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Les comptes de plusieurs supporters de Trump verrouillés par Twitter

Twitter a suspendu plusieurs profils dont le but apparent était de relayer des messages de l'ancien président américain. ©REUTERS

Twitter a suspendu plusieurs profils dont le but était de relayer des messages de Donald Trump. Cela pourrait relancer le débat sur l'auto-régulation des réseaux sociaux.

Alors qu’il est définitivement banni de la plateforme depuis janvier dernier, l’ancien président des États-Unis, Donald Trump, continue pourtant d’agiter le train-train quotidien du réseau social à l’oiseau bleu.   

"Nous prenons des mesures contre les comptes dont l'intention apparente est de remplacer ou de promouvoir des contenus affiliés à un compte suspendu."

Porte-parole de Twitter

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Twitter a confirmé, en effet, être intervenu contre des profils qui reprenaient des propos tirés du blog du milliardaire républicain, "From the desk of Donald Trump", ou, en version française, "Depuis le bureau de Donald Trump". Des articles parus dans la presse américaine avaient attiré l’attention du réseau social sur les pratiques de ces comptes.  

"Comme précisé dans notre règlement sur les tentatives d'échapper à une exclusion, nous prenons des mesures contre les comptes dont l'intention apparente est de remplacer ou de promouvoir des contenus affiliés à un compte suspendu", a notamment détaillé un porte-parole de l'entreprise californienne.

Évincé en raison du 6 janvier

De nombreux réseaux sociaux, parmi lesquels Twitter et Facebook, avaient suspendu le compte de Donald Trump après qu'il a encouragé ses partisans à marcher sur le Capitole le 6 janvier dernier. Il entendait ainsi empêcher la certification des résultats des élections présidentielles de novembre dernier qui l'ont vu mordre la poussière face à son opposant démocrate, Joe Biden.

Quatre personnes avaient perdu la vie au cours de cet assaut, mené par des milliers d'émeutiers radicaux convaincus d'une falsification de l'issue du scrutin. Le bâtiment abritant le Congrès n'avait plus été la cible d'une attaque de cette ampleur depuis 1814 pendant la guerre anglo-américaine.

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Twitter avait d’abord suspendu Trump provisoirement, avant de rendre la sanction permanente. Jack Dorsey, le fondateur et patron de Twitter, s'était justifié, à l’époque, sur son profil. Selon lui, il s'agissait de la "bonne" décision, mais elle représentait quand même un "échec à promouvoir une conversation saine".

Facebook, toujours dans le doute

Si la plupart des réseaux sociaux ont pris des mesures similaires, le caractère temporaire ou définitif de celles-ci n’est pas toujours clairement tranché.

YouTube a indiqué, par exemple, attendre que le risque de violence diminue. Facebook, de son côté, a décidé, plus tôt cette semaine, de prolonger son interdiction.

"Un groupe de 20 personnes n'allait pas résoudre un problème aussi vaste et profond que celui de Facebook et ses 3 milliards d'utilisateurs"

Hany Farid
Professeur à l'université de Berkeley

Mais, retournement de situation, son conseil de surveillance, créée en décembre dernier et censé trancher les questions difficiles de liberté d'expression, a renvoyé à l'entreprise le dilemme incarné par Donald Trump.

Selon la jeune instance, un organisme indépendant composé d'universitaires, d'avocats et d'autres personnalités, c’est, en effet, à Mark Zuckerberg, le patron, et ses équipes, de déterminer s'ils laissent ou non revenir l'homme politique aux 70 millions d'électeurs. La "cour suprême" du groupe californien a toutefois convenu de l'urgence qu'il y avait à bannir l'ancien chef d'État le 7 janvier.

"Un groupe de 20 personnes n'allait pas résoudre un problème aussi vaste et profond que celui de Facebook et ses 3 milliards d'utilisateurs", commente notamment Hany Farid, professeur à l'université de Berkeley. Selon lui, la création du conseil "était un bon coup de pub, mais à la première occasion d'accomplir quelque chose, ils ont choisi la lâcheté. Ce n'est pas de bon augure".

6
Mois
Le conseil de surveillance de Facebook a sommé l'entreprise de décider d'ici à 6 mois si Donald Trump pouvait revenir ou pas, et quand.

Trump blogueur

Donald Trump doit donc désormais se contenter d’un simple blog ou d’interviews aux chaînes conservatrices, alors qu’au cours de ses campagnes présidentielles et tout au long de son mandat, il avait utilisé les médias sociaux, certes pour insulter ses rivaux, mais aussi pour annoncer des décisions et animer les conversations nationales.

L'ostracisation numérique de l'ancien Potus (President of the United States), qui comptait pas moins de 89 millions d'abonnés sur Twitter et 35 millions sur Facebook, continue donc d’alimenter les débats outre-atlantique.

Pour de nombreuses organisations civiles, c'était nécessaire, mais trop peu et trop tard. Pour d'autres, elle constituait un dangereux précédent en matière de liberté d'expression. Certains patrons de réseau sociaux, comme Mark Zuckerberg, n’hésitent, d'ailleurs, pas à demander plus de régulation de la part des gouvernements, disant ne pas vouloir être "l'arbitre de la vérité".

Manque de chance, il reste six mois au CEO de Facebook pour résoudre son dilemme: suivre les traces du réseau à l’oiseau bleu et bannir définitivement le 45e président des États-Unis ou bien lui ouvrir, à nouveau, les portes de Facebook, du moins temporairement…

La Belgique aussi veut responsabiliser les plateformes et réseaux sociaux

En Belgique, la Chambre vient d'approuver une proposition de résolution visant à renforcer la transparence et la responsabilité des plateformes et médias sociaux quant aux contenus et aux informations en ligne.

Ce texte demande, notamment, au gouvernement fédéral de plaider au niveau européen afin de renforcer la transparence et l'explicabilité des algorithmes ainsi que lutter contre les contenus manifestement illégaux et punissables sur les plateformes et médias sociaux de manière harmonisée.

La Chambre demande aussi d'équiper les personnels judiciaire et administratif en conséquence, en termes de connaissance et de matériel, "afin que ceux-ci puissent répondre de la manière la plus optimisée et consciente possible à des situations d'infractions en ligne". Elle demande également d'examiner la problématique du micro-ciblage publicitaire à l'attention des jeunes de moins de seize ans et d'y apporter des solutions.

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La N-VA n'a pas soutenu la proposition. Idem pour le Vlaams Belang et le PTB.

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