Les prix des billets d'avion pourraient bientôt augmenter de 21% en Europe
Les compagnies aériennes pourraient augmenter les prix des billets de 21% d'ici la fin de l'année face à la flambée des prix du carburant, au manque de personnel et aux grèves, prévoit Allianz Trade.
Avec le manque de personnel et les grèves en cascade, les compagnies aériennes européennes seraient désormais prises dans un cercle vicieux. La prochaine grande grève est déjà annoncée pour les 23 et 24 juillet chez Ryanair, à laquelle les pilotes belges ont décidé de se joindre.
Lors de la précédente grève, le dernier week-end de juin, c'était la quasi-totalité des 200 vols Ryanair au départ de Zaventem et Charleroi qui avaient été annulés. Chez Brussels Airlines, ce sont environ 315 vols qui avaient été impactés. Les revendications des employés convergent en général vers des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.
"Alors que les prix des billets européens ont chuté de 39% entre 2014 et 2020, nous nous attendons à une augmentation de 21% d’ici la fin de l’année."
Dans ce contexte pour le moins tendu, auquel s'ajoutent les prix du carburant, exceptionnellement élevés, les annulations et les augmentations de prix représenteraient alors la seule solution pour les compagnies de maintenir leur marge bénéficiaire, selon Allianz Trade.
"Alors que les prix des billets européens ont chuté de 39% entre 2014 et 2020, nous nous attendons à une augmentation de 21% d’ici la fin de l’année", indique Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux.
Le coût des salaires
En paralèlle de cette augmentation, les annulations perpétuelles de vols pourraient devenir la norme en Europe. "En ne faisant pas décoller l’avion, vous économisez non seulement du carburant, mais aussi des coûts salariaux. Les compagnies aériennes essaient de limiter autant que possible le recours à du personnel supplémentaire", explique Johan Geeroms.
La rentabilité des compagnies aériennes européennes est la plus faible du monde, pointe la filiale du groupe d'assurance. Cela s’explique par le fait que 25% de leur chiffre d’affaires est consacré aux salaires, alors que la moyenne mondiale est de 19%.
"En Europe, il y a non seulement davantage d’employés dans les compagnies aériennes, mais les salaires sont également plus élevés", indique Johan Geeroms. "C’est pourquoi les effectifs diminuent (-8% par rapport à 2021), alors qu’ils sont en hausse ailleurs dans le monde de l’aviation. En Amérique du Nord et du Sud, la moyenne est d’environ une augmentation de 14%."
"Il se pourrait que l’aviation européenne atteigne son seuil de rentabilité d’ici l’année prochaine."
Concurrence croissante des trains
Si une augmentation des prix des billets pourrait permettre une hausse des revenus de 102% cette année par rapport à 2021, ce ne devrait toutefois pas être suffisant pour terminer 2022 sur une note positive. "Pour la troisième année consécutive, les compagnies aériennes européennes ont perdu des milliards. Il se pourrait même que l’aviation européenne atteigne son seuil de rentabilité d’ici l’année prochaine", prévoit Johan Geeroms. Allianz Trade anticipe des pertes nettes de 9,65 milliards d'euros cette année.
À plus long terme, l’aviation pourrait également faire face à d'autres défis, tels que la pression croissante pour rendre le secteur plus vert et les investissements nécessaires pour y parvenir, et la concurrence grandissante des trains, qui produisent 85% de d'émissions en moins que les avions et bénéficient du soutien financier des États.
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