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Artemis en route vers la Lune avec quelques équipements belges à bord

Cinquante ans après la dernière mission Apollo, ce vol test, qui fera le tour de la Lune sans y atterrir et sans astronaute à bord, doit permettre de confirmer que la fusée et le véhicule Orion sont sûrs pour un futur équipage. ©REUTERS

Artemis 1 a décollé mercredi depuis le centre spatial Kennedy. Plusieurs entreprises belges ont contribué au développement du module de service de la capsule Orion. Le centre nucléaire de Mol a de son côté fourni des capteurs de radiation.

La fusée la plus puissante du monde, SLS (Space Launch System), a décollé ce mercredi pour la première fois depuis le centre spatial Kennedy en Floride, pour une mission marquant le grand début du programme américain de retour sur la Lune.

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La mission Artemis 1, qui doit durer 25 jours au total, se fera sans astronautes à bord, car son but est de tester le lanceur et la capsule Orion afin de s'assurer qu'ils pourront transporter un équipage en toute sécurité vers la Lune, que le vaisseau contournera sans y atterrir. Cette prudence s'explique aisément quand on connaît les caractéristiques hors norme et la complexité du SLS, dont plusieurs versions sont prévues au fur et à mesure de l'avancement du programme. D'un poids initial de 2.660 tonnes et d'une hauteur de 98 mètres, le nouveau lanceur super lourd est la fusée la plus puissante jamais construite, surpassant la célèbre Saturne V blanche et noire qui emmena 24 astronautes américains vers notre satellite naturel entre 1968 et 1972.

Un programme ouvert

Contrairement au programme Apollo, Artemis a été ouvert à la coopération internationale. L'Agence spatiale européenne (ESA) a ainsi été chargée du développement et de la construction du module de service situé sous la capsule Orion.

Ce cylindre de plus de 13 tonnes et d'environ quatre mètres de diamètre et de hauteur va mener la capsule vers et autour de la Lune après la séparation de l'étage principal du lanceur SLS, environ huit minutes après le décollage. Il transporte à cet effet plus de 8 tonnes de carburant pour alimenter le moteur principal d'Orion et 32 petits propulseurs destinés à opérer les manœuvres orbitales et à maintenir le vaisseau spatial sur sa trajectoire pendant le voyage aller-retour.

Panneaux solaires

Non pressurisé, l'ESM (European Service Module) va aussi fournir à la capsule Orion l'électricité - à l'aide de quatre panneaux solaires -, l'eau, l'oxygène et le contrôle thermique essentiels à la vie des astronautes qui y voyageront dès la deuxième mission Artemis. Il a été construit sur le site d’Airbus Defence & Space à Brême, en Allemagne, avec des contributions venant de dix pays européens. L'entreprise s'est appuyée sur son expérience de maître d'œuvre de l'ATV (Automated Transfer Vehicle), le cargo spatial européen qui a ravitaillé les équipages de la Station Spatiale Internationale entre 2008 et 2015. Chacun des nouveaux modules de service est "consommable": après avoir effectué la quasi totalité du voyage, ils seront largués avant le retour sur Terre et brûleront dans l'atmosphère.

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Le module de service de la capsule Orion a été construit sur le site d’Airbus Defence & Space à Brême, en Allemagne, avec des contributions venant de dix pays européens, dont la Belgique.

Trois entreprises belges ont contribué au développement du module de service européen. L'équipementier aéronautique wallon Sonaca a fabriqué à Gosselies cinq grandes cloisons circulaires pour réservoirs ("tank Bulkhead") en aluminium qui ferment le module de service sur le dessus. Deux ont déjà été utilisés pour des tests avec Orion sur Terre et les trois autres seront utilisés pour les trois premières missions Artemis. La Sonaca n'a malheureusement pas décroché la fabrication des exemplaires suivants.

Régulateurs de pression

Non loin de là, Thales Alenia Space Belgium, la filiale belge de la société spatiale conjointe entre Thales et Leonardo, a développé des régulateurs de pression. Il s'agit de pièces critiques pour contrôler la propulsion du module, qui permettent de s'assurer que le carburant parvienne aux moteurs au bon moment et en quantité suffisante. 

Une société flamande, Celestia Antwerp, a de son côté testé le réseau de données embarqué sur le module de service européen avant que ce dernier ne soit expédié au Kennedy Space Center. Celestia Antwerp est un spécialiste des systèmes de communication par satellites, des équipements de tests des réseaux et des stations au sol.

Gilet de protection

Enfin, la fusée SLS s'est envolée avec à son bord quelque 300 capteurs fabriqués en Belgique par le Centre de recherche belge du nucléaire (SCK CEN) à Mol. Ces senseurs doivent cartographier l'exposition aux rayons cosmiques tout au long de la mission. Ils serviront également au test d'un gilet de protection contre les radiations.

Ces capteurs font partie de quelque 11.200 capteurs placés sur deux des trois mannequins qui sont dans la capsule Orion. Outre le SCK CEN, huit autres centres de recherche à travers le monde analyseront les données récoltées par les différents capteurs. De telles recherches sont importantes, car lors de leurs missions, les astronautes sont exposés à de fortes radiations cosmiques provenant du soleil ou d'étoiles ayant explosé en dehors du système solaire. Ces rayonnements sont potentiellement cancérigènes.

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