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Le Parlement européen ne ratifiera pas l'accord commercial avec le Mercosur "en l'état"

L'accord UE-Mercosur, conclu l'an dernier au terme de 20 ans de discussions, n'a toujours pas été signé. ©REUTERS

Le Parlement européen a adopté mercredi un amendement à un rapport sur la politique commerciale européenne avertissant que les eurodéputés ne ratifieront pas l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur sous sa forme actuelle.

Cet amendement, adopté par 345 voix contre 295 et 56 abstentions, s'inquiète vivement de la politique environnementale du président brésilien Jair Bolsonaro, "en contradiction avec les engagements pris dans le cadre de l'accord de Paris, notamment en matière de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de la biodiversité".

"Dans ces conditions, l'accord UE-Mercosur ne peut être ratifié en l'état", selon ce texte cosigné notamment par les eurodéputés belges Saskia Bricmont (Écolo), Frédérique Ries (MR), Benoît Lutgen (cdH) et Pascal Arimont (CSP). Côté belge, seule la N-VA a voté contre, tandis que l'Open Vld s'abstenait. "C'est une victoire pour tous les marcheurs pour le climat, les ONG, les syndicats, les citoyens, les agriculteurs et les entrepreneurs ici, comme là-bas", a affirmé Mme Bricmont. Elle souligne la nécessité d'introduire dans l'accord des mesures contraignantes en matière de déforestation, de normes sanitaires, de droits syndicaux et de protection des populations autochtones.

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De très nombreuses réticences

Le Parlement wallon s'est déjà prononcé contre l'accord UE-Mercosur à l'unanimité.

Cette opposition du Parlement européen s'ajoute à une série d'autres, ces derniers mois, au sein des États membres. La Commission européenne elle-même, qui avait mené les négociations avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), a dit récemment attendre un engagement clair de ces derniers pour s'assurer qu'ils respecteront le volet "développement durable" de l'accord.

Conclu en juin 2019 après 20 ans de discussions, mais toujours pas signé, l'accord UE-Mercosur est aujourd'hui au point mort, aussi en raison des craintes de concurrence déloyale émises par les éleveurs et agriculteurs européens. Les Parlements autrichien et néerlandais, qui doivent le ratifier comme l'ensemble des parlements européens, l'ont déjà rejeté sous sa forme actuelle, et la Belgique (où le Parlement wallon s'est déjà prononcé contre à l'unanimité), l'Irlande et le Luxembourg sont réticents. La France s'y oppose et l'Allemagne, grand promoteur du texte, a récemment fait volte-face.

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