BNP Paribas Fortis reporte le retrait de ses machines cashless
La pandémie de coronavirus reporte l'abandon des automates dans les agences de l'enseigne. La banque a enregistré un bénéfice en hausse pour l'exercice 2019.
Michael Anseeuw, le directeur retail de BNP Paribas Fortis, a annoncé ce vendredi que le retrait des automates cashless des agences est reporté. En principe, ces machines, qui servent notamment à effectuer des virements ou à retirer des extraits de compte, devaient quitter tous les bureaux de la banque le 31 mai pour être remplacées par des tablettes.
La crise du coronavirus postpose l'exécution du projet. BNPPFortis organise actuellement des ateliers numériques pour expliquer aux clients comment utiliser les tablettes qui remplacent ces terminaux. "Nous remarquons que les personnes qui suivent ces formations sont relativement âgées. Dans le contexte actuel, nous n'allons pas réunir des personnes en agence pour faire cela", a indiqué Michael Anseeuw à l'occasion de la présentation des résultats annuels de la banque.
Le membre du comité de direction de BNPPFortis ajoute que ces ateliers reprendront une fois que le "business as usual" sera de nouveau de rigueur. La décision de retrait n'est pas remise en question. Il s'agit du seul projet directement frappé par la crise dans la banque de détail, a encore précisé Michael Anseeuw.
Le spectre de l'épidémie
"Au moment où je vous parle, 3.500 de nos collaborateurs s'activent depuis chez eux."
La présentation des résultats 2019 de la banque était évidemment marquée par les conséquences des annonces des autorités politiques de ce jeudi soir. "Comme le reste du secteur, nous soutenons les mesures prises par les gouvernements fédéral et fédérés", a déclaré Max Jadot, CEO de BNP Paribas Fortis. "Notre priorité demeure la santé de nos collaborateurs et de nos clients", a-t-il encore assuré.
Le patron de la première banque du pays a rappelé que son entreprise avait entamé des actions dans le cadre de l'épidémie depuis le 25 février. Le travail à domicile est actuellement encouragé.
La structure de BNPPFortis permet à 6.000 à 7.000 employés d'avoir recours au télétravail, a souligné Max Jadot. "Au moment où je vous parle, 3.500 de nos collaborateurs s'activent depuis chez eux."
Cinq collaborateurs de la banque ont jusqu'à présent été contaminés par le coronavirus, dont un en agence. Il s'agira de la dernière communication de la banque à ce sujet, a-t-il encore indiqué.
Le fonctionnement du réseau ne sera pas bouleversé. Les agences de l'établissement demeureront ouvertes le matin en semaine comme en temps normal. Les collaborateurs de la banque seront disponibles sur rendez-vous ou à distance l'après-midi et la soirée.
Pas d'inquiétude pour la solvabilité
Max Jadot s'est voulu rassurant sur les conséquences économiques et financières de l'épidémie. "La Belgique est un pays avec des banques très bien capitalisées et les dernières annonces des régulateurs nous donnent encore de l'air." Le ratio de solvabilité (CET1) de sa banque (13,2%) demeure "bien au-dessus des exigences réglementaires". Ce taux est celui au 31 décembre 2019 et ne tient pas compte des différentes dispositions prises par la Banque nationale et la Banque centrale européenne cette semaine.
Au même titre que le reste du secteur, via la fédération Febelfin, le patron de BNPPFortis s'est engagé à soutenir l'économie belge en cette période trouble. "Nous ferons notre part du travail", a-t-il garanti.
Max Jadot s'est refusé à faire des projections chiffrées. "Il est bien trop tôt pour calculer cet impact dans un monde qui bouge aussi rapidement."
Revenus en hausse
Le CEO s'est également attardé sur les performances de sa banque au cours de l'année écoulée. Le produit net bancaire de BNP Paribas Fortis a atteint 8,036 milliards d'euros au cours de l'exercice 2019, annonce la banque ce vendredi. Il s'agit d'une augmentation de 4,1% par rapport à 2018.
En Belgique, l'établissement enregistre une baisse de ses revenus de 0,4%. Cette diminution est due "à la marge sur les dépôts de la banque de détail", précise-t-il. Le contexte de taux historiquement bas a tiré ces revenus vers le bas, mais cette baisse a été compensée par une forte croissance des volumes de crédits et une hausse de commissions.
Les revenus des autres activités du groupe ont bondi de 9,2%. Une augmentation due à la croissance d'Arval Leaving Solutions, de Personal Finance et des activités turques. Au Luxembourg, la banque a bénéficié de la croissance organique et de l'intégration des activités de gestion de fortune (ex-ABN Amro Luxembourg).
Coût du risque en hausse
Les frais de gestion de BNP Paribas Fortis ont augmenté de 1,8% en 2019, à 4,754 milliards d'euros. En Belgique, ces coûts ont baissé de 2,8% en raison du plan de transformation en cours. Il y a un an, l'entreprise annonçait procéder à une réduction de son réseau d'agences, faisant passer leur nombre de 678 à 411 d'ici la fin 2021. Quelque 2.200 postes sont supprimés dans le même temps.
Le coût du risque a atteint 454 millions d'euros, soit 22 points de base des encours moyens de crédit à la clientèle. En 2018, ce coût s'élevait à 20 points, ce qui constituait "un niveau particulièrement bas", selon BNPPFortis.
La prochaine assemblée générale aura lieu le 23 avril prochain. Au cours de celle-ci, le conseil d'administration de BNPPFortis proposera un dividende final de 3,53 euros par action. "Cela représente un peu moins de 90% des bénéfices de la banque", a précisé Max Jadot. La banque est détenue à 100% par le groupe BNP Paribas.
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