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La Finlande et la Suède prêtes à rejoindre l'Otan dès l'été

Le président finlandais Sauli Niinisto (à droite) et la Première ministre finlandaise Sanna Marin. Le gouvernement présente au Parlement un rapport clé sur la sécurité, avant un débat sur une possible adhésion à l'Otan. ©AFP

Volte-face pour les deux pays nordiques: opposés avant l'invasion russe en Ukraine à toute adhésion à l'Otan, ils s'y intéressent désormais de près.

Impensable il y a encore deux mois avant l'invasion de l'Ukraine, désormais possible et même probable: la Finlande et la Suède réfléchissent à une éventuelle candidature à l'Otan, avec un choix final attendu d'ici fin juin.

Paradoxe: la guerre lancée par Moscou, invoquant l'extension de l'alliance militaire occidentale à ses portes, risque de faire basculer deux de ses voisins dans les rangs de l'Otan, pour bénéficier de la protection décisive de son fameux article 5.

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Opposition historique

Avant l'invasion de l'Ukraine, voir la Finlande rompre avec sa ligne historique de non-alliance militaire n'était qu'une option rhétorique qui dormait dans un carton, faute de soutien suffisant. Même chose pour la Suède, dirigée par les sociaux-démocrates, depuis toujours opposés à l'Otan.

En Finlande, le soutien à l'adhésion a plus que doublé en quelques semaines, atteignant désormais plus de 60%.

En quelques semaines, tout a basculé: en Finlande, le soutien à l'adhésion, qui végétait à 20-30% depuis des décennies, a plus que doublé au-delà des 60%. Le dernier sondage publié lundi le crédite même de 68% pour seulement 12% d'opinions défavorables. Au Parlement aussi, une nette majorité se dessine, avec le revirement de plusieurs partis jusque-là opposés.

Parmi les députés finlandais ayant déjà fait connaître leur position en cas d'un vote, une centaine sont en faveur d'une adhésion et seulement 12 sont contre, sur un total de 200, selon les pointages effectués par les médias finlandais. Le débat dans l'hémicycle doit formellement débuter mercredi prochain, selon le calendrier parlementaire.

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En parallèle, Helsinki a multiplié les contacts avec la plupart des 30 membres de l'Otan ainsi qu'avec la Suède, où les lignes ont également beaucoup bougé en faveur d'une possible candidature.

Portes ouvertes

Le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a réaffirmé à de nombreuses reprises ces dernières semaines que la porte était ouverte aux deux pays nordiques, déjà devenus des partenaires de plus en plus proches de l'Otan depuis la fin de la Guerre froide.

1.300
kilomètres
Si la Finlande adhère à l'Otan, les frontières entre les pays de l'organisation militaire et la Russie doubleraient avec 1.300 km supplémentaires.

Les autres voisins nordiques et baltes sont tous déjà membres de l'Otan - Norvège, Danemark, Islande dès la fondation en 1949, ainsi que la Pologne depuis 1999 et l'Estonie, Lituanie et Lettonie depuis 2004.

En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, avec 1.300 kilomètres de plus. Selon Helsinki, l'Otan pense qu'il faut quatre à douze mois pour boucler le processus pour faire de la Finlande le 31e membre - ce qui nécessite un accord et une ratification unanimes des membres actuels.

Mise en garde de la Russie

De son côté, la Russie a mis en garde Stockholm et Helsinki qu'une adhésion aurait "des conséquences politiques et militaires". "La Russie va très probablement faire du bruit, montrer son mécontentement et être menaçante", comme lors d'une violation de l'espace aérien suédois début mars, "ou des cyberattaques ou des manœuvres avec des missiles", estime Robert Dalsjö, directeur de recherche à l'Agence suédoise de recherche pour la défense (FOI).

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