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Loi martiale en Corée du Sud: les autorités promettent des liquidités pour rassurer les marchés financiers

Après l'éphémère proclamation de la loi martiale en Corée du Sud mardi, la Bourse de Séoul a chuté de 2% dans la matinée, ce mercredi. ©Bloomberg

Les autorités tentent de rassurer les marchés, qui ont vivement réagi à la proclamation – puis la levée – de la loi martiale en Corée du Sud.

Les autorités sud-coréennes ont promis ce mercredi d'injecter des "liquidités suffisantes" pour soutenir les marchés financiers, après l'éphémère proclamation de la loi martiale par le président Yoon Suk Yeol épisode renforçant les inquiétudes sur la troisième économie d'Asie.

Signe de la nervosité des investisseurs, stupéfiés par les événements, la Bourse de Séoul a chuté d'environ 1,6% dans la matinée, et le won a brièvement plongé dans la nuit au plus bas niveau depuis deux ans face au dollar, avant de limiter ses pertes.

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Afin d'endiguer toute contagion de la crise, la banque centrale sud-coréenne et le ministère des Finances se sont employés à rassurer de concert les marchés. "Comme annoncé conjointement avec le gouvernement, il a été décidé de fournir temporairement des liquidités suffisantes jusqu'à ce que les marchés financiers et le marché des changes se stabilisent", a indiqué la Banque de Corée à l'issue d'une réunion extraordinaire.

"Le gouvernement fera de son mieux pour s'assurer que l'incertitude à laquelle notre économie est confrontée soit rapidement résolue."

Choi Sang-mok
Vice-Premier ministre et ministre de l'Économie et des Finances

"Empêcher tout choc économique"

En pratique, l'institution rachètera des titres obligataires et élargira la gamme de titres et d'établissements éligibles à des transactions "repo" (taux d'intérêt à court terme payé par la Banque centrale sur les emprunts de titres auprès de prêteurs commerciaux).

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"Afin d'apaiser les inquiétudes concernant notre situation économique, nous communiquerons étroitement avec les agences de notation internationales, les grands pays tels que les États-Unis, les organisations économiques nationales et les marchés financiers", a promis de son côté le vice-Premier ministre Choi Sang-mok, également ministre de l'Économie et des Finances.

"Nous allons établir un groupe de travail chargé de surveiller la situation économique et financière 24 heures sur 24, afin (…) d'empêcher tout choc économique en temps réel", a-t-il ajouté, lors d'une allocution télévisée.

Il a par ailleurs assuré qu'un "suivi approfondi" viserait à éviter des perturbations touchant les exportations du pays. "Le gouvernement fera de son mieux pour s'assurer que l'incertitude à laquelle notre économie est confrontée soit rapidement résolue", a-t-il conclu.

Motion de destitution contre le président sud-coréen

Après avoir décidé seul de la proclamation de la loi martiale, le président Yoon a dû faire rapidement marche arrière sous la pression du Parlement et fait désormais l'objet d'une réprobation générale dans le pays.

L'opposition a annoncé ce mercredi qu'elle entamerait une procédure de destitution à son encontre, qui devrait faire l'objet d'un vote dans les 72 heures.

À  Séoul, de nombreuses personnes brandissent des pancartes invitant à la démission du président Yoon.
À Séoul, de nombreuses personnes brandissent des pancartes invitant à la démission du président Yoon. ©REUTERS

La plus importante intersyndicale de Corée du Sud a, de son côté, appelé à une "grève générale illimitée" jusqu'au retrait du président Yoon, estimant qu'il avait "signé sa propre fin au pouvoir".

De quoi alimenter le spectre de nouvelles turbulences politiques et économiques, alors que "d'un point de vue macroéconomique, la Corée du Sud était déjà l'un des pays les plus vulnérables à l'impact des taxes douanières proposées par (le président élu américain) Donald Trump", a indiqué Michael Wan, analyste de la banque MUFG.

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