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Pompeo en Europe en quête d'un succès diplomatique facile

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo se rend en République tchèque, Slovénie, Autriche et Pologne. ©REUTERS

Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, entame une tournée européenne ce mardi, en snobant l'Allemagne pour se rendre en Europe centrale et de l'Est.

Le secrétaire d'État américain entame ce mardi une tournée de cinq jours en Europe qui s'achèvera en Pologne, un allié proche du Président américain qui est très désireux d'accueillir certaines des troupes amenées à quitter l'Allemagne d'Angela Merkel, avec qui le courant ne passe pas. La tournée le conduira également en République tchèque, en Slovénie et en Autriche où il doit notamment encourager les alliés des Etats-Unis à s'éloigner du géant chinois des télécoms Huawei, leader mondial de la 5G.

12.000
soldats
Washington a annoncé il y a quelques semaines le retrait de 12.000 soldats américains hors d'Allemagne.

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Le voyage de Pompeo est organisé quelques semaines après l'annonce du retrait de quelque 12.000 soldats américains d'Allemagne, dont 6.400 seront rapatriés aux Etats-Unis et 5.600 autres repositionnés dans d'autres pays de l'Otan, y compris la Belgique et l'Italie. Trump a des relations exécrables avec la Chancelière allemande Angela Merkel, qui a décliné son invitation à un sommet du G7 à Washington en pleine pandémie de Covid-19. Le Président américain accuse Berlin de ne pas contribuer suffisamment aux dépenses de l'Otan et de profiter financièrement de la présence militaire américaine.

Destiné à l'opinion publique américaine

"Ce qui est intéressant dans cette tournée, ce sont les endroits où Pompeo ne va pas", note Ian Lesser, le vice-président du centre de réflexion transatlantique German Marshall Fund. "Si le secrétaire d'État voulait discuter des questions au cœur des relations transatlantiques en ce moment, il ferait étape à Bruxelles, Paris et Berlin". Pour Lesser, cette tournée est plutôt destinée à l'opinion publique américaine, à moins de trois mois du scrutin présidentiel du 3 novembre. Il est peu probable que les électeurs américains s'intéressent au repositionnement de forces américaines hors d'Allemagne, mais "ce qui a un impact politique, c'est la réception réservée à un haut responsable américain en Europe", ajoute-t-il. La tournée en Europe de l'Est de Pompeo est "un voyage peu risqué aux yeux de l'administration", conclut Lesser. "Ils veulent donner une impression de succès diplomatique".

"Ils veulent donner une impression de succès diplomatique."

Ian Lesser
Vice-président du centre de réflexion transatlantique German Marshall Fund

Selon le responsable de l'Europe au département d'État, Phil Reeker, Pompeo a aussi l'intention de soulever la question de la dépendance énergétique de l'Europe envers la Russie. Le secrétaire d'État a ouvert la voie le mois dernier à des sanctions plus dures pour empêcher la mise en service du projet de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne. La Pologne s'oppose au projet, craignant qu'il ne renforce l'influence de la Russie sur l'Europe, mais plusieurs sociétés européennes cofinancent le projet, notamment une société autrichienne.

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