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Le 737 MAX a repris l'air pour trois jours de certification

©AFP

Boeing doit prouver que les modifications apportées à son best-seller, cloué au sol depuis mars 2019, répondent aux normes de sécurité de la FAA. Mais coup dur pour le constructeur, la compagnie à bas coûts Norwegian a annoncé l'annulation d'une commande de 92 exemplaires de l'appareil.

Le Boeing 737 MAX a effectué lundi le premier d'une série de vols de certification, une étape cruciale pour la survie de l'avion vedette du géant aéronautique américain cloué au sol depuis mars 2019 après deux accidents ayant coûté la vie à 346 personnes.

Mais coup dur pour le constructeur, la compagnie à bas coûts Norwegian Air Shuttle a annoncé le même jour qu'elle annulait une commande de 92 exemplaires de l'appareil, ainsi que de cinq Dreamliner.
L'avion, qui a décollé à 09h55 de Boeing Field près de Seattle, le berceau du constructeur, s'est posé sans encombre à 14h16.

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Le MAX a volé pendant plusieurs heures dans les environs, effectuant en outre un atterrissage et un décollage sur l'aéroport de Moses Lake Ground County, à l'est de la grande ville de l'Etat de Washington, selon l'application de suivi des vols Flightradar24.

Une tragédie

Le but de ce vol – et de ceux qui suivront pendant une campagne qui doit durer trois jours – est d'"évaluer les changements apportés aux systèmes de contrôle automatisés du 737 MAX", avait expliqué plus tôt l'autorité fédérale de régulation de l'aviation (FAA), en charge de la certification et des vols dans un communiqué.

Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019

Les tests "vont comporter une large palette de manœuvres en vol et des procédures de sécurité pour permettre à l'agence de déterminer si les modifications apportées répondent aux normes de certification de la FAA", ajoute-t-elle.

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Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019 après l'accident d'un exemplaire de la compagnie Ethiopian Airlines ayant fait 157 morts. Cette tragédie survenait quelques mois seulement après la catastrophe d'un MAX de Lion Air, qui a tué 189 personnes.

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Les troublantes similitudes entre les deux accidents mortels, peu après le décollage, avec une incapacité des pilotes à reprendre la main sur l'avion, avaient conduit les autorités de sécurité aérienne du monde entier à interdire de vol toute la flotte, pour une durée indéterminée. Depuis des mois, Boeing peine à remettre en service son moyen-courrier, dont les ventes constituaient avant cette crise sa principale source de revenus.

Le logiciel anti-décrochage MCAS a été mis en cause dans les deux accidents. Mais d'autres dysfonctionnements techniques, dont un concernant des câblages électriques, ont par la suite été détectés au cours des travaux de modification de l'appareil, ralentissant le processus de recertification.
Depuis des semaines, l'avionneur attendait le feu vert des autorités pour prouver avec les vols d'essai que le MAX était parfaitement sûr.

Le marché semblait optimiste. L'action Boeing a bondi de 14,4% entraînant avec elle toute la cote, le constructeur étant un acteur clé de l'économie américaine.

Image ternie

Les autorités de l'aviation civile ne peuvent approuver la version modifiée de l'avion qu'après avoir scruté le comportement de l'appareil en vol. Elles examineront aussi les milliers de données collectées. Pour cette raison, les essais en vol vont durer plusieurs jours.

Mais ils ne suffiront pas, prévient la FAA, dont l'image a été ternie après des révélations de connivence entre elle et le constructeur dont elle a certifié l'appareil. Plusieurs enquêtes sont en cours à ce sujet, y compris au Congrès.

10%
Fin avril, le groupe avait annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit 16.000 emplois.

Cet avion représente plus de deux tiers du carnet de commandes de Boeing. Fin avril, le groupe avait annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit 16.000 emplois. S&P avait dégradé dans la foulée sa note de solidité financière de A- à BBB, la reléguant désormais à un cran de la catégorie spéculative.

Une procédure judiciaire

Revers pour le constructeur, la compagnie Norwegian Air Shuttle, en plus d'annuler des commandes, a aussi dit avoir lancé une procédure judiciaire pour obtenir des dédommagements liés aux pertes générées par l'immobilisation des Boeing 737 MAX.

La troisième compagnie européenne à bas coûts, qui compte déjà 18 Boeing 737 MAX et une trentaine de Dreamliner dans sa flotte, réclame aussi le remboursement des acomptes déjà payés pour les avions dont elle a annulé la commande. Déjà en grande difficulté financière avant la crise sanitaire, le groupe Norwegian a été touché de plein fouet par la pandémie de Covid-19, qui a paralysé le transport aérien.

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