Plus de 230 arrestations après la nouvelle manifestation à Bruxelles
Des heurts ont éclaté à la fin de la manifestation contre les mesures sanitaires dimanche à Bruxelles. Au total, 228 personnes ont été arrêtées administrativement et 11 judiciairement.
Une nouvelle manifestation contre les mesures sanitaires s'est déroulée dimanche à Bruxelles. Quelque 50.000 personnes, selon la police, se sont rassemblées à 11h00 à la gare Bruxelles-Nord aux cris de "liberté", à l'appel de nombreux mouvements parmi lesquels World Wide Demonstration for Freedom et Europeans United for Freedom ainsi que plus de 600 associations locales européennes.
"C'est incroyable, l'affluence. Mais j'ai un double sentiment à ce sujet. D'un côté, je suis heureux de voir tant de personnes réunies. D'un autre côté, je suis malheureux parce que ces personnes (…) sont ici parce qu'elles ne sont pas entendues. Il y a un gros problème démocratique", a déclaré Tom Meert, président de Europeans United.
Avant le départ du cortège, la police a "procédé à l'arrestation administrative de six personnes en possession d'objets interdits et/ou dangereux tels que des objets pyrotechniques".
"400 à 500" récalcitrants
La manifestation en tant que telle s'est déroulée calmement, selon la police. Une fois le cortège arrivé à sa destination, dans le parc du Cinquantenaire, l'atmosphère est devenue plus tendue. Des protestataires s'en sont pris à des bâtiments et des véhicules dans le quartier européen. La façade et l'entrée d'un bâtiment situé à l'angle de la place Schuman et de la rue de la Loi ont également été vandalisées.
"Ce n'est pas tolérable. C'est notre capitale et nous ne pouvons pas tolérer que de telles dégradations soient commises contre des infrastructures publiques et privées. La Justice entamera des poursuites."
La police a alors fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes pour tenter de diriger les "400 à 500" récalcitrants vers le parc du Cinquantenaire. S'en est suivi un appel à la dislocation, qui n'a pas été respecté.
Au total, 228 personnes ont été arrêtées administrativement et 11 judiciairement, a indiqué ce lundi la porte-parole de la police Bruxelles-Capitale Ixelles, Ilse Van de Keere.
Interrogée lors de l'émission De Ochtend, la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) a précisé que le profil des individus était varié, allant de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, et que certains venaient de l'étranger. Selon la ministre, l'analyse des images des caméras de surveillance est en cours pour identifier d'autres individus.
"Ce n'est pas tolérable. C'est notre capitale et nous ne pouvons pas tolérer que de telles dégradations soient commises contre des infrastructures publiques et privées. La Justice entamera des poursuites", a poursuivi Annelies Verlinden.
Il s'agissait de la cinquième manifestation contre les mesures anti-coronavirus en l'espace de deux mois à Bruxelles. C'était aussi la cinquième fois que des émeutes éclataient.
Des journalistes agressées
Une équipe de la chaîne de télévision régionale BX1, composée d'une journaliste et d'une cadreuse, a également été agressée dimanche, indique le média bruxellois sur son site internet.
"Alors qu'une de nos équipes filmait des personnes en train de déchausser des pavés, plusieurs individus sont intervenus violemment. Ces individus ont couru vers notre équipe en voulant les empêcher de prendre des images. Pour arriver à leur but, ils se sont mis à insulter, à bousculer notre équipe et à essayer de s'emparer de la caméra", détaille BX1.
"Notre société n'acceptera jamais la violence aveugle, et encore moins à l'égard de nos forces de l'ordre. Les personnes impliquées ce dimanche seront poursuivies."
La chaine "dénonce vivement cette violence à l'égard de son personnel et cette tentative d'entraver le travail de couverture de l'information". Une plainte sera déposée.
Réactions politiques
"La liberté d'expression est l'un des fondements de notre société. Chacun est libre de manifester son opinion. Mais notre société n'acceptera jamais la violence aveugle, et encore moins à l'égard de nos forces de l'ordre. Les personnes impliquées ce dimanche seront poursuivies", a réagi dimanche soir le Premier ministre Alexander De Croo via son porte-parole.
"Journée difficile aujourd'hui sur Bruxelles", a tweeté, pour sa part, le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close. "Rien ne peut justifier les agressions physiques dont ont été victimes les forces de l'ordre. En concertation avec le procureur du Roi nous ferons tout pour identifier les auteurs."
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