit au sein de l'Union. Sur ce sujet, il devra poursuivre le bras de fer entamé par la Commission Juncker avec la Pologne et la Hongrie, deux Etats où la liberté d'expression et la justice sont menacées par des gouvernements de droite radicale.
Un air de Commission Juncker
Hormis ses grandes priorités climatiques, numériques et son collège de commissaires plus paritaire que jamais, la nouvelle Commission présente les mêmes accents que la précédente.
La politique migratoire ne change pas, à ceci près que les volets d'accueil et de sécurité sont encore plus confondus que par le passé. "L'Europe constituera toujours un abri pour ceux qui ont besoin de protection internationale. Mais nous veillerons à ce que ceux qui n'ont pas le droit de rester rentrent chez eux", a-t-elle indiqué. L'ancien porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, sera la figure de proue de cette politique.
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