Sortir Bruxelles des caricatures

Responsable du service Économie/politique

Bruxelles doit être gérée par ses habitants, mais aussi impliquer tous les acteurs prêts à prendre en compte ses besoins spécifiques.

"Bruxelles a trop longtemps été gérée uniquement par celles et ceux qui y vivent". Cette phrase tirée d’une interview du candidat ministre-président libéral, David Leisterh, dans nos colonnes suscite depuis quelques jours l’émoi dans le landerneau politico-médiatique. Un brin provocatrice à l’aube d’une négociation visant à constituer un exécutif régional, l’intervention du cador MR mérite toutefois mieux que des jugements à l’emporte-pièce et des procès d’intention.

Des nuances, il en faut lorsqu’on souhaite aborder une question aussi complexe que la gestion et l’avenir de Bruxelles. En guise de préambule, rappelons que la fameuse phrase "incriminée" était directement suivie d’une précision: "l'absence d'influence des partis nationaux est dangereuse, surtout vu les enjeux qui sont parfois les mêmes en Wallonie, en Flandre et au niveau fédéral."

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Ne pas voir Bruxelles comme une île, mais l’inclure dans un tout, y faire preuve d'ambition, n’est-ce pas une approche logique? Bien sûr, il n’est pas - et il ne sera jamais - admissible que la capitale belge soit gérée depuis Mons ou Anvers.

Notre capitale a besoin d’une vraie coordination avec les autres Régions. Au lieu de se livrer à une concurrence fiscale déplorable avec Bruxelles, Flandre et Wallonie ont tout à gagner à travailler à son développement.

Ne pas s'ignorer

La Région bruxelloise, qui n’est pas une sous-entité, mérite le respect. Évidemment, celles et ceux qui y vivent doivent avoir leur mot à dire dans sa gestion. Évidemment aussi, leurs interventions doivent peser plus lourd que celles émanant de l’extérieur quand il s’agit d’aborder l’évolution de leur ville.

Mais, et c’est un énorme mais, une cité faisant partie d’un ensemble métropolitain, une ville qui constitue l'un des poumons économiques du pays et dont les retombées se ressentent tant en Flandre qu’en Wallonie, ne peut pas se recroqueviller et ignorer les autres entités, ne pas compter sur leurs apports pour subvenir à ses besoins spécifiques.

Notre capitale a besoin d’une vraie coordination avec les autres Régions. Au lieu de se livrer à une concurrence fiscale déplorable avec Bruxelles – que ce soit dans la périphérie directe ou plus lointaine -, Flandre et Wallonie ont tout à gagner à travailler à son développement. Au lieu de taper sur Bruxelles pour engranger des gains communautaires, un sport sanctifié au nord du pays, ou s’en soucier uniquement quand les navetteurs sont impliqués, les acteurs régionaux – tout comme l’échelon fédéral – peuvent et doivent aider leur capitale nationale à grandir, via des leviers dont eux seuls disposent. À ce titre, les impliquer dans la gestion de la ville fait tout son sens.

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Entendons-nous bien, coopération et domination sont deux choses différentes. Seule la première est acceptable.

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